Féminicides : en 2022, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France
Selon les chiffres rendus publics par le ministère de l’intérieur samedi, dans le cadre du bilan annuel sur les « morts violences au sein du couple », 37 de ces femmes avaient déjà subi des violences. Vingt-quatre d’entre elles avaient signalé les faits aux forces de l’ordre. Parmi ces 24, 19 avaient déposé plainte.
Cent dix-huit : c’est le nombre de femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint en France au cours de l’année 2022, selon le bilan de l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, publié samedi 2 septembre par le ministère de l’intérieur. Un bilan qui n’est qu’en faible baisse par rapport à l’année 2021, où 122 féminicides avaient été recensés. En moyenne, un féminicide survient tous les deux jours et demi en France.
Selon cette étude publiée par le gouvernement, 145 morts violentes au sein du couple ont été plus largement recensées en 2022, soit presque le même total que l’année précédente (143). « Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes », tandis que 27 hommes ont été tués (6 de plus par rapport à 2021). Et aussi noté une forte hausse (45 %) des tentatives d’homicides au sein du couple, avec 366 faits (dont 267 victimes féminines) enregistrés en 2022, contre 251 en 2021.
Près d’une victime sur trois avait déjà subi des violences
« Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est majoritairement masculin (84 %), le plus souvent en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle », résume également le ministère. Les femmes victimes (81 %) sont, quant à elles, le plus souvent de nationalité française, âgées de 30 à 49 ans et sans emploi.
Trois des victimes faisaient l’objet d’un dispositif de protection. L’une des victimes disposait d’un « téléphone grand danger » permettant l’intervention rapide des forces de l’ordre grâce à une touche préprogrammée et, pour deux autres, leur conjoint ou ex-conjoint faisait l’objet d’un contrôle judiciaire.
La dispute (26 %) et le refus de la séparation (23 %) demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte. Les faits sont en majorité commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur (87 %), sans préméditation, principalement avec une arme blanche (43 %) ou une arme à feu (20 %).
Comme en 2021, douze enfants mineurs sont morts dans la sphère familiale, victimes d’infanticides.
Cette étude est publiée deux jours après le meurtre à la machette d’une femme en pleine rue, dans un village de Savoie. Son ex-mari, interpellé vendredi, a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour assassinat.
La semaine précédente, un homme suspecté d’avoir tué son amante le 26 août dans le Val-de-Marne a été écroué pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le mis en cause était déjà connu pour des faits de violences conjugales. Le même 26 août, sur l’île de Tahiti, en Polynésie française, une femme de 39 ans a été tuée par des coups de bouteille que lui aurait assenés son compagnon de 79 ans, qui a avoué le meurtre à la gendarmerie.
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