
Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
Dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne (Montauban), des législatives partielles : le second tour oppose un ciottiste soutenu par le RN à Catherine Bourdoncle, PS. Bruno Retailleau, l’homme qui a fait sauter le gouvernement le plus éphémère de l’histoire de la V° République, a pris position : il appelle à voter union des droites, RN/UDR (LR a été éliminé au premier tour), contre la candidate du PS. Catherine Bourdoncle n’est pas une « LFIiste » que l’on pourrait tenter de taxer d’ « islamo-gauchisme », ni un thuriféraire des provocations poutiniennes de Mélenchon et Chikirou dont on a d’ailleurs l’équivalent chez beaucoup au RN, à l’UDR et à LR,, ni une « éco-terroriste » : c’est une sorte de radicale-socialiste ancrée localement, soutenue notamment par Carole Delga, elle est ce que Mélenchon ou Chikirou aiment prendre comme repoussoir. Bruno Retailleau est d’une clarté absolue : contre tout candidat ayant un ancrage à gauche, il faut faire passer le front de la V° République du RN à LR, le front antirépublicain. Retailleau prend évidemment date en cas de nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, pour fixer le cap : l’union des droites doit l’emporter, et il est fébrile car son rôle de déstabilisateur et de provocateur en chef ne l’a pas renforcé ces derniers jours, il veut assurer la victoire du RN dont il pense, avec son coach Stérin, qu’il ne peut pas gagner seul. Il y a là une leçon clef pour le PS : toute tentation de combinaison avec Attal, Laurent Berger ou qui vous voulez, moyennant un recul accepté de Macron sur les retraites (ce dont il a fait un point central de blocage), ne lui apportera AUCUNE reconnaissance du ventre de la part de ceux, LR (4,5% des suffrages exprimés !) qui profiteraient de la situation et comptent les renverser et les réprimer la main dans la main avec le RN. La dissolution pour tenter de mettre le RN au gouvernement, Macron l’a déjà fait, et il pourrait en effet recommencer. Mais n’ayons pas peur : puissante est la force du mouvement social réveillé en septembre 2025, puissant est l’attachement aux libertés publiques, à la démocratie, à la laïcité, à la civilisation du droit du travail, des services publics et de la sécurité sociale, que veulent détruire les Retailleau, Bardella, Ciotti, Le Pen, Maréchal, auxquels Macron a pavé la voie. En cas de dissolution, immédiatement, partout, peuvent et doivent se mettre, avec les organisations syndicales et les comités du type « Bloquons tout », les comités imposant, contraignant à l’unité : Mélenchon, Chikirou, Bompart, Hollande, Glucksmann, Valaud, Delga, stop les conneries, unité ! La nécessité d’ « avoir un budget » et donc des « compromis » du côté du PS, le rêve caudilliste de Mélenchon président côté LFI, sont les armes de la division, donc les armes de la victoire de l’union des droites qui veut écraser les libertés comme Trump et comme Poutine. Front unique, front commun contre les ennemis de la République – la vraie – et de la démocratie ! Et nous pouvons gagner : on reconduit tous les élus sortants issus du NFP et on désigne les candidates et candidats communs par des assemblées populaires démocratique, et ainsi on gagne ! Une majorité des partis issus du NFP est possible en raison des rapports de force sociaux réels existant dans ce pays. Entre elle et le RN/UDR/LR, les ci-devants macroniens seront écrasés. En cas de dissolution, avec le mouvement social de septembre 2025 derrière, une vague de fond peut se lever dans le pays. Et dans ce cas, c’est la souveraineté de l’assemblée législative, devenant constituante contre Macron et l’union des droites, qui sera la question tout à fait vitale et concrète ! Pour ces raisons, avec le fait que de nouvelles législatives deviendraient proches de la présidentielle de 2027 et pourraient conditionner celle-ci, de plus en plus d’homme politiques du capital, de droite et du centre, préfèreraient maintenant la démission de Macron, car des présidentielles anticipées auraient pour rôle de relancer la V° République, d’en recharger les compteurs. Eric Ciotti et Edouard Philippe ont pris position en ce sens. Ils veulent des présidentielles, pas des législatives (1). Avec bien entendu un autre problème : ils veulent sauver et relancer la V° République mais cela passe par la liquidation de Macron, actuel président de la V° République, affaiblissant ainsi encore un peu plus le régime qu’ils veulent sauver et relancer ! Il n’empêche qu’ils y pensent. Dans ce cas, comme dans chaque circonscription aux législatives, des primaires populaires organisées par en bas pour une candidature unique, s’imposeraient naturellement. Il n’est pas question ici des conciliabules politiques, qui ne manquent pas, mais des forces de la nature. (1) Notons toutefois que la trouvaille d’E. Philippe – que Macron s’engage à démissionner après l’adoption d’un budget, voire, disent certains, après les municipales, est une très mauvaise idée du point de vue de la défense de la V° République : cela tendrait à faire, si tant est que ce soit possible, du président une reine d’Angleterre inexistante pendant 6 mois. De ce point de vue, la démission le plus vite possible à la Ciotti ou à la Mélenchon serait le moindre mal pour ce régime ! VP, le 07/10/25. |
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