| Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Donald Trump a imposé, le 2 avril, 34 % de droits de douane sur les importations chinoises, 20 % sur celles en provenance de l’Union européenne, mais aussi 32 % sur Taïwan ou 46 % sur le Vietnam. Le 7 avril, il a même menacé la Chine de 50% de droits « additionnels » si Pékin maintient sa riposte. Cette guerre commerciale a fait plonger les bourses en début de semaine. De quoi cette guerre commerciale est-elle le nom ? Quelles conséquences politiques devons-nous en tirer ? Trump explique sans ambages ses objectifs : « L’UE est très mauvaise pour nous. Ils nous traitent très mal. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles. En fait ils ne prennent pas grand-chose ». L’objectif est de contraindre les autres pays à acheter américain. La première leçon est l’interruption brutale du fantasme néolibéral d’une concurrence libre et non faussée sur un marché mondiale unifié. Nous pourrions nous en féliciter. Mais nous ne sommes pas pour opposer les travailleurs des différents pays, ni en les mettant en concurrence, ni par une guerre commerciale, qui souvent se prolonge dans l’histoire par la guerre tout court. Nous proposons au contraire de repartir des besoins et de notre nécessaire souveraineté alimentaire, sanitaire, énergétique ou industrielle. Nous avons besoin d’un nouvel ordre économique mondial basé sur la coopération et non sur la compétition, qui préserve les ressources naturelles et qui protège les écosystèmes et les travailleurs. C’est sur ces bases là, que nous devons réfléchir au cas par cas, une politique douanière. La seconde leçon est la nouvelle démonstration du caractère fictif de la capitalisation boursière. Dans de nombreux domaines, elle ne repose sur aucune production réelle de services et de marchandises. Cette suraccumulation du Capital conduit cycliquement à des crises qui mettent en danger les entreprises. Cela démontre une nouvelle fois pourquoi nous devons refuser le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, qui élargit de facto le recours aux fonds de pensions capitalisées. Pour faire face aux enjeux écologiques et sociaux, la solution n’est ni la guerre commerciale, ni l’austérité à laquelle Bayrou nous prépare. Nous devons au contraire défendre l’esprit public avec une sécurité sociale de l’alimentation ou la refondation de services publics de l’énergie, du transport ou des médicaments. Pour les financer, le plus sûr moyen est une meilleure répartition des richesses et non des taxes aux frontières. Enfin, face aux nouveaux empires, il n’a jamais été aussi urgent de défendre un nouvel internationalisme qui défende la justice sociale et écologique. Le NFP doit rapidement mettre cette question à son agenda. Hendrik Davi, député NFP. Le 09/04/2025. Source : https://www.l-apres.fr/ |
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