Ratonnades fascistes et laisser-faire de l’Etat

Des affrontements ont eu lieu hier soir à Montpellier et dans d’autres villes, à l’issu du match France-Maroc.
Une quarantaine d’individus apparentés à des groupes d’extrême-droites ont attaqué les rassemblements à l’aide de feux d’artifices.
Ils ont chargé les supporters des deux équipes rassemblé·es sur la place de la Comédie, provoquant l’incompréhension générale des personnes présentes, chacun·e pensant être attaqué·e par des supporters de l’équipe adverse.
L’intervention de la milice d’extrême-droite a rapidement donné lieu à un affrontement généralisé entre les deux camps de supporters, qui jusqu’ici célébraient ensemble dans la bonne humeur. L’extrême-droite est la seule à vouloir la guerre civile. Les supporters du Maroc et de la France finiront elleux par faire la fête ensemble jusqu’à 2h00 du matin.
Plus tard dans la soirée, la préfecture de l’Hérault a communiqué sur le décès d’un jeune de 14 ans, fauché par une voiture.
Difficile à ce stade d’avancer que le meurtrier est un militant d’extrême-droite, néanmoins ce drame n’aurait sans doute pas eu lieu sans l’agitation qui a été causé en centre-ville. Nos pensées vont à la famille de la victime et à ses proches.
A Lyon, les groupes fascistes désormais bien connus du grand public ont procédé à des ratonnades après la victoire de la France, s’en prenant directement à ce qui ressemblait de près ou de loin à un·e Arabe, en entonnant des chants tels que « Bleu, blanc, rouge, la France au Français », ou encore en criant « Dehors les Arabes ».
A Nice même spectacle, des groupes fascistes bien préparés s’en sont directement pris aux supporters qu’ils identifiaient comme Marocain·es ou tout simplement Arabes. Tandis qu’à Paris, dans le XVIIe arrondissement, la police a interpellé une quarantaine d’individus armés qui se dirigeaient vers les rassemblements.
C’est d’ailleurs cette même police qui s’est dans un même temps chargée de faire le travail de l’extrême-droite en allant matraquer « du Marocain » sur les Champs Elysées.
Le ministre de l’Intérieur annonçait un dispositif exceptionnel de plusieurs milliers de policiers déployés ce mercredi soir afin d’éviter tout types de débordements. Mais nous ne savons que trop bien que leur police n’a pas fonction à nous protéger.
Ces groupes fascistes ont pu s’armer et se déplacer librement devant les dispositifs policiers qui n’ont pas cherché à les interpeller.
Malgré une présence policière hors-norme, ils ont pu agir comme bon leur semblait, agresser des personnes qu’ils jugeaient être arabes parfois à seulement quelques dizaines de mètres de policiers, qui ont décidé de complètement fermer les yeux sur les agissements de l’extrême-droite. Et l’on voudrait nous faire croire que l’Etat et sa police ne sont pas racistes.
A Lyon comme à Nice et Montpellier ces individus sont connus, ils ont leurs locaux avec pignons sur rue et cela fait maintenant des années que des collectifs et des riverains alertent les pouvoirs publics sur leurs agissements, sans que ceux-ci ne s’en préoccupent le moins du monde.
L’Etat a rendu possible les drames d’hier soir. L’Etat et les pouvoirs publics sont responsables en raison de leur laisser faire et de leur complaisance à l’égard de l’extrême-droite qui leur est bien utile sur le plan électoral. De même que les médias qui diffusent et banalisent des discours haineux depuis maintenant des années portent eux-aussi leur part de responsabilité.
Les ratonnades et les crimes racistes sont la suite logique des appels à la haine qu’ils relayent sans discontinuer depuis maintenant des années.
La montée du fascisme en France n’est pas une chimère. La réalité est là. Le fascisme est un fléau qui se répand et contre lequel il nous faut lutter. Formez-vous, unissez-vous et ensemble faisons bloc.
Et rappelons aux électoralistes qui se disent de gauche qu’on ne discute pas avec le fascisme. On l’écrase.
Ce champ est nécessaire.

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