Accélération de la crise climatique.

Par aplutsoc2 le 4 novembre 2024
Nous faisions – à la suite des scientifiques – ce constat, en 2023, que même le secrétaire général de l’ONU disait faire (mais depuis, il est allé à Canossa, pardon, à Kazan !) : il n’y a pas seulement réchauffement global causé par la combustion des hydrocarbures, laquelle répond à la seule nécessité de valorisation rapide du capital ; il y a, depuis 2023, accélération et intensification globale et générale des « évènements climatiques extrêmes ».

Ce qui vient de se passer – pardon, ce qui se poursuit en ce moment même … – en Espagne et en Catalogne, montre directement les conséquences politiques et sociales de cette situation. : la mobilisation spontanée de centaines de milliers de gens, pour aider les gens de la région de Valence et palier à la destruction des services publics, a un précédent en Europe, récemment. Vous savez de quoi il s’agit ? Ce précédent, c’est la levée en masse du peuple ukrainien fin février 2022. C’est cela l’auto organisation populaire en temps de catastrophe, c’est cela, le siècle de fer qui est devant nous – et c’est aussi cela qui a couvert de boue le roi d’Espagne, réellement, lui qui l’était déjà moralement : la monarchie espagnole post-franquiste, comme la V° République en France, fait obstacle à toute démocratie comme aux besoins les plus urgents.

Il y a un danger – politique – de « banalisation » de la catastrophe, voire de climatoscepticisme à la Trump en mode « il pleut ? Donc les nappes se remplissent, la sécheresse ne faisait que passer ! ». Hélas, il n’en est rien. Le monde se dirige tout droit vers un réchauffement cataclysmique de + 3,1 degré, bien au delà de la limite des « accords de Paris », cette mascarade – au fait, il vient de se tenir une « COP », on ne sait plus quel est son numéro, en Colombie, et tout le monde s’en fout, à juste titre ! Ce réchauffement rapide mène à des points de bascule à la suite desquels on ne sait pas ce qui va arriver, et c’est cela qui est en train de se produire avec l’enchainement d’ « évènements climatiques extrêmes ». Les déluges sont le corollaire des sécheresse et ont la même cause, l’évaporation augmentée et accélérée par le réchauffement. Une expression est apparue : « goutte froide ». Une goutte froide est un petit coup de froid dans la chaleur montante qui produit des trombes d’eau dévastatrices, auxquels la bétonisation et la goudronisation offre des glissières massives en quantité industrielle, d’où les centaines de morts -car le bilan total n’est pas connu et il y a près de 2000 disparu.e.s – en Espagne, après la Caroline du Nord, etc., etc.

La France ? Voici deux cartes diffusées sur les réseaux sociaux par l’excellent agroclimatologue Serge Zaka. La première montre les records simultanés, au 17 octobre de chute d’eau des derniers mois et de sécheresse dramatique du Sud occitan et catalan, que la menace de la « goutte froide » causée par le bouillonnement des eaux méditerranéennes ne va pas atténuer, mais à laquelle elle pourrait s’ajouter :

 

La seconde carte montre la trajectoire de la dépression « Kirk » qui a inondé la France mi-octobre. Voici le commentaire qu’en fait Serge Zaka :

Coup de gueule face à la désinformation. Oui, les épisodes pluvieux qui anéantissent nos récoltes sont largement accentués par la hausse des températures.
Il n’y a pas plus révélateur que cette carte de la trajectoire du cyclone Kirk couplée à celle des anomalies de la températures de la mer : Kirk a puisé son énergie dans un mer surchauffée redéversant par la suite toute cette humidité sur la France.

Les études d’attribution l’ont bien confirmé. Tout comme pour le Népal. Tout comme pour le cyclone Milton. Tout comme pour le cyclone Hélène. Tout comme pour les inondations de l’Europe Centrale. Et sûrement comme les inondations des Cévennes cette semaine.

Ca commence à faire beaucoup là non, pour continuer à faire l’autruche ? Le changement climatique en France n’est pas une sécheresse interminable. C’est une accentuation du cycle de l’eau dans LES DEUX SENS. Les périodes humides seront plus humides et les périodes sèches beaucoup plus sèches.

Pour la pluie, l’explication est connue, claire et simple :

 Un air plus chaud peut contenir plus de vapeur d’eau (+7% par degré) et donc potentiellement apporter plus de pluie.

 Une mer plus chaude peut apporter plus d’énergie et d’humidité aux orages ou dépressions, pour ensuite les relarguer sur les terres quand leur déplacement est favorable.

 Les rivières atmosphériques, faisant remonter de l’air humide et chaud depuis les tropiques, seront boostées par la hausse des températures.

Pour la sécheresse, l’explication est connue, claire et simple :

 Les précipitations estivales diminuent et pourront continuer à diminuer.

 La hausse des températures entraîne une hausse de l’évaporation et de la transpiration de nos écosystèmes (et donc de la perte de l’eau vers l’air).

 La hausse de l’intensité des pluies ne donne pas le temps à nos sols d’absorber l’eau. Cela entraîne plus de ruissellement et donc de l’eau qui ne rentre pas dans nos sols (notamment après une période sèche où une croute argileuse peu se former sur nos sols).

Des actions anthropiques accentuent ce phénomène :

 La simplification de nos paysages (notamment le remembrement ou le re-tracé de nos cours d’eau) ont accéléré la course de l’eau sur le continent. Elle a moins le temps de s’infiltrer dans nos sols et va plus rapidement à la mer.

 La bétonisation rend nos sols imperméables.

 La baisse de fertilité des sols (notamment la teneur en %C) rend nos sols moins efficaces pour absorber rapidement cette eau et la stocker.

Le député écologiste Arnaud Bonnet a cité ce message de Serge Zaka lors d’une séance de questions au gouvernement le 22 octobre dernier. Devant le brouhaha ostensible venant de nombreux rangs et en partie de ceux du RN, il a interrompu son intervention en déplorant que ces messieurs-dames se foutent de la réalité.

Cette réalité va avoir de fortes répercussions sur les prix, la quantité et la qualité des fruits, des légumes, du beurre, du pain, des pattes. La question climatique fait partie intégrante, au premier plan, de l’aggravation flagrante des conditions d’existence du plus grand nombre, annoncée notamment par les déclarations de guerre du ministre Retailleau aux « étrangers » et du ministre Kasparian aux agents publics, fonctionnaires ou non.

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