Bruno Kaïk décrit son interpellation et son hospitalisation en marge d’un rassemblement à Nantes contre les violences policières après la mort de Steve. Et sa version diffère de celle de la police.
Il confesse avoir lancé une bouteille en verre aux pieds des forces de l’ordre au cours de cette journée -“c’était plus symbolique qu’autre chose”, précise-t-il- et indique ne pas se souvenir de s’il avait tenté, “dans la folie de l’instant”, de porter des coups à l’homme qui le maintenait au sol.
C’est en revanche sur la suite des événements que le traducteur installé à La Rochelle livre un récit différent de celui de la police.
“Il a été transféré à l’hôpital car incommodé par les gaz lacrymogènes puis est revenu au commissariat à minuit où il a été placé en garde à vue”, indique même la Sicop à l’AFP. La Direction départementale de la sécurité publique de la Loire-Atlantique explique pour sa part que Bruno Kaïk a ”été maintenu au sol par le policier de la Bac et non étranglé.”
Problème: le rapport d’observation médicale, remis au patient par le CHU de Nantes, que CheckNews a pu consulter, mentionne que l’homme a été retrouvé “inconscient sur la voie publique” et “amené par les pompiers en urgence”. Le traducteur se plaint, lui, des violences qu’il a subies après la scène de la photo, ”à l’abri des camions.” “J’ai reçu d’autres coups. J’ai été violemment strangulé jusqu’à l’étouffement par un membre de la BAC. Avant de m’évanouir et de rester inconscient pendant plusieurs minutes”, détaille-t-il.
Plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent en effet un homme avachi au pied d’un camion de police, visiblement au bord du malaise.
Il reconnaît également que le CHU ne lui a pas délivré de jours d’incapacité de travail (ITT), comme le précise la Sicop pour normaliser son arrestation, mais précise toutefois qu’il n’en a pas fait la demande. “Je ne suis pas salarié, je n’ai donc pas demandé d’arrêt de travail”, indique-t-il. Et Bruno Kaïk de préciser, toujours à Libération qu’il allait porter plainte contre “toute la chaîne de commandement, de l’officier de la BAC jusqu’au président de la République.”
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