500 balles le sèche-cheveux, ce n’est pas excessif

EN DÉFENSE DES CHEVEUX DU MINISTRE

Il y avait les pistolets en or massif de Saddam, découverts dans à Bagdad après l’invasion anglo-américaine. De Rugy, qui est un vrai pacifique et un vrai écolo, s’est contenté d’un sèche-cheveux doré à la feuille d’or. Qu’en est-il de son impact carbone, et surtout, politique, après une telle affaire ? Quelques réflexions.

vendredi 12 juillet

Crédits photos : GEORGES GOBET / AFP

L’opinion a tort de crier au scandale : un sèche-cheveux à 500 euros, c’est loin d’être excessif. Plutôt que de clouer le ministre au pilori, comme le font hâtivement les journalistes de Mediapart qui veulent aller vite en besogne, essayons de réfléchir calmement.

Tout d’abord, tous les toubibs sont formels. Il est très important de se sécher les cheveux quand on sort de sa douche, en hiver comme en été. Le cheveu mouillé peut entraîner des douleurs cervicales, voire même créer un terrain favorable à toute sorte de maladies, allant du simple rhume à la sinusite. Un ministre et son épouse se doivent, compte-tenu de leurs tâches multiples de représentation de la République exemplaire, d’être en forme 24h sur 24, et 7 jours sur 7. Qu’aurait-on dit si De Rugy était tombé malade au moment du débat sur le glyphosate ? Qu’il n’avait pas respecté les règles élémentaires fixées par son officier de sécurité au sortir de son bain ?

La seconde chose, c’est que la moindre visite dans un magasin d’électro-ménager nous démontre qu’un sèche-cheveux peut coûter très cher. Tout d’abord, on voit mal comment un ministre, numéro 2 du gouvernement, pourrait se sécher les tifs avec un simple Babyliss 6604E à 19,99 euros. Certes, le Babyliss en question est doté d’un moteur professionnel AC, d’une puissance de 2000 watts, d’un concentrateur ultra-fin et pourvu de 6 vitesses et températures. Mais quid d’une personne qui voudrait avoir des cheveux brillants, comme le ministre et sa femme, indépendamment de la densité capillaire des deux ? C’est là toute la clef du débat.

Car pour avoir des cheveux brillants, un vrai vendeur qui connaît son métier ne saurait que recommander d’opter pour un Dyson Supersonic White. Il s’agit, si l’on en croit la notice, d’un « sèche-cheveux repensé, doté d’un moteur numérique puissant pour un séchage rapide » (un ministre se doit d’optimiser son temps), mais également « d’une acoustique optimisée » (un numéro 2 du gouvernement peut-être amené à se sécher les cheveux pendant une réunion de travail accompagné d’un grand vin, d’où l’importance de l’insonorisation pour suivre les échanges), de « 3 réglages de vitesse précis » (et un ministre de Macron se doit d’être précis), mais aussi et surtout d’un « contrôle intelligent de la chaleur pour des cheveux brillants ».

Le Dyson Supersonic White coûte, 399,99 euros. On imagine aisément que le Dyson Supersonic Gold (qui n’est pas disponible en magasin), et, on peut le penser, doré à la feuille d’or, coûte 100,1 euros de plus.

La morale de toute cette histoire, c’est qu’au lieu de couper les cheveux en quatre sur les dépenses légitimes de Monsieur le ministre, les journalistes dits « sérieux » feraient mieux d’aller faire un tour chez Darty avant d’écrire n’importe quoi.

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