Le retour des Gilets jaunes : ils veulent « déconfiner la colère »

DDM XAVIER DE FENOYL / A TOULOUSE MARCHE CONJOINTE DES GILETS JAUNES ET POUR LE CLIMAT / DE NOMBREUX INCIDENTS ET ACCROCHAGES AVEC LES FORCES DE L ORDRE TOUT AU LONG DU PARCOURS
Le 8 décembre 2018, à Toulouse, dans les toutes premières semaines du mouvement des Gilets jaunes. Les masques sont déjà sur les visages, mais pour bien d’autres raisons que la crainte du coronavirus… Photo DDM, archive Xavier de Fenoyl
https://www.ladepeche.fr/
Publié le 

Après deux mois de confinement, les Gilets jaunes lancent de nombreux appels à manifester, ce samedi 16 mai en France. La gestion de la crise sanitaire lié au coronavirus a attisé leur colère.

On la craignait épidémique, elle sera jaune. À défaut d’une seconde vague de coronavirus redoutée par la communauté scientifique, six jours après le déconfinement, c’est plutôt à une résurgence de la grogne sociale à laquelle le gouvernement et les forces de l’ordre doivent s’attendre. Un large appel des Gilets jaunes à de nombreux rassemblements, partout en France, est lancé sur les réseaux sociaux, pour ce samedi 16 mai.

De Toulouse à Montpellier, de Bordeaux à Strasbourg et de Paris à Angers, des dizaines de groupes contestataires appellent à reprendre la rue, « à déconfiner la colère ». Mouvement populaire apolitique qui a émergé en novembre 2018 pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat et la hausse du prix de l’essence, les Gilets jaunes ont battu le pavé durant un an et demi, dénonçant « le mépris de l’exécutif », réclamant à cor et à cri un référendum d’initiative citoyenne (RIC). Si ces deux mois de confinement ont mis sur pause ces rassemblements hebdomadaires, phagocytés par l’ultra-gauche et souvent émaillés de violences et de casses, le soufflé n’est pas retombé pour autant.

La polémique sur les masques et la gestion chaotique de cette crise sanitaire n’ont fait qu’attiser la colère des Gilets jaunes dont les principaux membres sont toujours actifs sur les réseaux sociaux. « Il y a eu une défaillance du gouvernement qui nous a menti notamment sur la gestion des masques, sur l’épidémie lors du premier tour des élections municipales où des gens ont été contaminés par le virus », s’indigne l’une des figures de la contestation sociale, Jérôme Rodrigues, sur la chaîne RT (Russia Today). Signe de cette tension latente, la garde à vue, en début de semaine, de Christophe Chalençon, autre figure du mouvement, qui incitait au soulèvement populaire.

Le service central du renseignement territorial avait déjà alerté les autorités sur un regain de la grogne sociale et sur d’éventuels risques de débordement à l’issue du déconfinement.

L’affaire de la banderole « Macronavirus » a suscité l’indignation

À Toulouse, où les dernières manifestations d’avant la « quarantaine » rassemblaient environ 300 personnes, l’affaire de la banderole « Macronavirus » et le placement en garde à vue d’une jeune femme qui l’avait déployée devant chez elle, a suscité l’indignation de la Ligue des Droits de l’Homme. Dans un souci d’apaisement, le parquet de Toulouse a renoncé à toute poursuite judiciaire. Autant de signaux, révélateurs d’un climat social sous haute tension.

La loi d’exception prolongée jusqu’au 10 juillet interdit les rassemblements de plus de dix personnes dans la rue. Jeudi, le préfet d’Occitanie, Etienne Guyot, a pris un arrêté interdisant la tenue d’un rassemblement des Gilets jaunes, ce samedi 16 mai à Toulouse, tout comme le préfet de l’Hérault à Montpellier. La situation sanitaire en cours ne permettant pas les règles de distanciation alors que le virus est toujours actif en Haute-Garonne, a justifié le représentant de l’Etat. Les « événements graves » survenus durant ces 16 mois de manifestations ont aussi pesé dans la décision. Tout contrevenant s’expose à une amende de 135 €.

Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*