MANIFESTATION À PARIS: UNE FEMME GILET JAUNE MISE EN EXAMEN,

SOUPÇONNÉE D’AVOIR DÉCLENCHÉ LES VIOLENCES Raphaël Maillochon et C.M. avec AFP
le 18/12/2020
Interpellée samedi, elle a été mise en examen mardi. Elle est soupçonnée d’avoir déclenché avec un parapluie arc-en-ciel les violences attribuées au « black bloc ».

Une femme gilet jaune interpellée samedi 12 décembre dans la manifestation parisienne contre la loi Sécurité globale a été mise en examen mardi 15 décembre. Elle est soupçonnée d’avoir déclenché avec un parapluie arc-en-ciel les violences attribuées au « black bloc », ce qu’elle conteste, a appris l’AFP mercredi de sources concordantes.

Cette femme, surnommée « Moun » et âgée d’une cinquantaine d’années, a été présentée mardi à un juge d’instruction parisien après quarante-huit heures de garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte, a indiqué une source judiciaire à BFMTV.

Elle a été mise en examen pour « participation à un groupement formé en vue de préparer des violences ou des destructions ou dégradations et détention non-autorisée d’armes de catégorie A », selon une source judiciaire à l’AFP, confirmée par BFMTV, avant d’être placée sous contrôle judiciaire.

Vue du cortège de la manifestation parisienne, samedi 12 décembre 2020.
Vue du cortège de la manifestation parisienne, samedi 12 décembre 2020. © BFMTV

La mise en cause conteste les accusations

Les investigations ont pour but de déterminer si la personne mise en cause a pu jouer un rôle dans les infractions et violences commises lors des manifestations récentes, attribuées à des manifestants « black bloc », qui s’en prennent aux policiers et aux symboles du capitalisme, a précisé une source proche du dossier à BFMTV.

L’avocat de « Moun », Me David Libeskind, a expliqué que « les policiers considèrent qu’elle est une meneuse et que lorsqu’elle lève très haut son parapluie arc-en-ciel », visible sur de nombreuses photos, elle fait « un signe de ralliement des ‘blacks blocs' » et « déclenche les violences ».

Elle « conteste ces accusations », a ajouté Me Libeskind, et brandit son parapluie arc-en-ciel « depuis un an, en hommage aux manifestants de Hong Kong », un « signal de paix et de non-violence ».

« Elle est courageuse, et se positionne donc souvent près des CRS (…) ce qui fait qu’elle se retrouve près du « black bloc », souligne Me Libeskind. Des propos que le conseil a confirmés auprès de BFMTV.

Son domicile perquisitionné

Lors d’une perquisition, les policiers ont retrouvé au domicile de la manifestante « une collection de grenades lacrymogènes dégoupillées » qu’elle a ramassées en manifestation, mais aussi « une grenade pas dégoupillée, ce qu’elle ne savait pas », a encore indiqué son avocat.

« Moun » a reçu le soutien de plusieurs figures des « gilets jaunes », comme Jérôme Rodrigues qui a raillé sur Twitter « le délit de parapluie arc-en-ciel ».

À sa sortie du tribunal judiciaire de Paris mardi, elle a été accueillie par des chants de gilets jaunes. En pleurs, elle a déclaré à « Vécu », un média proche des gilets jaune, « ne pas comprendre ce qui lui est arrivé ».

Raphaël Maillochon et C.M. avec AFP
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