Le palais de Buckingham a annoncé que la reine s’adresserait au Royaume-Uni et aux pays du Commonwealth dimanche soir.
Depuis jeudi 2 avril, on recense plus d’un million de personnes contaminées par le Covid-19. Il aura fallu soixante-seize jours à compter du 10 janvier pour compter 500 000 cas, et huit seulement pour que ce chiffre double. Le nombre de décès, lui, atteint plus de 53 50 personnes, selon un décompte de l’Agence France-presse.
Malgré des mesures de confinement sur les cinq continents, les chiffres des contaminations sont immanquablement en hausse chaque jour, ce qui est aussi la conséquence d’un dépistage plus régulier : près de la moitié en Europe, plus de 200 000 en Amérique du Nord, en grande majorité aux Etats-Unis, plus de 100 000 en Asie et 80 000 au Moyen-Orient. Parmi ces cas, au moins 201 500 sont aujourd’hui considérés comme guéris.
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Près de 700 morts en une journée au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a enregistré 684 morts supplémentaires de patients atteints par le nouveau coronavirus en une journée, un nouveau record marquant une accélération de l’épidémie, qui a fait 3 605 morts dans le pays, ont indiqué vendredi les autorités sanitaires. Jeudi, 569 décès supplémentaires avaient été dénombrés, après une hausse de 563 mercredi.
Un hôpital de campagne qui peut atteindre les 4 000 lits a ouvert à Londres pour absorber la déferlante de malades. Il a été qualifié de « lumière éclatante dans ces temps sombres » par le prince Charles, qui l’a inauguré par visioconférence. Testé positif, le premier ministre Boris Johnson a annoncé rester quelques jours de plus en confinement.
Le palais de Buckingham a par ailleurs annoncé que la reine allait s’adresser dimanche au Royaume-Uni et aux pays du Commonwealth.
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Désormais plus de 10 900 morts en Espagne
Des bilans humains chaque jour plus dramatiques sont aussi annoncés en Espagne et en Italie. Le ministère de la santé espagnol annonce, vendredi, 932 morts de plus, pour un bilan total d’au moins 10 935 décès depuis le début de l’épidémie. Le pays compte plus de 117 000 cas confirmés, dont 30 000 personnes guéries.
Les autorités pointent toutefois qu’il s’agit du premier recul du bilan quotidien, et le rythme de progression des nouveaux cas ralentit jour après jour depuis le milieu de la semaine dernière.
En Italie aussi, le nombre quotidien de nouveaux cas est en baisse, ce qui semble témoigner d’une stabilisation de l’épidémie. Il compte pour près du tiers du bilan mondial avec 14 000 décès, avant le bilan de vendredi.
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Une crise sanitaire désormais majeure aux Etats-Unis
Le pays est devenu le véritable épicentre de la pandémie, avec des chiffres de décès et de contaminations en très forte hausse depuis la semaine dernière. Entre mercredi et jeudi soir, 1 169 morts supplémentaires ont été recensés (pour 5 926 décès) et 243 000 cas enregistrés au total, selon le comptage de l’université Johns Hopkins.
Il s’agit du pire bilan sur vingt-quatre heures jamais enregistré dans un pays depuis fin décembre. Selon les projections, la Maison Blanche craint que l’épidémie fasse entre 100 000 et 240 000 morts.
A New York, la grande ville la plus touchée avec déjà plus de 1 500 morts, les personnels médicaux demandent des équipements de protection et des moyens, un scénario similaire à ce qui s’est produit en Italie, en Espagne ou en France. Le maire a demandé aux habitants de la ville de se couvrir le visage (avec une écharpe, voire un bandana) lorsqu’ils sortent. Une décision qui se base sur une étude publiée par les centres de contrôle et de prévention des maladies, qui stipule que la transmission pourrait notamment intervenir par la seule respiration.
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La moitié de l’humanité confinée
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les tests de sérologie devraient déterminer si un individu a été en contact avec le virus, s’il est donc a priori immunisé, et s’il peut retourner travailler. En attendant qu’ils soient développés, et faute de vaccin, la moitié de l’humanité est à l’arrêt, soumise à des mesures de confinement ou de couvre-feu.
Plus de 3,9 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, sont désormais appelées ou contraintes à rester confinées chez elles. Ce seuil de 50 % de l’humanité (7,8 milliards, selon l’ONU) a été atteint après l’instauration d’un couvre-feu en Thaïlande, la prolongation d’un mois de celui à Moscou et la mise en place de la quarantaine d’une partie de la ville de Kinshasa.
Alors que la province chinoise du Hubei et sa capitale Wuhan, se rouvrent progressivement au monde, le comté de Jia, dans le centre de la Chine, a mis ses quelque 600 000 habitants en confinement après la découverte d’un cas. Un fort soupçon entoure toujours le bilan officiel chinois de la pandémie (81 589 cas, dont 3 318 morts). Selon un rapport confidentiel du renseignement américain, le nombre de décès et de cas de contamination a été intentionnellement sous-estimé.
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Les économies commencent à être ravagées par la crise
Les conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire s’annoncent désastreuses, comme le montrent des indicateurs publiés vendredi. L’activité du secteur privé dans la zone euro a par exemple chuté en mars au « plus bas niveau de l’histoire de l’enquête », selon une estimation de l’indice PMI composite par le cabinet Markit. Pour la Banque asiatique de développement, l’impact économique sur l’économie mondiale pourrait atteindre de 2 000 à 4 100 milliards de dollars, soit 2,3 % à 4,8 % du PIB mondial, et ce sans prendre en compte « d’éventuelles crises sociales et financières ainsi que les effets à long terme sur les systèmes de santé et l’éducation ».
Les ravages économiques s’illustrent par un chiffre : en une semaine, 6,6 millions d’Américains ont perdu leur emploi. Le secrétaire américain au Trésor a promis aux petites et moyennes entreprises que l’aide financière promise dans le gigantesque plan de relance sera effective dès vendredi.
D’autres plans d’aides nationaux et internationaux sont annoncés ou en gestation : les derniers en date sont de la Commission européenne, qui a proposé de créer un instrument pour garantir jusqu’à 100 milliards d’euros les plans nationaux de soutien à l’emploi, et par la Banque mondiale, qui s’est dite prête à mettre sur la table jusqu’à 160 milliards de dollars durant les quinze prochains mois.
Comme le résume Paul Romer, Prix Nobel 2018 d’Economie, la plupart des pays qui font face à une telle crise sanitaire, et qui sentent la catastrophe économique qui en découlera, font face un dilemme « horrible » :
« Mettre l’économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes. »
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