3 déc. 2020, 20:52
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«Ciao, loser !» : une chronique de Guillaume Meurice sur les commerçants fait grincer des dents
3 déc. 2020, 20:52 © Lionel Bonaventure
Source: AFP L’humoriste français Guillaume Meurice pose lors d’une séance photo à Paris le 5 avril 2017.
C’est une chronique qui n’est pas passée inaperçue. L’humoriste Guillaume Meurice a publié un court texte dans le magazine satyrique Siné mensuel qui commence ainsi : «Alors ? Je rêve ou tu chouines ? Ton business est en train de couler alors tu demandes de l’aide à l’Etat. Ah bon ? Je croyais que dans la vie, il fallait se débrouiller tout seul.»
Dans @sinemensuel de ce mois-ci, je suis un peu grognon. pic.twitter.com/f22Uzdd7dP
— Guillaume Meurice (@GMeurice) December 2, 2020
Le chroniqueur s’en prend, sur un ton caustique, aux commerçants qui ont voté «Macron ou Fillon» au premier tour en 2017 en les tutoyant : «T’as voté Fillon ou Macron contre l’Etat providence que tu conchiais». Il reproche à ces électeurs de demander aujourd’hui l’aide de l’Etat face à la crise sanitaire. «Ciao, loser !», conclut-il à la fin du texte.
Dans la situation actuelle où le désarroi des petits commerçants lié aux restrictions qui leurs sont imposées suscite une vive émotion dans le pays, cette chronique n’a pas manqué de faire grincer des dents. De nombreux internautes ont ainsi conspué la «haine gratuite» du chroniqueur et son manque d’empathie.
«Dans mon quartier, à Nation, on commence à compter les suicides chez les commerçants et les restaurateurs. Meanwhile sur le service public…», a twitté l’entrepreneur, enseignant et spécialiste des réseaux sociaux Fabrice Epelboin.
Dans mon quartier, à Nation, on commence à compter les suicides chez les commerçants et les restaurateurs.
Meanwhile sur le service public… https://t.co/uujlDwZh3m
— Fabrice Epelboin (@epelboin) December 3, 2020
«C’est juste dégueulasse», lui a pour sa part rétorqué le journaliste Brice Couturier. «Ça existe, la « haine gratuite « ? Oui. Et c’est laid», a renchéri la journaliste du Point Géraldine Woessner.
«C’est une curieuse disposition personnelle, celle qui consiste à souhaiter le malheur de ceux dont on ne partage pas les idées. Plus curieux encore : éprouver le besoin de le faire savoir», a réagi Gilles Clavreul, délégué général du think tank l’Aurore, en commentaire, sous le poste de Guillaume Meurice.
«Sauf que c’est à cause de l’Etat que l’entreprise de cet entrepreneur à qui vous parlez est en train de mourir. Votre logique est donc totalement fausse. L’entrepreneur meurt JUSTEMENT de l’intervention de l’Etat qui force à fermer pour motifs sanitaires !», a rétorqué pour sa part Pierre Gentillet, avocat et président du Cercle Pouchkine.
Plus offensive a été la réaction de Serge Federbusch, essayiste et candidat libéral (soutenu par le RN) à la mairie de Paris en 2020 : «Quand tirerons-nous la chasse pour évacuer ces parasites ?», a-t-il écrit, entre autres, sur son compte Twitter.
«En lisant ce crachat au visage des entrepreneurs en difficulté, je comprends mieux pourquoi vous avez une chronique sur France Inter, média public qui ne connaît jamais la crise grâce à l’argent du contribuable… et de ces mêmes entrepreneurs», a aussi commenté Aurélien Véron, conseiller de Paris.
Après quatre nouvelles semaines de fermeture lors du second confinement, le gouvernement a autorisé la réouverture des commerces non essentiels à compter du 28 novembre, mais la fermeture des restaurants reste de vigueur au moins jusqu’au 20 janvier, comme l’a expliqué Emmanuel Macron dans ses annonces du 24 novembre concernant l’assouplissement des mesures liées à l’épidémie de Covid-19. De nombreuses mobilisations de restaurateurs et de cafetiers se font entendre à travers le pays depuis des semaines.
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Dans un filet publié dans Sine Mensuel, le chroniqueur de France Inter Guillaume Meurice s’en est pris de manière très sarcastique aux commerçants souffrant des mesures de confinement qui leur portent un dur coup.
«Je rêve ou tu chouines? Ton business est en train de couler, alors tu demandes de l’aide à l’État? Ah bon?», commence son message.
L’humoriste écrit alors qu’il croyait «que dans la vie, il fallait se débrouiller tout seul», «qu’il ne faut pas donner du poisson, mais apprendre à pêcher», «ou je ne sais quelle autre connerie inventée pour justifier ta petite position dominante».
«Tu ne vas pas devenir un putain d’assisté»
Il reproche aux commerçants en difficulté de faire des leçons à ceux qui étaient «au chômage ou à la rue» par le passé et d’avoir voté pour Fillon ou Macron «contre l’État providence que tu conchiais».
«D’un coup tu serais devenu un affreux défenseur de la solidarité nationale. Il y a des gènes de marxisme à l’intérieur? Qu’est-ce qui t’arrive? Respecte-toi un peu. Tu ne vas pas devenir un putain d’assisté. Tu vas t’en sortir tout seul. Comme un grand qui n’a besoin de personne. Avec tes petits muscles et ton petit cerveau rempli de bouillie libérale», a-t-il écrit.
L’humoriste compare la situation des commerçants avec l’arrivée des huissiers, mais «c’est pas toi qui les a appelés pour déloger tes locataires au RSA qui n’avaient plus de quoi payer ton loyer ou pour ta résidence secondaire squattée.»
Il finit par le fait «qu’il ne veux pas de mal» suivi d’un «ciao, loser!».
Situation des commerçants
Depuis le 30 octobre dernier, les commerces dits non-essentiels ont dû fermer leurs portes en raison du deuxième confinement. Plusieurs, appuyés par des associations, ont demandé à l’État leur réouverture et appelé aux manifestations.
Le 24 novembre, Emmanuel Macron a annoncé que tous les commerces ainsi que les services à domicile pourraient rouvrir dès le 28 novembre au matin. Ils seront autorisés à ouvrir jusqu’à 21h au plus tard et en respectant le protocole sanitaire renforcé.
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