BILAN COVID. L’épidémie Covid-19 ne s’arrête malheureusement pas à Noël. Le bilan du coronavirus en France, ce jeudi 24 décembre, fait état de 21 600 cas de plus en 24 heures et 290 décès. Tous les chiffres…
Combien de cas et de morts du coronavirus en France (cumul) ?
Voici les dernières données officielles disponibles sur le Covid-19 en France selon les bilans quotidiens de Santé publique France et du ministère de la Santé, basés sur les données des tests SI-DEP, les données hospitalières et les remontées des établissements médico-sociaux, dont les Ehpad. De nombreuses précisions sont nécessaires pour bien appréhender ces chiffres. Elles sont détaillées sous le tableau :
Voici le nombre de cas de Covid-19, de décès, hospitalisations, de réanimations et de guérisons observés en plus ou en moins par rapport au précédent bilan (généralement la veille). Dernières données disponibles en France selon les bilans quotidiens de Santé publique France et du ministère de la Santé :
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Quelles sont les courbes de progression du coronavirus en France ?
A partir de ces données quotidiennes sur le coronavirus en France, nous avons élaboré plusieurs courbes qui permettent d’observer l’évolution du virus selon le nombre de cas confirmés, le nombre d’hospitalisations et de patients en réanimation, le nombre de décès en milieu hospitalier et de décès totaux et le nombre de retours à domicile, assimilés à des guérisons.
Pour chaque graphique, la courbe représente le cumul (ex : total des cas, des hospitalisations en cours) tandis que les barres correspondent aux évolutions quotidiennes (soldes des hospitalisations chaque jour, nouveaux décès, etc.).
Précision sur le nombre de cas : le gouvernement et Santé publique France ont changé leur méthode de recueil des données concernant les résultats des tests à la mi-mai, avec le projet SI-DEP. Les chiffres enregistrés avant et après le 13 mai 2020 ne sont donc pas complètement comparables. La quantité comme la nature des tests effectués ont très largement évolué. De quelques milliers de tests, la France est passée à plus de 1 million de tests chaque semaine puis à 2 millions début novembre, impactant immanquablement les chiffres. Par ailleurs, au plus fort de la crise en mars/avril, les tests concernaient principalement les personnes gravement malades, généralement admises à l’hôpital, mettant de côté tous les malades pas ou peu symptomatiques. Le nombre réel de cas de Covid- 19 en France était donc assez largement supérieur au nombre estimé de cas confirmés pendant cette période. Depuis la mi-novembre, le nombre de tests positifs englobe, en plus des tests PCR, les résultats des tests antigéniques.
Précision sur les hospitalisations : il faut bien distinguer ici l’évolution du nombre total de patients hospitalisés à un instant T et les nouvelles hospitalisations, autrement dit les nouvelles admissions chaque jour à l’hôpital (brut). Dans un cas, il s’agit d’un solde, qui tient compte des entrées, mais aussi des sorties de l’hôpital (guérisons ou décès). Dans l’autre, on parle uniquement des nouvelles entrées à l’hôpital ou en réanimation pour Covid sur une journée. Le week-end, les données hospitalières sont le plus souvent extraites du site Géodes de Santé publique France et ne sont pas des données consolidées.
Précision sur le nombre de décès : depuis le déconfinement, Santé publique France n’actualise plus le bilan en Ehpad quotidiennement. Ce bilan a été remonté chaque semaine à la fin de l’été, puis plusieurs fois par semaine pour finalement se stabiliser à l’automne : désormais les données des Ehpad (cas et décès) remontent chaque mardi et vendredi. Nous avons donc dans un premier temps préféré gommer le nombre de décès quotidiens en Ehpad pour ne pas biaiser les graphiques. A la demande de plusieurs lecteurs, depuis le 13 novembre, nous affichons de nouveau les mises à jour des décès en Ehpad (barres gris foncé) ce qui provoque des pics artificiels les mardis et vendredis.
Des erreurs et des corrections de données ont par ailleurs été signalées à plusieurs reprises par Santé publique France depuis la mi-mars, aboutissant parfois à des surestimations suivies généralement d’évolutions négatives du nombre de morts.
Quelles sont les statistiques du coronavirus en France ?
