Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Belgrade hier.
Il s’agit de la plus importante manifestation depuis plus de 20 ans, lorsque la population s’était mobilisée contre Slobodan Milosevic, et avait fait tomber le régime dictatorial.
Début mai, deux tueries successives, d’abord dans une école de Belgrade, puis dans des villages proches, avaient provoqué la mort de 18 personnes. Les auteurs étaient respectivement âgés de 13 et 21 ans.
La colère populaire face à ce déferlement de violence meurtrière ne s’atténue pas depuis.
La revendication portée par ces mouvements de protestation, est l’interdiction des médias pro gouvernementaux aux contenus souvent très violents, tenus pour responsables de la propagation de la haine, et une prise en compte de la montée de la violence, dans un pays où 39% des Serbes possèdent une arme à feu, taux le plus élevé d’Europe.
Dans ce pays marqué par plusieurs années de guerre après la dislocation de la Yougoslavie, la place de la mafia composée d’anciens criminels de guerre, sa porosité avec le gouvernement et son influence sur l’opinion publique n’a cessé de croître ces deux dernières décennies.
Des émissions de télé-réalité mettent en scène ces mafieux frappant des femmes, faisant l’apologie de leur arsenal.
L’exemple de l’émission « Zadruga » où une femme a été étranglée jusqu’à perdre connaissance devant une dizaines de personnes, avait marqué les esprits.
La réaction du président, Aleksandar Vucic face à cette vague de protestation ne devrait pas contribuer à calmer la situation puisqu’il appelle à une contre-manifestation le 26 mai prochain, et la qualifie d’ores et déjà de « plus grand rassemblement dans l’histoire serbe».
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