C’est ce que les poutinistes et leurs relais médiatiques et politiques à l’extérieur de la Russie claironnent à tour de bras pour justifier la guerre qu’a déclarée Poutine à l’Ukraine ou, à tout le moins, à « aider à en comprendre » la légitimité, celle d’une Russie qui serait menacée, que dis-je, assiégée par le méchant (et décadent) Occident ! Et cela en instrumentalisant un passé de sales guerres menées en effet par les Etats-Unis et l’OTAN pour prétendre, contre l’évidence, que la faute de cette guerre, là, aujourd’hui, dans la reconduction mécanique de ce passé, leur reviendrait. Le tout en faisant l’impasse sur la réalité du présent : les susdits, engagés dans leur effort stratégique, militaire et diplomatique, dans l’Indo-Pacifique n’avaient et n’ont toujours pas l’intention d’ouvrir un front militaire dans l’Est européen, comme, entre autres, leur refus d’intervenir lors de l’annexion de la Crimée en 2014 en est la preuve !
Ce que rapporte aujourd’hui le quotidien Midi Libre, à partir des révélations faites par le New York Times, du refus des services du renseignement américain de cacher, en avril, aux Ukrainiens l’information que le chef d’état-major de l’armée russe allait se rendre sur le front et cela afin qu’ils ne tentent de l’éliminer, participe de cette stratégie globale américaine appelée celle des lignes rouges à ne pas franchir.
Une stratégie qui amène à filtrer, comme on le voit dans cet article, les informations militaires délivrées à Kiev mais surtout à sous-doter la résistance ukrainienne en armement défensif et offensif nécessaire au vu des enjeux de cette guerre et de l’intensité des violences qu’elle génère : en témoigne ce spectacle apocalyptique que nous avons sous les yeux d’un pays et de sa population soumis, malgré leur héroïque vaillance, à une terrifiante insécurité et des massacres continus à forte connotation génocidaire (450 enfants ont été tués depuis le début de cette guerre, 331 sont portés disparus, et 13 600 auraient été déportés en Russie : https://www.liberation.fr/…/en-ukraine-450-enfants…/…).
Il est important de mettre au clair ce qui, malgré le soutien important des alliés à l’Ukraine, permet à celle-ci de résister tant bien que mal, à un coût humain exorbitant, en le décrochant de l’idée fausse que tout est fait par lesdits alliés pour que l’Ukraine gagne le plus vite possible la paix. Ce qui impliquerait évidemment de créer les conditions tactiques (y compris de temps) pour affaiblir militairement et politiquement Poutine jusqu’à sa défaite mais avec la conscience que cela passe par le déplacement urgent des lignes rouges bien au-delà de l’endroit où elles sont posées; lesquelles lignes rouges sont, en l’état, perçues par le satrape russe comme une carte blanche qui lui est donnée pour pulvériser l’idée même qu’il devrait respecter, lui aussi, des lignes rouges !
Ukraine – « La légion de la liberté » : ce groupe armé qui agit sur le sol russe
LES INDISPENSABLES
#Ukraine – « La légion de la liberté » : ce groupe armé qui agit sur le sol russe
Analyses et réponses de Justine Frayssinet dans Les Indispensables
Guerre en Ukraine. La question de l’armement…
Le point sur la guerre en Ukraine, en particulier sur la place décisive que l’artillerie y occupe, par un spécialiste, historien militaire de son état (tiré du site de Mediapart). Document en PJ.
Ce que j’en retire principalement c’est bien que c’est par illusion d’optique, souvent lamentablement instrumentalisée par la gauche qui se refuse à soutenir la résistance ukrainienne pour se conforter dans l’idée fausse que ce serait en fait l’OTAN qui serait à la manoeuvre contre la Russie, que l’on croit que les forces militaires ukrainiennes seraient surarmées ! Et que donc, aussi incroyable que cela paraisse, l’Ukraine, dans le déni de son droit à se défendre, serait coresponsable de la poursuite de la guerre !
Comme le démontre, chiffres à l’appui, ce connaisseur des choses militaires, les Ukrainiens reçoivent en réalité « une aide d’alliés limitée à des …« échantillons » ». Il se trouve ainsi que l’OTAN, contrairement à des précédents prédateurs et aventuristes, n’a aucunement l’intention d’écraser la Russie, ni même de permettre à l’Ukraine de gagner rapidement la guerre, se contentant, dans une stratégie d’apothicaire géostratégique, indifférente aux coûts humains induits, de lui livrer au compte-goutte de quoi avoir à l’usure, sur le temps long donc, une Russie mise sur la défensive paradoxalement articulée à des offensives aériennes attaquant en continu les populations civiles. Une défensive-offensive effroyablement destructrice !
Extrait
« On ne peut évoquer l’importance de l’artillerie dans le conflit actuel sans évoquer ses deux conséquences humaines : d’abord l’ampleur des destructions infligées aux régions dans lesquelles se déroulent les combats avec ces paysages dévastés, pollués par des millions de tonnes d’explosifs (chaque jour la quantité lancée tout au long du front est l’équivalent de plusieurs fois la bombe nucléaire d’Hiroshima) sur des milliers de kilomètres carrés. Ensuite, les pertes humaines très importantes parmi les combattants comme les civils, qui sont l’un des effets recherchés par Poutine, lequel ne peut plus envisager une victoire qu’à l’issue d’une guerre d’attrition.
La Russie a fait le choix d’une artillerie lourde et massive. Pour l’affronter, l’Ukraine privilégie l’allonge, la précision et la réactivité. Dans les deux cas, il s’agit de choix « contraints » par la situation géopolitique et humaine des deux pays : l’un doit faire avec l’héritage soviétique et la nécessité d’imposer la crainte à ses ennemis, l’autre doit adapter une aide d’alliés limitée à des « échantillons » à des combattants privilégiant l’initiative et montrant une agilité à la hauteur de leur motivation. »
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