
Paris, la mairie du 9ᵉ arrondissement expose les dessins inspirés d’un étudiant en arts, mort après un an de harcèlement
Une trentaine de dessins et caricatures de Pheanith Hannuna sont présentés en mémoire du jeune homme, qui s’est suicidé après avoir été pris pour cible par des étudiants de l’école Lisaa.

La scène montre des moutons, cartables sur le dos, qui suivent les consignes d’un enfant. Véhément, ce meneur pointe du doigt une cible, un camarade isolé. Ce dessin intitulé La Rumeur, Pheanith Hannuna l’a réalisé un mois avant de se donner la mort, le 9 décembre 2020, à l’âge de 21 ans. Le jeune homme avait la vie devant lui, une copine amoureuse, des amis fidèles, des parents attentifs et aimants. Il avait surtout du talent à revendre, comme en témoigne la trentaine d’œuvres accrochées jusqu’au 25 mai à la mairie du 9e arrondissement, à Paris. Le titre de cette exposition, « L’Inachevé », témoigne du drame, et révèle surtout une virtuosité au service d’une sensibilité aiguë. Ce jeune homme, qui signait sous le pseudonyme d’Anglox, portait sur le monde figé par la pandémie un regard noir, lucide, mais trop noir et trop lucide pour le supporter.
Pheanith Hannuna, adolescent, s’était découvert une passion pour le génie touche-à-tout Roland Topor, mort en 1997. L’un des dessins accrochés, Faire semblant, un sourire forcé, s’inspire directement de cet esprit caustique, antidote contre la peur. « Je lui avais offert un très gros livre d’illustrations avec lequel il dormait, raconte sa mère, Anne-Sophie Mercier, l’une des plumes du Canard enchaîné. Topor et Daumier étaient ses dieux. » Peu avant de mettre fin à ses jours, le jeune homme s’était également initié au cinéma. Il planchait, par ailleurs, sur un projet de bande dessinée et peaufinait une fresque, inspirée des personnages du Studio Ghibli, qu’un commerçant du quartier lui avait commandée et que ses parents ont préservée et reconstituée.
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