Le récent baromètre « Enfants à la rue », conjointement publié par l’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), révèle un constat alarmant : 1 990 enfants sans toit au-dessus de leur tête, dont 500 ont moins de 3 ans. Pascal Brice, président de la FAS, n’a pas hésité à qualifier ces chiffres de « constat d’échec collectif », lors de son intervention sur France Info. Ces enfants sont soit non-scolarisés, soit retournent à l’école après avoir passé la nuit dans des conditions inimaginables.
Le rapport, en plus d’être troublant, révèle une hausse de 20 % des enfants à la rue par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est de 2,5 fois plus importante que celle constatée il y a 18 mois. Cependant, la réalité pourrait être encore plus sombre. La méthodologie employée pour établir ces chiffres repose uniquement sur les familles ayant eu recours au numéro d’urgence sociale, le 115. Au 22 août, parmi les 3 735 personnes en famille ayant appelé ce numéro, 1 990 enfants n’ont pas trouvé de solution d’hébergement, dont 480 bébés et tout-petits. Et que dire des mineurs non-accompagnés dans la rue et des familles résidant dans des squats ou bidonvilles qui n’entrent pas dans ce décompte ?
Un gouvernement pointé du doigt
Les accusations envers le gouvernement fusent, notamment de la part de Pascal Brice. Le président de la FAS dénonce la fermeture de places d’hébergement d’urgence et signale une défaillance manifeste du logement social en France. De plus, Brice aborde le sujet délicat de la politique migratoire, qui serait, selon lui, un frein pour ces familles désireuses de travailler mais incapables d’obtenir les autorisations nécessaires pour séjourner et travailler dans le pays. Ces observations sont renforcées par les recommandations du rapport qui interpelle les ministres récemment nommés. L’objectif : mettre en avant une politique axée sur le passage de la rue au logement, en mettant un accent particulier sur la situation précaire des enfants.
Les révélations du rapport ont rapidement provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Des personnalités politiques telles que Clémentine Autain, députée Insoumise, ou Catherine Griset, eurodéputée du Rassemblement National, ont exprimé leurs préoccupations et commentaires face à cette situation alarmante.
Des efforts insuffisants et une gestion à court terme
Bien que le rapport critique la gestion « court-termiste inadaptée » des autorités, il ne manque pas de souligner les mesures positives prises par l’État pendant l’hiver 2022-2023. Toutefois, ces efforts semblent dérisoires face à la promesse faite par les pouvoirs publics en octobre 2022 : celle de garantir que plus aucun enfant ne dormirait à la rue. Une promesse encore loin d’être tenue, comme le démontre cruellement ce baromètre.
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