IL N’Y AURA QUE LA GREVE GENERALE POUR SAUVER LES RETRAITES

Jacques Chastaing a partagé une publication.

12 h 
IL N’Y AURA QUE LA GREVE GENERALE POUR SAUVER LES RETRAITES
Le capitalisme ne supporte pas la retraite.
Cette grande avancée civilisationnelle où l’on peut s’adonner à des activités libres dans cette période la vie, fait entrer un peu de socialisme dans le capitalisme. Les seniors en bonne santé sont un pilier essentiel de la vie sociale et démocratique actuelle. Ils sont 67 % à s’engager dans une activité militante. Ils sont hyper présents dans le monde associatif, les actions de solidarité, d’entre-aide et dans la vie locale, notamment dans les villages et s’occupent d’un parent ou de leurs enfants et petits-enfants. Sans les seniors, c’est tout cet univers qui disparaîtrait totalement. C’est un changement de civilisation, un recul considérable pour tous, pas seulement les retraités.
Pour les capitalistes, le vieillissement est un fardeau économique.
C’est pourquoi, ils veulent jeter les vieux une fois qu’ils ne peuvent plus produire dans leurs entreprises et obliger de plus en plus de travailleurs à terminer leur carrière à Pôle emploi, en invalidité, au RSA, dans la misère et la rue. Avec l’argent économisé, les gouvernements au service du grand patronat arroseront la bourgeoisie, les riches, les actionnaires, les assurances privées, leurs copains….
La suppression de la retraite, car c’est de cela qu’il s’agit avec ce report à 64 ans et 43 années de cotisations, une carrière complète, va frapper de plein fouet le monde ouvrier, ceux-là mêmes qui ont commencé à travailler tôt, font les métiers les plus pénibles, les plus difficiles et les plus mal payés. Ça va être aussi la fin de la retraite pour l’immense majorité des femmes. Cela va signifier la chute de l’espérance de vie de tous et en particulier de tous les corps cassés, des vies usées, s’ils devaient trimer des années supplémentaires.
Le conseil d’orientation des retraites l’a pourtant écrit noir sur blanc : le système n’est pas menacé sur le long terme. Il manquerait 10 milliards dans les caisses de retraite pendant quelques années. Mais quand il s’agit de trouver 10 milliards pour subventionner le grand patronat, ça ne fait ni une ni deux. Cette année, les actionnaires du CAC 40 vont empocher 80 milliards, fruit de notre travail, mais qui vont aller à des retraités de naissance, à ceux qui sont nés avec une cuillère d’argent dans la bouche, à des rentiers, des spéculateurs, des banquiers, des parasites en tous genres.
Parce qu’elle sait sa réforme injuste et impopulaire, la majorité macroniste a peur.
Ses multiples reculs ces dernières semaines sur le chômage, face aux contrôleurs SNCF, agents de la RATP ou boulangers…montrent sa fébrilité.
Macron a de quoi avoir peur. Près de 80 % des Français sont opposés au report de l’âge légal de départ. Un Français sur deux se dit « révolté » et souhaite que la France connaisse une « explosion sociale ». Les renseignements de police pensent qu’il va y avoir naissance de collectifs débordant les directions syndicales de manière plus radicale. Alors si Macron voudrait faire des retraites sa mère des réformes, pour les Français attachés au progrès social, ce pourrait être la mère des batailles entraînant au surgissement conjoint de toutes les révoltes..
C’est pourquoi Macron veut mener de manière sa réforme de manière accélérée, applicable dés la fin de l’été. C’est pourquoi nous devons nous aussi accélérer la mobilisation. Or si les confédérations syndicales prétendent vouloir mener la lutte, elles traînent des pieds. Cela fait longtemps qu’on connaît les grandes lignes du projet Macron. Dés septembre, c’était possible de commencer la mobilisation et encore le 15 décembre lors de la première annonce prévue, puis encore le 10 janvier, jour de l’annonce. Mais non, elles attendent le 19 janvier pour une seule journée d’action avant peut-être d’autres, mais on ne sait pas quand.
L’essentiel ne va donc pas dépendre des syndicats, mais des travailleurs, des citoyens eux-mêmes. Cette attaque pourrait être celle de trop, celle qui serve de fédérateur à l’ensemble de nos colères, qui sont pour le moment dans les sondages, mais qui pourraient descendre dans la rue rapidement : pour les salaires et tous les revenus trop bas contre l’inflation, contre les conditions de travail qui se dégradent, les services publics qui se décomposent, le climat pour lequel rien n’est fait, le fascisme qui menace, les libertés remises en cause, les femmes qui vont prendre cher, les jeunes contre qui on exerce une sélection sociale pour l’accès aux études…
Les syndicats de certains secteurs professionnels, chimie, énergie, ports et docks, RATP, SNCF se sont réunis pour accélérer le mouvement en donnant un calendrier plus visible et plus déterminé autour de celui proposé par le secteur du pétrole, 19 janvier un jour de grève, 26 janvier deux jours, 6 février trois jours et à partir de là, vote pour la grève reconductible tandis que certaines fédérations de transports parlent de grève illimitée. Les Gilets Jaunes de leur côté ont montré ces derniers samedis qu’ils entraient eux aussi dans la lutte pour les retraites et qu’ils seront là le 19 janvier. Des assemblées générales sont programmées dans de nombreux endroits le 19 pour décider ensemble de la suite avec des appels à reconduire le mouvement après le 19.
Ce sont peut-être les premiers pas d’une prise en main de leurs affaires par les exploités et les opprimés. Ce serait alors la réalité de la grève générale et de l’éjection de Macron et de son gouvernement qui seraient devant nous, que nous toucherions du doigt et que nous devons mettre en objectifs avec le retrait de la réforme des retraites car l’un ne va pas sans l’autre. C’est enfin la possibilité de desserrer des griffes de cette société d’exploitation et d’oppressions et, pourquoi pas, de s’en délivrer.
Cette convergence possible et cette prise en main de la lutte par en bas n’ont jamais été aussi proches. Beaucoup d’entre nous en sommes conscients, engageons-nous y à fond.
Jacques Chastaing 15.01.2023
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