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Jean-Marie Le Pen (1928-2025) : l’ombre de la République
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Discours factieux, appel au « peuple » contre l’État de droit, outrances… La riposte antidémocratique du parti xénophobe à la condamnation en première instance de Marine Le Pen et 23 codétenus trouvera son point d’orgue, ce dimanche, avec un meeting parisien. Après sa condamnation, Marine Le Pen s’enferme dans le déni et veut toujours croire à son avenir politique.
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LE RN NE COMPREND RIEN À LA JUSTICE : « LE DROIT, C’EST POLITIQUE »
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LE PEN INÉLIGIBLE : LE RN ET SES COMPLICES EN FUREUR
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Condamnation de Marine Le Pen : Michel Sapin souhaite un procès en appel “le plus vite possible”
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Fabrice Arfi achève Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires
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Le vrai visage du RN : révélations sur les extrémistes du parti de Bardella | FACTS
Les juges nous débarrassent (peut-être) de Marine Le Pen, pas de l’extrême droite
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L’extrême droite dans la Ve République (3/3)
De 2007 à nos jours : de Jean-Marie à Marine Le Pen
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Qu’en sera-t-il demain, s’ils arrivent au pouvoir ?
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Extrait du lien ci-dessus
La stratégie de dédiabolisation
Par ses dérapages et ses provocations, Jean-Marie Le Pen a fait du Front national une machine médiatique efficace… bien qu’elle enfermait son fondateur dans un rôle de trublion. Sa fille a d’autres ambitions. Elle veut imposer le FN comme un parti prêt à gouverner. Pour cela, elle veut mettre fin aux polémiques régulières associées à Jean-Marie Le Pen condamné à plusieurs reprises pour des propos racistes ou antisémites. Cette stratégie médiatique fait son chemin dans la population. En mai 2011, selon un sondage Sofres, 29 % des Français souhaitent que Marine Le Pen joue « un rôle important au cours des mois et des années à venir ». Des personnalités la rejoignent, comme Robert Ménard, ancien président de l’association Reporters sans frontières, ou le célèbre avocat Gilbert Collard. En 2019, c’est Thierry Mariani, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui franchit le Rubicon.
Mais la dédiabolisation ne va pas sans dérapages. Pour avoir comparé en 2010 les prières de rue de certains musulmans à « l’Occupation », Marine Le Pen est poursuivie pour incitation à la haine. Elle est relaxée en 2015. En 2012, elle participe au bal organisé par les jeunes du FPÖ, sulfureux parti d’extrême droite autrichien qui a longtemps utilisé une rhétorique relativisant les crimes de la période nazie. Un grand écart avec sa stratégie, elle qui décrivait en 2011 la Shoah comme « le summum de la barbarie ».
Cependant, le fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, toujours président d’honneur du parti, refuse de se renier. En avril 2015, lors d’une interview sur BFMTV, il réitère ses propos tenus en 1987 selon lesquels les chambres à gaz utilisées par les nazis pour l’extermination des Juifs et des Tziganes sont « un détail de l’histoire ». En avril 2015, il assure à l’hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol : « Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L’on a été très sévère avec lui à la Libération. » Puis au même journal, à propos du Premier ministre Manuel Valls, naturalisé français à l’âge de 20 ans, « Valls est français depuis trente ans, moi, je suis français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? » Au mois d’août suivant, la sanction tombe : Jean-Marie Le Pen est exclu par le bureau exécutif du FN. En 2018, Marine Le Pen apporte la touche finale à la campagne de dédiabolisation du parti, elle change son nom : le Front national devient le Rassemblement national (RN).
Depuis la constitution d’un groupe d’importance à l’Assemblée nationale en 2022 (89 membres, 122 après les législatives de 2024), la présidente du RN insiste sur la respectabilité de ses membres. Au dernier baromètre Odoxa (1er août 2024) sur la popularité des personnalités politiques, Marine Le Pen atteint 37 % d’opinions positives (quatrième du classement après Jordan Bardella). De trublion du paysage politique français, le parti d’extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen est devenu respectable. Et incontournable. On ne constitue pas un gouvernement en 2024 sans intégrer le paramètre RN. Plus que jamais, ce parti d’extrême droite garde un objectif : la prise du pouvoir par les urnes.
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