Des antifas en peau de lapin contre le café des libertés

Des antifas en peau de lapin

Nous étions nombreux ce jeudi 7 novembre devant le tribunal de Digne, manifestement contents de nous retrouver malgré ces circonstances pénibles car il s’agissait de soutenir Merlin, encore une fois confronté à l’appareil étatique. Cette manifestation de solidarité comme toujours très encadrée par la police, a rassemblé de nombreux Gilets Jaunes, des syndicalistes, des représentants de mouvements écologiques, Elzéard et Soulèvements de la Terre, des politiques de gauche y compris du PCF, et les amis tous activistes des uns et des autres.

Serait-ce les prémices d’une nouvelle résistance qui se rassemble plus largement dans les actions et la solidarité par delà les querelles, idéologiques, partisanes et sectaires qui nous ont conduits là où nous en sommes, avec un RN triomphant ?

Le « café des libertés » de Forcalquier fait bouger les lignes et c’est tant mieux.

Un énième procès sous influences

Merlin Longuet est juste un « non-conformiste » mais de la catégorie irrécupérable, celle qu’ils ne supportent pas. Impertinent, il se dresse avec nous et bien d’autres face à tous les désastres que leur société malade génère et aggrave encore. C’est ce désordre établi tel qu’il est, que l’appareil étatique police /justice sert scrupuleusement, aujourd’hui comme sous Vichy.

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » Rien n’a changé en quatre siècles depuis La Fontaine !

Il s’agissait cette fois-ci, de juger l’accusation d’un pauvre olibrius qui à la suite d’une rixe – qu’il est venu lui-même provoquer à une soirée du « café des libertés » – avait porté plainte contre Merlin et un autre camarade. Daniel Adam-Salamon, de « Droits Liberté », qui a lu tout le dossier, nous a précisé : Cette accusation ne peut être dissociée de celle de l’ex-compagne de Merlin, afin de détruire sa réputation de pacifiste, et le faire paraître violent (avec l’aide manipulatrice d’un gendarme).

Cette malheureuse affaire a occupé péniblement 3 h le tribunal correctionnel, dans une salle comble, puisqu’il s’agissait de Merlin !

Dans ce climat de tensions sociales exacerbées par les injustices, les puissants  peuvent toujours ramasser dans leurs caniveaux de pauvres hères sans états d’âme pour se soumettre et servir leurs basses besognes : Des vendus, des faux-témoins et autres traîtres manipulés.

La déposition du plaignant  G* a été pathétique, la lecture de son casier judiciaire consternante.

Le soupçon d’une affaire montée de toutes  pièces planait sur la salle devant l’indigence du témoignage de ce pauvre hère. Un multirécidiviste, condamné pour cruauté envers les animaux et emprisonné plusieurs années pour trafic de stupéfiant, avec ses témoins toxicos : Un bon terreau pour des procès captieux concoctés par ce gendarme, particulièrement vindicatif contre Merlin.

Le lustre du tribunal et l’obstination du président à vouloir afficher que seuls les faits de violences le préoccupait quand en réalité, il n’a regardé que ce qu’on lui a donné à voir.

Nous avons assisté au déroulé d’une nouvelle opération de basse police diligentée par le parti bourgeois et ses supplétifs pour casser le « représentant » du « café des libertés ». Et d’autres épisodes sont dans les cartons.

Un président du tribunal antifa

Seule anicroche, le président du tribunal a interrogé ingénument Merlin pour savoir s’il n’avait pas pensé à organiser un service d’ordre au café pour se protéger des  antifas, par exemple…

Question totalement incongrue, mais qui montre que ce magistrat était peut-être bien informé puisqu’on apprenait la veille que « le café des libertés » figurait sur une cartographie du site « StreetPress » – habituellement mieux inspiré – comme organisation d’extrême droite dans la catégorie des « confus » (sic) https://cartofaf.streetpress.com/carte

Nous avons demandé à 2 reprises au site « StreetPress » de nous expliquer les ressorts de cette « Fake News » avant le procès de Merlin pour qu’elle ne soit pas exploitée contre nous, pas de réponse, malgré notre insistance pressante. Leur enquête indigente révèle qu’ils ont rencontré une femme avec un teeshirt du café, à un meeting de Philippot, des centaines ont été produits. En raison de ses succès dans la mobilisation anti-pass, des activistes de toute l’Europe sont passés nous voir. Si les gens de StreetPress avaient travaillé, ils auraient su que des tentatives d’entrisme de partisans de Philippot avaient été repoussées vertement.

