Lundimatin #450 | 4 novembre
Un lundisoir avec Malcom Ferdinand
Après quelques décennies de mensonges et de dissimulations, le scandale du Chlordécone est désormais connu. Pendant près de 30 ans aux Antilles, les sols ont été pollués, l’environnement contaminé et les corps intoxiqués afin de protéger et optimiser les profits générés par l’industrie bananière à destination de l’hexagone. Malcom Ferdinand, docteur en philosophie et chercheur au CNRS vient de publier S’aimer la terre, défaire l’habiter colonial (Seuil), une enquête majeure et magistrale qui condense 15 années de recherches, de rencontres et de réflexion.
Si ce livre est incontournable dans l’évolution de la pensée écologique et décoloniale, c’est d’abord par sa méthode : à partir de cette microscopique molécule, Ferdinand déplie et déploie toutes les dimensions de l’existence personnelle, collective, économique et politique qu’elle vient affecter ou révéler. Ainsi, s’ouvrent au lecteur les questions et enjeux les plus décisifs de notre temps : comment habitons-nous le monde ? Quelles forces et logiques s’activent à zombifier la terre ? Depuis quel rapport à la vie, à la science et à l’environnement pouvons nous envisager de démanteler les structures des maîtres qui nous asservissent ?
(C10Cl10O)56 ou la formule chimique qui vient nous rappeler l’impossibilité d’une humanité-astronaute flottant au-dessus de son propre désastre autant que la nécessité de trouver les manières de vivre à travers et contre la corruption, même lorsque celle-ci s’est immiscée jusque dans nos cellules.
Nous avons donc eu cette longue et foisonnante discussion avec Malcom Ferdinand.
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