NEUVILLE-EN-FERRAIN : UN ROUBAISIEN DE 23 ANS ABATTU PAR LA BAC
Pour la 8e fois cette année, la police dégaine et tue pour « refus d’obtempérer ». Dans la nuit du 29 au 30 août 2022, un homme au volant d’une voiture a été tué par la police alors qu’elle le contrôlait dans la zone industrielle de Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing et de la frontière belge.
Pour le moment, on n’entend que les voix de la police, les syndicats Unité-SGP-Police et Alliance.
Nous incitons à lire ce récit avec discernement : Mardi 30 août, 3h du mat’, près d’une station service entre Neuville et Halluin, des agents de la BAC voient une voiture garée sur un trottoir avec 2 individus à l’intérieur. Ils s’approchent pour tenter d’effectuer un contrôle. La voiture démarre et percute un agent au niveau des jambes. D’après le parquet de Lille, celui-ci parvient à ouvrir la portière pour extraire le conducteur et tire en le touchant au niveau du thorax. « Riposte immédiate ». Les flics tentent de lui proférer des premiers soins, le SAMU arrive et fait de même, en vain.
Le passager de la voiture est interpellé et placé en garde à vue pour « recel de vol de véhicule » et « complicité de refus d’obtempérer » (sic).
Le policier, récemment arrivé dans la BAC, est mis en garde à vue. Aujourd’hui, il est sous contrôle judiciaire.
La police judiciaire a ouvert une enquête, l’inspection de la police nationale (l’IGPN) aussi.
Comment un flic peut-il manquer de se faire renverser par un véhicule et en ouvrir la portière et tirer à bout portant ?
Pourquoi le flic a-t-il tiré ?
Pourquoi on tolère que les flics usent de leurs armes à feu pour des refus d’obtempérer, alors qu’ils possèdent des moyens démesurés pour retrouver ceux qu’ils recherchent ?
Étant donné qu’on cherche toujours a criminaliser la victime, comme c’est le cas dans cette affaire, la peine de mort est-elle bien abolie en France ?
Il faudra plus qu’une enquête de l’IGPN pour répondre à ces questions.
Depuis début 2022, 8 contrôles pour « refus d’obtempérer » ont tourné aux drames mortels : deux frères à Vénissieux (près de Lyon) à la mi-août, une femme de 21 ans à Barbès (Paris) en pleine matinée du 4 juin, 2 hommes sur le Pont-Neuf (Paris) le soir de la réélection de Macron le 24 avril, un homme à Sevran (Seine-St-Denis) en pleine journée le 26 mars… Pour ces mêmes syndicats policiers, tout ça résulte d’une montée de la violence. Pour nous, c’est l’armement policier couplé à la montée de l’impunité qui fait que les flics usent de leurs armes à feu pour de simples délits de fuite ou des refus d’obtempérer.
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