Le site d’investigation décrit, dans un article publié mercredi, « la vie de château sur fonds publics » qu’aurait menée l’actuel ministre de la Transition écologique et son épouse en conviant des amis lors de « somptueuses agapes » dans les salons de l’hôtel de Lassay, résidence du président de l’Assemblée.
Mediapart recense une dizaine de dîners de ce genre, entre octobre 2017 et juin 2018, durant lesquels le personnel de l’Assemblée aurait été mis à contribution et des bouteilles de vins onéreuses, sorties des caves du Parlement, servies aux convives, « essentiellement des amis » du couple.
Un « article pamphlétaire », a rétorqué François de Rugy sur France Inter. « C’est grotesque. »
Selon lui, ces réceptions lui permettaient de rencontrer, pour les besoins de ses fonctions, des représentants de la vie civile – « certains, nous les connaissions, d’autres, nous ne les connaissions pas », dit-il.
« J’assume totalement qu’un président de l’Assemblée nationale comme un ministre rencontre dans un cadre informel le soir dans des dîners (…) des responsables d’entreprise, des responsables de la culture, des responsables de l’université », s’est défendu l’ex-député et militant écologiste.
« QUE L’ASSEMBLÉE NATIONALE SOIT OUVERTE »
« J’assume que ma femme ait pu participer à l’organisation de ces dîners et je me défendrai et je défendrai ma femme parce que je n’accepte pas qu’on nous attaque, nous n’avons rien à nous reprocher, ni elle, ni moi », a-t-il poursuivi.
Le successeur de Nicolas Hulot à la Transition écologique dit avoir « toujours souhaité que l’Assemblée nationale soit ouverte » alors même qu’on « reproche souvent aux hommes et aux femmes politiques d’être coupés, de n’être que dans leur monde politique, d’être dans une forme de bulle politique ».
François de Rugy a également invoqué sa gestion, selon lui rigoureuse, du budget de l’Assemblée.
« C’est moi qui ai réduit la retraite des députés, 37% de moins, c’est moi qui ai supprimé les avantages des anciens présidents de l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré. « Les frais de déplacement du président de l’Assemblée nationale quand je l’étais : -34%, les frais de réception : -13%. »
Les frais de représentation et de réception de son ministère se sont par ailleurs élevés à 27.000 euros au premier semestre 2019, soit trois fois moins que l’enveloppe allouée à cet effet, précise son entourage dans une note transmise à Reuters.
Le train de vie de François de Rugy à l’Assemblée avait déjà fait l’objet, en juillet 2018, de révélations du Parisien, qui avait notamment raconté le déjeuner de mariage du couple organisé à l’hôtel de Lassay fin 2017 – un repas payé « d’emblée » par le futur ministre, selon son entourage.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)
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