Un procès-verbal établi samedi et obtenu par Mediapart laisse entendre que la septuagénaire gravement blessée à Nice a été bousculée par un policier.
Qui est responsable des graves blessures de Geneviève Legay ? La manifestante de 73 ans, hospitalisée depuis sa chute samedi à Nice après une charge policière lors d’une manifestation interdite, n’a pas été touchée par les policiers, affirment le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre ainsi qu’Emmanuel Macron lui-même. Pourtant, un rapport de police rédigé le soir même de l’acte 19 des gilets jaunes et obtenu par Mediapart laissait entendre qu’il y aurait bien eu contact entre la septuagénaire et les forces de l’ordre.
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Le site d’investigation cite ce procès-verbal établi samedi 23 mars à 19h05. Un officier de police judiciaire y écrit que « selon les premiers éléments recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions ».
Un autre policier, qui a participé à la charge visant à disperser les manifestants venus contester l’interdiction de se rassembler ce jour-là, ajoute, toujours selon Mediapart, que « nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous ».
Demande de dépaysement de l’affaire
Pourtant, deux jours après les faits et l’établissement de ce procès-verbal, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre assurait lors d’une conférence de presse que Geneviève Legay « n’a pas été touchée par les forces de sécurité » ni « par un bouclier ». Toujours lundi, le président de la République Emmanuel Macron déclarait à Nice Matinque « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ».
Mediapart s’est également entretenu avec des témoins de la charge, dont deux disent avoir vu la manifestante être poussée par un policier. Elle souffre de multiples fractures du crâne et des côtes.
Plaintes contre X
Le parquet de Nice a ouvert dès samedi une enquête pour rechercher les causes des blessures de la septuagénaire. Ses trois filles ont déposé plainte lundi contre X pour violences volontaires commises en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, avec usage d’une arme, et sur personne vulnérable » et « subornation de témoin ».
L’association Attac, dont Geneviève Legay est porte-parole dans les Alpes-Maritimes, a déposé une plainte identique. Les trois filles de la septuagénaire visent aussi le préfet pour « complicité de violences volontaires aggravées ». L’avocat des trois filles, Me Arié Alimi,, a d’ailleurs fait parvenir au parquet général d’Aix-en-Provence une demande de dépaysement.
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