Une déroute pour Macron

Arguments pour la lutte sociale
Aplutsoc – Editorial du 19 juin 2022 à 23h59 : Une déroute pour Macron

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Juin 20

C’est une déroute pour Macron. Jamais depuis que les législatives avaient été placées dans le sillage des présidentielles et en début de quinquennat par Chirac et Jospin, le président de la V° République n’avait à ce point été désavoué, délégitimé. Car il ne suffit pas de dire que Macron a subi une lourde défaite : c’est sa légitimité et avec lui celle de son régime qui sont, clairement, en cause !

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le bloc présidentiel aurait 219 élus, la NUPES 121, le RN 86, LR et UDI 61. Plusieurs ministres et chefs macroniens sont battus et Mme Borne elle-même, réélue, l’est avec un petit score. Le tout sur fond d’abstentions à 54% des inscrits. Macron est minoritaire, son gouvernement est minoritaire, parce que sa politique de violence sociale, de misère pour la jeunesse, de destruction de l’école et de l’hôpital, est massivement rejetée.

Rappelons que les voix obtenues au premier tour par le bloc présidentiel le placent en nette minorité, et derrière les voix de NUPES (surtout avec les divers gauche et extrême-gauche). Déni de démocratie de la V° République, du jeu politique et du mode de scrutin, il espérait bien avoir avec cela la majorité absolue en sièges et n’y est même pas arrivé ! Selon Le Monde de ce soir, dans les hautes sphères macroniennes, on évoque la dissolution, pendant que le président avait annoncé nous pondre un « Conseil National de la Refondation » avant même le scrutin : c’est dire ce que sont les élections législatives pour ces gens-là, un obstacle à éliminer ! Et les médias nous expliquent que ces résultats placent le groupe LR en position de pouvoir, une coalition Macron/LR étant plus que jamais nécessaire : là encore, quel mépris pour toute démocratie que de prétendre mettre au pouvoir le parti qui a essuyé la plus grosse défaite de ce scrutin !

On comprend le dilemme dans lequel ils sont : pour le capital, Macron doit frapper. Retraite à 65 ans, privatisation et externalisation de l’école et des services publics, s’imposent, et vite, car il doit montrer qu’il sert à quelque chose pour la bourse. Pour ce combat, LR et aussi le RN sont en fait des alliés, même si le RN obtient son groupe de députés le plus important de l’histoire malgré les efforts qu’a fait sa cheffe pour éviter cela et atténuer la déroute de Macron qu’elle avait proclamé par avance seul vainqueur ! Mais comment s’y prendre pour attaquer, face à une « France ingouvernable », comme ils disent ?

54% d’abstentions et des groupes parlementaires NUPES dont la progression fait perdre sa majorité au bloc présidentiel. Avec une orientation politique pleinement démocratique, visant à délégitimer et à chasser le président en place pour ouvrir un processus constituant, cette situation indique ce qui aurait été possible, et qui le reste. Ce qui est devant nous n’est pas simplement la résistance sociale. C’est le combat politique pour un affrontement social porteur de la chute du président et du régime, imposant une assemblée constituante. Tel fut le non-dit (pour les principales forces politiques) de tout le cycle des présidentielles et des législatives qui s’achève, mais tel en est, de façon renforcée et approfondie, le résultat. Tel est donc le programme pour le proche avenir.

Le 19-06-2022 à 23h59.

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