Les quatre maisons qu’occupaient les “zapistes” de la Zone à patates (ZAP) de Pertuis ont été évacuées ce matin par les forces de l’ordre, explique l’association Terres Vives Pertuis à Marsactu, confirmant une information de La Provence. De nombreux gendarmes se sont déployés sur place, bouclant les différents accès au site.
Installés depuis la fin de l’année dernière dans des habitations vouées à être détruites, les zapistes manifestaient là leur opposition à la création d’une zone industrielle de 86 hectares sur des terres en grande partie agricoles. Ils s’opposent depuis des mois à cette initiative portée par Roger Pellenc, maire LR de la ville, qui y voit un projet d’avenir pour la commune.
En janvier dernier, un jugement en référé laissait un recours aux militants installés dans la ZAP, en décidant que la trêve hivernale (le 31 mars) devait être respectée avant toute évacuation.
PATATES CONTRE INDUSTRIE DE POINTE, À PERTUIS LA RÉSISTANCE À LA ZONE D’ACTIVITÉS S’ENRACINE
Coralie Bonnefoy
PHOTOS – Les occupants de la Zone à Patates de Pertuis ont été expulsés
Les militants écologistes de la Zone à Patates (ZAP) de Pertuis ont été expulsés ce mardi matin. Des dizaines de personnes occupaient 4 maisons vouées à la destruction dans la plaine de la Durance, juste à côté de l’Ibis Hôtel de Pertuis, depuis le mois de novembre dernier.
« On va rester ensemble et on va continuer à lutter contre ce projet » — Cath, militante écologiste et occupante de la ZAP de Pertuis
Après avoir été expulsés, les militants sont restés devant les habitations. Ils ont observé, impuissants, les tractopelles et les maçons venus emmurer et boucher les portes et fenêtres.
Cagoulé, un jeune homme qui occupait les lieux, observe la scène : « on a un attachement sentimental à cet endroit. On y a vécu pendant des mois, on y a tissé des amitiés, on y a lutté ensemble et on y a vécu des moments forts. Forcément, de voir cet endroit détruit, ce n’est pas une partie de plaisir. Mais on est soudés. Il nous reste un lien et notre détermination. »
Cette expulsion n’est pas synonyme de la fin de la lutte explique Cath : « l’objectif de l’occupation de ces maisons, c’était de donner un coup de projecteur sur cette lutte. De récolter de nouveaux soutiens. Et là, on a plus que ce qu’on voulait. Avec le soutien de la Confédération paysanne, des Soulèvements de la Terre. Et tout un tas d’associations locales qui se sont greffées. Donc l’objectif de l’occupation de ces maisons est atteint. La lutte continue. Ça ne va pas du tout nous arrêter. On va rester ensemble et on va continuer à lutter contre ce projet. »
Les militants se sont rassemblés ce mardi soir à 18h. Ils ont récolté les patates qu’ils avaient plantées sur le terrain l’été dernier et qui avait donné ce nom à cette zone à protéger. Les gendarmes ont empêché l’accès à certains militants.
Une lutte contre l’urbanisation de terrains agricoles
Ces militants écologistes sont mobilisés contre l’extension de la zone commerciale de Pertuis. Un projet porté par la métropole d’Aix-Marseille et le maire de la ville Roger Pellenc.
86 hectares de terres agricoles sont destinées à l’urbanisation. Dont 56 qui vont accueillir des projets industriels et 30 sont pour l’entreprise Pellenc, fondée par le maire de la ville. Roger Pellenc, qui n’a pas souhaité répondre aux questions de France Bleu Vaucluse.
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