
En direct, condamnation de Marine Le Pen : les juges « appliquent les lois votées par les représentants du peuple », rappelle le Syndicat de la magistrature
Devant l’Assemblée nationale, François Bayrou a fait part de ses « interrogations » sur l’application immédiate de l’inéligibilité et a considéré qu’une « réflexion » doit « être conduite » par les parlementaires. Le RN a annoncé la tenue d’un meeting dimanche.

Le Parti socialiste lance une contre-pétition « pour rappeler que personne ne doit pouvoir échapper à la loi »
Alors que le Rassemblement national a lancé lundi une pétition pour dénoncer ce que le parti qualifie de « scandale démocratique » et de tentative « d’empêcher par tous les moyens son accession à l’Elysée », le Parti socialiste (PS) a lancé mardi une contre-pétition, disponible sur son site Internet.
« Ce n’est pas la démocratie qui est menacée quand un ou une responsable politique est condamné·e pour des faits graves. Ce qui menace la démocratie, c’est l’impunité, c’est la pression sur les magistrats, c’est le refus du personnel politique d’assumer ses responsabilités et les conséquences de ses actes », affirme le PS dans le texte de présentation de sa pétition. Le parti de gauche appelle à « une mobilisation citoyenne pour défendre et soutenir l’indépendance de la justice » et « pour rappeler que personne ne doit pouvoir échapper à la loi ».
Le nombre de signatures n’apparaissait pas en ligne mardi après-midi, mais les signataires y figuraient.
Le Rassemblement national a, lui, invoqué une indisponibilité de son site pour justifier son incapacité à donner son nombre de signatures mardi.
Dans un communiqué, le Syndicat de la magistrature a dénoncé, mardi, de « nombreuses remises en cause de l’autorité judiciaire, des accusations de “justice partiale”, de “décision politique contraire à l’Etat de droit” et de “déni de démocratie” », à la suite de la condamnation de Marine Le Pen lundi. « Ces offensives contre les magistrats et les tentatives de discrédit de l’institution judiciaire sous l’accusation de “justice politisée” sont intolérables dans un Etat de droit », estime l’organisation syndicale, affirmant qu’elles étaient « adossées à un présupposé confinant au complotisme ».
« Les juges appliquent à des cas particuliers les lois votées par les représentants du peuple, élus de la Nation », rappelle encore le Syndicat de la magistrature. « Indépendants du politique comme de la politique, les juges ont pour mission de trouver un juste équilibre, dans le cadre de l’application de la loi, entre la nature de l’infraction, son degré de gravité et la situation particulière de la personne qu’ils ont à juger », poursuit le communiqué, assurant que l’individualisation de la peine n’était « jamais synonyme de traitement de faveur ou de défaveur ».
Le Rassemblement national organise un rassemblement de soutien à Marine Le Pen dimanche à Paris
Le Rassemblement national (RN) prépare un rassemblement de soutien à Marine Le Pen, dimanche, à Paris, a annoncé le parti. Il s’agit, selon le RN, d’un meeting appelé « dans le cadre de la mobilisation populaire et pacifique » lancée après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d’inéligibilité immédiate.
Le RN essaie d’obtenir la participation de ses alliés européens à ce rassemblement organisé place Vauban, derrière l’esplanade des Invalides.
Eric Ciotti annonce une proposition de loi pour supprimer l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité
Le tour d’Eric Ciotti (Union des droites, UDR) est venu de s’exprimer devant l’Assemblée nationale. S’adressant au premier ministre, le député rallié au Rassemblement national depuis les élections législatives a demandé si la France était « encore une démocratie », dénonçant tout ensemble le fait que François Fillon avait été « éliminé » de la course présidentielle en 2017, le non-renouvellement de la fréquence de la chaîne de télévision C8, qui diffusait « Touche pas à mon poste » et la condamnation de Marine Le Pen.
Estimant que la décision de justice était d’une « gravité extrême » et que « le gouvernement des juges s’install[ait] contre le peuple souverain », Eric Ciotti a annoncé que son groupe présenterait, lors de sa niche parlementaire de juin, « une proposition de loi pour supprimer l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité », qui installe, selon lui, une « peine de mort politique ».
« Je ne veux pas laisser dire ici que notre démocratie serait mise à mal par l’autorité judiciaire ; ce n’est pas vrai », a répondu le premier ministre. « La loi à partir de laquelle les juges ont pris leur décision a été votée par le Parlement » et « c’est le Parlement qui décidera si, oui ou non, il convient de toucher à l’écriture de la loi », a dit François Bayrou.
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