À Boutcha, des centaines de civils ont été abattus

EDITORS NOTE: Graphic content / Communal workers carry a civilian in a body bag after he was killed during Russian army shelling in the town of Bucha, not far from the Ukrainian capital of Kyiv on April 3, 2022. (Photo by Sergei SUPINSKY / AFP)
À Boutcha, des centaines de civils ont été abattus le long des routes ou dans les caves des maisons.

Photo AFP
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Par Maurice BONTINCK – m.bontinck@charentelibre.fr, publié le .
Retrouvez notre éditorial du mardi 5 avril.

Ce n’est pas une guerre, c’est un massacre. Ce n’est pas un front, c’est une barbarie. Ce n’est pas une invasion, c’est une éradication. Quand l’armée russe occupe, elle torture, viole, exécute. Quand elle se retire, elle terrifie laissant sur le chemin de sa défaite un homme ayant acheté des pommes de terre, un passant à bicyclette, une maire, son mari et son fils dans une fosse commune.

Boutcha n’est pas une exception, c’est une introduction. Il y aura d’autres caves avec des civils les mains liées et une balle dans la tête. Il y aura d’autres filles violées sous les yeux d’une mère agonisante, comme à Marioupol. Si un jour les Russes l’abandonnent aussi, Marioupol démontrera qu’on peut toujours aller plus loin dans l’horreur et les exécutions de masse.

Il suffit de lire ce qu’écrivent les médias russes qui ne font que reporter la parole du Kremlin. Comme cet éditorial diffusé par l’agence de presse d’État RIA Novosti. « Une partie importante des masses populaires (d’Ukraine) sont des nazis passifs, des complices », est-il écrit avant d’en tirer les conséquences et une solution finale : « L’élite doit être liquidée parce que sa rééducation est impossible (et) la partie du peuple qui la soutient devra vivre l’épreuve de cette guerre comme une expiation ». En d’autres termes, un génocide. Si nous n’en sommes pas encore à l’utilisation de camps, les déportations vers la Russie existent déjà sous prétexte de mise en place par les Russes de « couloirs humanitaires » vers leur pays.

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