Faudra-il aller en justice pour mettre un terme à cette farce diffamatoire ?

Le cercle des diffamateurs anonymes

Nous connaissons, bien sûr les auteurs de cette manipulation, tous les militants se connaissent dans le 04 : Un quarteron de soi-disant antifas en peau de lapin, qui n’ont jamais vu de fasciste que sur des images. Ils tiennent salon dans l’ombre, le visage masqué refusant tout débat malgré nos demandes et la publication d’un document public d’analyse de 6 pages qui a été lu plus de 10 000 fois, sans recevoir le moindre commentaire contradictoire.

https://lesgiletsjaunesdeforcalquier.fr/2023/04/le-poison-de-la-division-contre-le-cafe-des-libertes/

La suite

https://lesgiletsjaunesdeforcalquier.fr/2023/05/cafe-des-libertes-apres-le-poison-le-venin-de-la-divisiones-la-reponse/

Ils sont victimes d’un schéma de pensée identitaire et sectaire qui les a coupés de la réalité.

Grandeurs et malheurs historiques de la politique antifasciste

C’est le même groupuscule qui a perturbé le festival alternatif les « Foisonnantes » pour cause d’intervenants traités à la va-vite de « fachos ». Invités à s’exprimer, ces nouveaux idéologues ont refusé tout dialogue et négliger l’énergie contestataire qui s’y manifestait, alors qu’à une autre époque, elle aurait été captée par la gauche radicale. Mais nos puristes ne discutent pas, en bons religieux ils excommunient.

Pire encore, leur intervention malveillante a empêché cet été les animatrices de la magnifique lutte contre la déforestation à Cruis, pour l’installation de panneaux photovoltaïque, de tenir un week-end de solidarité. Là, ils refusaient que Nicolas Casaux, un écologiste radical mais aussi critique du transactivisme, puisse seulement s’exprimer. Ces atteintes manifestes à la liberté d’expression ne gênent pas nos fanatiques de la pureté doctrinaire pour manier l’anathème et construire une nouvelle liturgie, psalmodiant avec un tintinnabule dans les travées : antifa, homophobie, LGBQI+phobie ou rajoutant le T qui ne signifie pourtant pas une orientation sexuelle.

Une politique spécifiquement antifa toujours nuisible

Tout a été dit dans le texte très documenté « Après le poison, le venin de la division ». 10 000 vues, sans réponse. Nos jeunes « gauchistes » et le gauchisme est « la maladie infantile du communiste » disait Lénine, persévèrent dans une voie qui n’a conduit qu’à des désastres.

Une excellente analyse des échecs historiques de la lutte antifasciste peut être lue là : https://www.autonomiedeclasse.org/antifascisme/le-mouvement-antifa-aujourdhui/

Le parti communiste allemand (KPD) stalinisé en 1934 a sous estimé dramatiquement la menace nazi avec ce mot d’ordre  “Après Hitler, notre tour”. Lorsqu’ils se rendirent compte de leur erreur, il était trop tard. Trotsky, dénonçait cette politique sectaire du KPD « Si le fascisme arrive au pouvoir, il passera comme un tank effroyable, sur vos crânes et vos échines. Le salut se trouve uniquement dans une lutte sans merci. Seul le rapprochement dans la lutte avec les ouvriers sociaux-démocrates peut apporter la victoire».

Nos « Don Quichotte » de la lutte antifa ne veulent même pas nous parler puisque nous sommes déjà catalogués « fachos ». Ils projettent sans doute de se battre seuls contre le fascisme avec leurs petits poings.

Nos antifas d’aujourd’hui copient une stratégie sectaire qui a contribué en Allemagne à la plus grande défaite, de l’histoire du mouvement ouvrier international. Ils déclarent « siamo tutti antfascisti » en s’adressant à une poignée à 0,01 % de la population et en dénonçant même des alliés potentiels. Quoi qu’il en soit, combattre une extrême-droite en expansion, qui se construit principalement à travers les élections nécessite des stratégies très variées dans lesquelles la dénonciation verbale comme la confrontation physique minoritaire est loin d’être l’élément central.

