Une femme gilet jaune interpellée samedi 12 décembre dans la manifestation parisienne contre la loi Sécurité globale a été mise en examen mardi 15 décembre. Elle est soupçonnée d’avoir déclenché avec un parapluie arc-en-ciel les violences attribuées au « black bloc », ce qu’elle conteste, a appris l’AFP mercredi de sources concordantes.
Cette femme, surnommée « Moun » et âgée d’une cinquantaine d’années, a été présentée mardi à un juge d’instruction parisien après quarante-huit heures de garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte, a indiqué une source judiciaire à BFMTV.
Elle a été mise en examen pour « participation à un groupement formé en vue de préparer des violences ou des destructions ou dégradations et détention non-autorisée d’armes de catégorie A », selon une source judiciaire à l’AFP, confirmée par BFMTV, avant d’être placée sous contrôle judiciaire.
La mise en cause conteste les accusations
Les investigations ont pour but de déterminer si la personne mise en cause a pu jouer un rôle dans les infractions et violences commises lors des manifestations récentes, attribuées à des manifestants « black bloc », qui s’en prennent aux policiers et aux symboles du capitalisme, a précisé une source proche du dossier à BFMTV.
L’avocat de « Moun », Me David Libeskind, a expliqué que « les policiers considèrent qu’elle est une meneuse et que lorsqu’elle lève très haut son parapluie arc-en-ciel », visible sur de nombreuses photos, elle fait « un signe de ralliement des ‘blacks blocs' » et « déclenche les violences ».
Elle « conteste ces accusations », a ajouté Me Libeskind, et brandit son parapluie arc-en-ciel « depuis un an, en hommage aux manifestants de Hong Kong », un « signal de paix et de non-violence ».
« Elle est courageuse, et se positionne donc souvent près des CRS (…) ce qui fait qu’elle se retrouve près du « black bloc », souligne Me Libeskind. Des propos que le conseil a confirmés auprès de BFMTV.
Son domicile perquisitionné
Lors d’une perquisition, les policiers ont retrouvé au domicile de la manifestante « une collection de grenades lacrymogènes dégoupillées » qu’elle a ramassées en manifestation, mais aussi « une grenade pas dégoupillée, ce qu’elle ne savait pas », a encore indiqué son avocat.
« Moun » a reçu le soutien de plusieurs figures des « gilets jaunes », comme Jérôme Rodrigues qui a raillé sur Twitter « le délit de parapluie arc-en-ciel ».
À sa sortie du tribunal judiciaire de Paris mardi, elle a été accueillie par des chants de gilets jaunes. En pleurs, elle a déclaré à « Vécu », un média proche des gilets jaune, « ne pas comprendre ce qui lui est arrivé ».
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