Mégabassines : de lourdes peines pour les prévenus de Sainte-Soline

Le tribunal correctionnel de Niort a suivi les réquisitions du procureur. Mercredi 17 janvier, le porte-parole du collectif Bassines non merci, Julien Le Guet, a été condamné à douze mois de prison avec sursis et à une interdiction de paraître à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) pendant trois ans. Joan Monga (connu sous le pseudonyme de Basile Dutertre) et Nicolas Garrigues (alias Benoît Feuillu), deux membres du collectif Les Soulèvements de la Terre, ont quant à eux été condamnés à respectivement neuf et six mois de prison avec sursis. Tous trois étaient notamment poursuivis pour l’organisation de manifestations interdites contre les mégabassines, au printemps dernier.

Les six autres prévenus de Sainte-Soline – deux membres de la Confédération paysanne, deux syndicalistes locaux affiliés respectivement à la CGT et Solidaires, un membre de Bassines non merci et un agriculteur bio – ont quant à eux écopé d’amendes pour leur implication dans quatre mobilisations survenues autour des chantiers contestés dans les Deux-Sèvres, entre le 26 mars 2022 et le 25 mars 2023.

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Au cours du procès, qui s’est tenu en novembre dernier, les témoins de la défense ont évoqué l’inadéquation entre les retenues de substitution et l’urgence climatique. « Cette retenue [à Sainte-Soline] participe à l’intérêt de particuliers. Les prévenus […] travaillent, eux, pour l’intérêt général », a notamment affirmé Julie Trottier, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique. Ils ont également pointé les conflits d’intérêts dans les attributions de projets de bassines, la lenteur de la justice face aux projets nocifs pour l’environnement, ou encore les pratiques policières « disproportionnées » lors de la manifestation du 25 mars 2023 à Sainte-Soline.

L’un des avocats du syndicat agricole Coordination rurale – qui s’était porté partie civile – a quant à lui dépeint les prévenus comme « le gratin de l’extrême-gauche », et argué qu’ils « détest[aient] la police » et « les paysans ».

Malgré ces condamnations, les opposants aux mégabassines prévoient une nouvelle manifestation, les 20 et 21 juillet prochains.

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