par LIBERATION et AFP
La présidente de Radio France Sibyle Veil a justifié cette décision par sa «déloyauté répétée», tout en assurant que «ni la liberté d’expression, ni l’humour, n’ont jamais été menacés» dans le groupe public, dans un message au personnel. En répétant ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, Guillaume Meurice a notamment «ignoré l’avertissement qu’il avait reçu, la mise en garde de l’Arcom» (le régulateur de l’audiovisuel) et «il ne nous a pas laissé d’autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de sa déloyauté répétée», a écrit la patronne de Radio France dans ce message.
Guillaume Meurice a été convoqué le 16 mai un entretien préalable avec les ressources humaines de Radio France, avant cette commission de discipline, à laquelle ont participé plusieurs représentants syndicaux. Membre de Sud, il était accompagné par son syndicat. «La direction maintient ses griefs. Nous avons poursuivi nos arguments qui visent à rappeler que Guillaume Meurice a fait son travail d’humoriste à l’antenne et à défendre qu’il n’a pas manqué de loyauté envers Radio France ni n’a cherché à instrumentaliser l’antenne à des fins personnelles», ce qui lui est reproché, a précisé une des participantes.
Solidarité de l’équipe du «Grand dimanche soir»
Quelques instants après l’annonce du licenciement du Guillaume Meurice, son collègue humoriste du Grand dimanche soir Aymeric Lompret a annoncé via une publication sur ses réseaux sociaux démissionner. Le trentenaire annonce «plus Guillaume = plus Aymeric. Merci pour tout France Inter», affichant à nouveau sa solidarité avec Meurice. Le 19 mai, sa chaise était vide dans le studio de Radio France. «La procédure disciplinaire envers Guillaume est toujours en cours et en signe de protestation, Aymeric [Lompret] a choisi de rester au bar», avait expliqué Charline Vanhoenacker, présentatrice et productrice de l’émission.
Auprès de Libé, Aymeric Lompret a confié être «triste pour [son] ami, mais aussi inquiet pour la liberté d’expression de manière générale.» Piliers de l’émission, la chansonnière Giedré et la linguiste Laélia Véron lui ont emboîté le pas dans la journée. Après la suspension de Meurice, c’était leur compère Djamil le Schlag qui avait annoncé son départ en direct de l’émission.
La gauche indignée
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses figures de gauche ont réagi à cette annonce, à l’instar de François Ruffin, qui s’est fendu d’un tweet. L’ancien député de la Somme a affirmé que la «première mesure du Front populaire [serait] la réintégration de Guillaume Meurice à France Inter. Première mesure du Rassemblement national : livrer tout le service public à Bolloré». La veille, le porte-parole du RN avait martelé sur BFM TV que la privatisation de l’audiovisuel public est une priorité du parti d’extrême droite.
Quelques minutes avant lui, c’était Louis Boyard, le benjamin de la France Insoumise qui estimait sur X que le «RN soutient ce génocide [palestinien] et la privatisation de Radio France», avant de promettre que «dans 3 semaines le Front Populaire rendra sa liberté à la presse».
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