Le Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA) a annoncé aujourd’hui qu’au moins 1 697 manifestations ont eu lieu en Serbie rien que pour le mois de mars. dans au moins 378 communes.
Si on rapporte en proportion à la population française, cela ferait 616 manifestations par jour. Et le mouvement a commencé il y a 5 mois sans jamais s’arrêter.
A cela, il faut ajouter les Assemblées citoyennes de démocratie directe auxquelles a appelé le mouvement étudiant pour que le peuple prenne le pouvoir par lui-même dont on peut estimer le nombre à environ 150 à ce jour (l’équivalent de 1 650 en France) avec une création de dix à quarante par jour suivant les jours.
Enfin, ces derniers jours, le mouvement étudiant de la ville de Nis a posé la question d’un gouvernement provisoire, qui devrait être discutée dans une AG nationale inter-étudiante à Kragujevac avant d’être soumis au peuple si les étudiants l’adoptaient. A l’heure actuelle, on ne sait pas encore trop de quoi il s’agit, mais pour la première fois, les étudiants posent ouvertement la question du pouvoir. Bien sûr, il y a un monde de différence entre un gouvernement provisoire d’experts comme les étudiants l’ont fait au Bangladesh qui doit organiser des élections ultérieurement et pour lequel militent aujourd’hui les partis d’opposition serbes et même aujourd’hui le président Vucic qui sait qu’il a perdu, ce qui serait une arnaque monstrueuse pour préserver le système comme ça l’est au Bangladesh et, inversement, un gouvernement provisoire issu d’une coordination nationale des Assemblées populaires de démocratie directe, qui serait la marche vers un deuxième pouvoir, du peuple, pour construite à l’échelle du pays un véritable pouvoir du peuple par le peuple.
La proposition d’un gouvernement provisoire d’experts avait déjà été propulsée début février par les partis de l’opposition officielle, accepté par une ou deux AG d’étudiants mais refusée à juste titre par l’ensemble des AG d’étudiants. Aujourd’hui, où il y a ces Assemblées citoyennes et où le mouvement semble se diriger naturellement vers un pouvoir de ces Assemblées, s’agit-il d’un pas vers ce pouvoir populaire ou au contraire d’une nouvelle manœuvre de l’opposition officielle, appuyée cette fois par Vucic, pour tenter de court-circuiter cette évolution révolutionnaire ? On le saura d’ici peu.
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