Selon l’avocat Arié Alimi, les proches de cette femme de 73 ans vont porter plainte pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable ».
La femme de 73 ans, blessée à Nice samedi, lors d’un rassemblement de « gilets jaunes » est « aujourd’hui dans un état extrêmement grave », a déclaré dimanche 24 mars Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des droits de l’Homme, invité de franceinfo. Un des filles de la septuagénaire a assuré toutefois à France Bleu Azur que sa mère n’est pas dans le coma, contrairement à ce qu’a avancé ce matin l’avocat.
« Une charge monstrueuse »
La famille de la septuagénaire, qui est tombée après une charge de la police, va porter plainte pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable », a précisé l’avocat. La manifestante blessée « a subi une charge monstrueuse, on le voit sur [des] vidéos par des CRS alors qu’elles étaient trois personnes âgées sur cette place, et qu’il n’y avait pas de danger particulier pour ces forces de l’ordre », a-t-il ajouté. Il a été, explique-t-il, sollicité par les trois filles de la manifestante, pour déposer une plainte.
La septuagénaire « qui était bien là pour manifester » est une « militante d’Attac », a assuré Arié Alimi. Elle souffre, dit-il « d’hématomes sous-duraux ». « Ce qui nous inquiète, c’est que le préfet a donné à l’hôpital des instructions extrêmement fermes de ne pas communiquer à l’extérieur, y compris avec la famille qui a beaucoup de mal à obtenir des informations », a précisé l’avocat.
Une manifestante « pacifiste »
« C’est quelqu’un se bat pour la paix », a affirmé, samedi soir, sur France Bleu Azur Delphine, l’une des filles de la manifestante hospitalisée en soins intensifs. « Les 48 heures prochaines seront décisives », a-t-elle ajouté. Delphine décrit sa mère comme « quelqu’un qui se bat pour la paix » et qui « d’ailleurs, brandissait le drapeau de la paix » quand elle a été prise dans la charge de la police. « Je croyais qu’on était dans un pays démocratique, a dénoncé sa fille. Les gens n’étaient pas là pour casser quoi que ce soit, ils étaient juste là pour dire leur mécontentement, et dire qu’ils n’étaient pas d’accord avec ce qu’il se passe actuellement dans la société. »
« On n’a pas le droit d’interdire à des gens pacifistes de se réunir et de montrer leur mécontentement », a ajouté Delphine, dénonçant l’attitude des policiers samedi : « Ce sont des hommes comme nous et ils ont peut-être oublié que leur devoir, c’est de protéger le peuple, et certainement pas d’obéir à des ordres d’un ‘petit monarque’. » Selon elle, « on mélange des personnes pacifistes et des casseurs, ça n’a rien à voir ».
« Gilets jaunes » : ce que l’on sait de la septuagénaire grièvement blessée à Nice
Cette militante d’Attac est tombée et a été grièvement blessée après une charge policière sur la place Garibaldi, à Nice.
La manifestation des « gilets jaunes » à Nice, interdite dans une grande partie de la ville, a été émaillée samedi 23 mars par des heurts avec la police, qui ont fait au moins une blessée grave, une manifestante de 73 ans. L’incident s’est déroulé place Garibaldi, lieu habituel des rassemblements de « gilets jaunes », mais qui est était incluse dans le périmètre interdit. La septuagénaire est tombée après une charge de la police qui a été filmée par des manifestants et des journalistes. « Je veux penser aussi à la manifestante blessée ce matin à Nice », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, en fin de journée. Voici ce que l’on sait des circonstances des événements.
Que s’est-il passé ?
Quelques dizaines de personnes, dont certaines vêtues d’un gilet jaune, ont bravé, durant la matinée, l’interdiction de manifester en centre-ville en matinée, sur la place Garibaldi. C’est durant une charge policière que Geneviève Legay, une militante altermondialiste septuagénaire, s’est blessée en tombant.
Les pompiers l’ont évacuée consciente, ont constaté des journalistes de l’AFP. France 3 a filmé la scène où l’on voit la manifestante tomber. Contactée par franceinfo, la préfecture des Alpes-Maritimes n’a pas répondu à nos sollicitations concernant les circonstances de l’accident.
Quel est son état de santé ?
A sa fille qu’elle n’a d’abord pas reconnue, Geneviève Legay a raconté ce qui lui était arrivée en ces mots : « Je me souviens qu’un policier m’a chargée et après je ne me souviens de rien ».
« Elle souffre de plusieurs fractures au crâne, au rocher (oreille interne) et des hématomes sous-duraux », a précisé sa fille à l’AFP. Selon cette dernière, les médecins ont eu « très, très peur » pour elle quand ils l’ont examinée. « Elle doit rester encore 48 heures sous surveillance. Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête », a-t-elle ajouté.
Elle est « aujourd’hui dans un état extrêmement grave », a déclaré dimanche 24 mars Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des droits de l’Homme, invité de franceinfo. Néanmoins, son pronostic vital n’est pas engagé, selon les informations de France Bleu Azur.
Qui est-elle ?
Geneviève Legay est membre de l’ONG altermondialiste, Attac, des Alpes-Maritimes. Selon sa fille, elle était venue pour le droit de manifester, avec un drapeau altermondialiste arc-en-ciel. Avant d’être blessée, on la voit dans une autre vidéo de France 3 clamer « liberté de manifester » avec d’autres manifestants avant de lancer aux policiers : « Ne me touchez pas ». Elle est ensuite bousculée tandis que des sifflets retentissent de part et d’autre de la scène.
« Pourquoi charger avec une telle brutalité une militante non violente ? », s’est interrogé sur Twitter, Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac.
La famille de la septuagénaire va porter plainte pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable », a précisé l’avocat.
La manifestante blessée « a subi une charge monstrueuse, on le voit sur [des] vidéos par des CRS alors qu’elles étaient trois personnes âgées sur cette place, et qu’il n’y avait pas de danger particulier pour ces forces de l’ordre », a-t-il ajouté.
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