Ami des patrons : pour la rentrée, Roussel s’affiche avec l’ancien dirigeant du MEDEF

Geoffroy Roux de Bézieux a publié ce vendredi sur LinkedIn une photo où il s’affiche le poing levé aux côtés de Fabien Roussel et Bernard Thibault à la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Quelques jours plus tôt, le dirigeant du PCF a été vivement applaudi aux rencontres d’été du MEDEF.

Joshua Cohn

2 septembre

Crédit photo : Compte LinkedIn de Geoffroy Roux de Bezieux

Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président du MEDEF, a publié ce vendredi sur son compte LinkedIn une photo le montrant sur les tribunes de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, en compagnie de Dominique Carlac’h, présidente du réseau « Femmes du MEDEF », Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT et co-président du « comité de suivi de la charte sociale des jeux olympiques et paralympiques », et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Sur le cliché, Geoffroy Roux de Bézieux va jusqu’à lever le poing, une manière d’ironiser de sa position entre des représentants d’organisations sensées avoir un lien avec le mouvement ouvrier. Mais pour n’importe qui de normalement constitué, voir l’ancien « patron des patrons », adepte des pires réformes anti-ouvrières, réaliser ce geste au milieu de dirigeants syndicaliste et « communiste » ressemble surtout à une immense provocation. D’autant que Bernard Thibault et Fabien Roussel ne se sont pas fait prier pour prendre la pose…

Et pour cause, l’ancien cégétiste, membre du conseil d’administration de la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO) et porteur de la flamme olympique, partage la ferveur paralympique avec la patronat. Alors même que plus d’une centaine d’accidents du travail ont été recensés sur les chantiers des Jeux, dont au moins 7 mortels, ce dernier a servi ces derniers mois de caution ouvrière aux JO, incarnant la promesse que le mouvement ouvrier ne « gâcherait pas la fête. »

Du côté de Fabien Roussel, cette cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques a comme un goût de prolongation de la REF, Rencontre des entrepreneurs de France, les journées d’été du MEDEF, où il a été très applaudi pour sa défense de la « valeur travail » quelques jours plus tôt. « Nous avons une ambition commune, un projet partagé, celui de remettre le travail au cœur de la société » a-t-il déclaré dans son intervention, rapportée par Challenges, magazine patronal enchanté du discours du pseudo « communiste », qui a par ailleurs évoqué son amitié pour le milliardaire Gérard Mulliez.

De fait, le secrétaire national du PCF a adopté depuis désormais plusieurs années la rhétorique de la « gauche du travail » contre la « gauche des allocs », participant à la division de notre classe entre travailleurs en activité et sans emploi. Une concession à une rhétorique forgée par le patronat, qui va de pair avec ses sorties pro-flics, ses discours anti-migrants ou ses tacles contre les militants antifascistes ou écolos.

Entre un ancien bureaucrate, spécialiste en trahison des conflits sociaux et reconverti en ami du gouvernement, et un dirigeant du PCF, prêt à tout pour légitimer son parti aux yeux des classes dominantes, le patron du MEDEF avait en effet de quoi sourire ce vendredi…

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