142 interpellations ont eu lieu samedi dernier dans le cadre d’un dispositif ultra-violent, marqué par des charges et des interpellations aléatoires. Trois figures de femmes gilets jaunes ont notamment été arrêtées et détenues pendant près de 72h.
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mercredi 16 décembre
Samedi dernier, un dispositif policier ultra-violent, marqué par des charges et des interpellations aléatoires, s’est abattu sur la manifestation contre les lois liberticides et racistes du gouvernement à Paris. Sur les 142 interpellations réalisées dans la manifestation, au cours de charges violentes qui ont fait de nombreux blessés, 80 avaient fait l’objet d’un classement sans suite (48) ou d’un rappel à la loi (32) notait ainsi dimanche soir l’avocat William Molinié. Dans les interpellations ayant donné lieu à des poursuites, on retrouve des charges aussi floues que « groupement en vue de commettre des dégradations », taillées pour criminaliser les manifestants de façon « préventive », à l’image de Valentin, reporter interpellé alors qu’il filmait la manifestation et poursuivi pour de tels faits.
Parmi ces 142 interpellations, celles de trois figures de femmes Gilets jaunes sont particulièrement éloquentes. Méganie Ngoye Gaham, Moun et Nathalie. Interviewée à la sortie du tribunal après 70h de détention, Mélanie Ngoye Gaham raconte les traitements qu’elle a subi. « Une mère de famille peut faire 72h de garde à vue juste parce qu’elle tient un parapluie… et je ne tenais même pas de parapluie. Je suis classée sans suite, c’est-à-dire qu’il n’y a rien. » note-t-elle, décrivant son interpellation.
Le parapluie multicolore en question appartient à une autre figure des Gilets jaunes, Moun. Interrogée par le Réveil Citoyen, celle-ci rapporte : « J’ai pas compris ce qui m’est arrivé, on était parties depuis 5 minutes, on s’est fait attraper, les insultes qui vont avec… J’ai pas compris, je n’ai pas de mots. » De fait, d’après la police, le parapluie multicolore dont est systématiquement accompagnée la Gilet jaune serait… un signe de ralliement pour le black bloc ! De quoi justifier l’interpellation violente des trois femmes.
La photographie de l’interpellation de Moun par la photographe indépendante bsaz a d’ailleurs largement fait réagir sur les réseaux sociaux, sans pour autant que les médias mainstream n’y prêtent la moindre attention.
Mélanie, Nathalie, Moun, mais aussi Valentin, Tom ou Ahamada, autant d’arrestations prévues pour faire du « chiffre » et construire le récit politico-médiatique d’une reprise en main de la rue par le gouvernement, que ces témoignages viennent faire voler en éclat. Des témoignages à diffuser le plus largement possible pour briser l’offensive médiatique. Malgré la répression qu’elles ont subi, les femmes Gilets jaunes promettent de ne pas céder la rue au gouvernement. « J’ai toujours eu peur d’aller manifester, mais bien sûr que non je ne lâcherai pas la rue. Dès janvier je serai de nouveau dans la rue, pour rendre hommage à la mémoire de monsieur Chouviat mort le 3 janvier. » concluait ainsi Mélanie Ngoye Gaham mardi soir.
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