La période qui impose des convergences, et par tous les moyens la construction d’un front uni.

L’élection d’un Donal Trump à la tête de la plus grande puissance économique du monde, dans un climat de guerres et de massacres de masse, est révélatrice de l’ampleur de la crise multifactorielle du capitalisme mondial. C’est le tocsin qu’il faut sonner face à cette menace de grande ampleur pour les peuples, incapables d’y faire face en raison de divisions historiques pourtant toujours plus insupportables.

Il faut d’urgence que ce que l’on nomme, « la gauche » commence à se regarder dans le miroir pour un bilan sans concession :

Quand l’extrême droite progresse chez les gens ordinaires, c’est d’abord sur elle-même que la gauche devrait s’interroger.

Le péché originel de la gauche dans son ensemble est de se nourrir de péroraisons idéologiques hors sol. Il y a urgence, particulièrement en ces jours-ci de revenir aux mouvements sociaux, à la solidarité, à l’unité  et s’éloigner des polémiques éthérées, sur des sujets périphériques. Les dominants sont experts pour susciter des divisions chez les dominés afin de maintenir leur domination ultra minoritaire. Certains font leur miel de ces guerres picrocholines avec le « wokisme » comme dernier avatar.

Il faut remettre l’église au centre du village : Revenir sur le terrain de la lutte de classes celle qui fait aimer le peuple quand il est en marche et apprendre en marchant avec lui, comme l’a montré le magnifique mouvement des gilets jaunes.

Le « café des libertés » ouvert à tous et à tous les vents, comme le mouvement des gilets jaunes – dont il n’a été qu’une prolongation- ; il a su fédérer comme lui, des personnes aux origines très diverses, dans un mouvement de masse, condition sine qua non pour faire trembler les puissants. Le café a été un point d’appui pour toutes les luttes et les actions de désobéissance civile sur Forcalquier et alentours. Une conférence sur le droit, la loi et la justice s’y est même tenue. Cette façon de s’organiser dans « le faire » tranche avec ceux qui sont dans la délégation et la représentation et peinent à aller au-delà des conciliabules. Avec tous ces ingrédients le « café des libertés » aura été sur Forcalquier, le mouvement social émancipateur le plus important depuis la libération.

Mais on peut continuer à lui chercher des poux. L’appareil d’état, les politiciens, les bureaucrates le combattent farouchement avec tous leurs affidés. Faut-il se résoudre à devoir se battre sur une deuxième ligne de front, celle des collabos, à l’insu de leur plein gré ?

Ce champ est nécessaire.

1 Comment

  1. Bonjour, je trouve que cet article mélange un peu tout et manque de clarté et d’objectivité. Qu’avez-vous contre le transactivisme exactement ? Et pensez-vous vraiment que Les Foisonnantes soient parfaitement au clair politiquement ? Il y a quand même des personnes qui interviennent dans cet événement qui ont des liens rapprochés (pour rester vague car ils sont plus que rapprochés) auprès d’organisations clairement d’extrême droite et très intolérantes sur le plan de la famille, de l’homosexualité et des genres (un papa et une maman sont l’unique voie de la famille) et d’autres qui tiennent des propos extrêmement douteux sur les Juifs (et je ne parle pas de Gaza mais des sages de Sion) par exemple et parmi tant d’autres. J’ai fait beaucoup de recherches sur ces personnes car je ne souhaitais pas avaler tout crus les articles critiques sur les Foisonnantes connaissant des personnes qui y assistent. Je voulais en être sûre et si je ne rejoins pas toutes les critiques, je ne peux que constater des dérives graves de certain·es des intervenantes. Si vous souhaitez l’unité des forces de résistance, ce que je souhaite également, ce n’est pas la peine de tirer à boulets rouges sur les allié·es politiques. Mélanger tous les « ennemis », G. (je ne sais pas qui c’est), les antifas, les militant·es contre les foisonnantes et en faire un gros sac à jeter n’est pas très productif non plus.

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