Le ministère de la Santé calcule également, à partir des données brutes, une série de statistiques sur la progression du Covid-19 dans le pays. Quatre indicateurs particulièrement importants sont présentés ci-dessous : le taux de positivité des tests RT-PCR, le taux d’incidence, le nombre de reproduction effectif et le taux d’occupation des lits en réanimation. Si le premier et le dernier sont aisément compréhensibles (pourcentage de tests positifs sur le nombre de tests total effectués et pourcentage de lits de réanimation occupés), les deux autres méritent une définition.
Le taux d’incidence, représenté par la deuxième courbe, est considéré comme un indicateur clé sur la virulence du virus. Il s’agit du nombre de nouveaux cas de coronavirus diagnostiqués par test PCR survenus sur les 7 derniers jours. Ce chiffre est rapporté au nombre d’habitants, soit un taux exprimé pour 100 000 habitants. Le nombre de reproduction (R) correspond quant à lui au nombre moyen de personnes contaminées par un malade. Si ce chiffre est supérieur à 1, cela signifie qu’une personne atteinte de Covid-19 contamine plus d’une autre personne en moyenne actuellement et donc que la maladie progresse.
Si vous ne voyez pas l’infographie, cliquez ici
Précision sur le taux de positivité et le taux d’incidence : Santé publique France a changé sa méthode de calcul sur ses indicateurs principaux que sont le taux d’incidence et le taux de positivité des tests le 8 décembre 2020. L’ajout des tests antigéniques dans le premier indicateur a alors gonflé mécaniquement le résultat du calcul. L’incidence est alors passée de 86 cas pour 100 000 habitants en France à plus de 100 cas pour 100 000 habitants dans nos courbes ci-dessus. Le taux de positivité, lui, a drastiquement baissé : alors qu’il semblait stagner au tour de 10,7% les jours précédents, il a alors baissé de plus de 4 points. La raison vient cette fois de la comptabilisation des tests négatifs : si une même personne a réalisé plusieurs tests dans les 60 jours et que ceux-ci sont négatifs, chacun d’eux est désormais comptabilisé. Auparavant, si une personne était testée négative plusieurs fois de suite dans les 60 jours, seul le premier test était comptabilisé. Ce n’est qu’en cas de test positif que sa situation changeait.
Santé publique France a expliqué dans un communiqué que cette nouvelle méthode de calcul est plus précise car elle tient compte de la « prévalence du virus dans la population testée ». « Aujourd’hui, alors que l’épidémie se prolonge, il est fréquent qu’une même personne effectue plusieurs tests, notamment lorsque les précédents étaient négatifs. Par ailleurs, les connaissances ont évolué et le risque de réinfection, qui est aujourd’hui considéré très faible mais possible après 60 jours, doit pouvoir être identifié », écrit l’agence de santé.
Quel est le bilan du coronavirus dans les autres pays ?
De nombreux autres graphiques ainsi que des cartes sont élaborés par les scientifiques et par des revues reconnues pour tenter d’observer le plus finement possible la trajectoire de l’épidémie de coronavirus dans le monde et pour comparer l’évolution du Covid-19 dans les différents pays touchés. Parmi ces courbes, celles élaborées à partir des données de l’Université John Hopkins aux Etats-Unis, sont parmi les plus complètes. Ces données sont notamment reproduites par le Financial Times, Google Studio et bien d’autres avec des mises à jour au quotidien. Nous nous basons depuis la mi-avril sur les données et graphiques présentés par le site Our World in Data, projet conjoint de chercheurs à l’Université d’Oxford et de l’ONG Global Change Data Lab. Ces courbes et cette carte présentent le nombre de cas et de décès ramenés à la population, soit pour 1 million d’habitants.
Courbe du nombre de cas de coronavirus par million :
Carte du nombre de décès de coronavirus par million :
Se focaliser sur le nombre total de décès « brut » dans chaque pays est en effet sujet à caution, à l’heure ou la gestion de la pandémie par les gouvernements et leurs résultats provoquent de nombreuses comparaisons ainsi que de vifs débats. Ramener le nombre de morts à la population est censé gommer le poids démographique de chaque pays, mais il ne gomme pas en revanche la pyramide des âges qui présente parfois des écarts très importants d’un pays à l’autre.
L’autre intérêt des courbes et des cartes du projet Our World in Data, est qu’elles tiennent compte du décalage dans l’émergence de l’épidémie d’un pays à l’autre. Selon les graphiques, le décompte débute à partir du premier cas ou du 100e cas détecté sur le territoire, ou encore, pour les décès, du jour à partir duquel 5 morts ont été recensés dans le pays (jour 0 en abscisses).
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