Le chef de l’État français avait déploré le manque de reconnaissance des pays du Sahel envers la France, intervenue militairement dans la région pour lutter contre le terrorisme, alors que le désengagement des troupes françaises en Afrique se poursuit.
Publié le 14 janvier 2025
Les dirigeants africains « ont oublié de nous dire merci. […] C’est pas grave, ça viendra avec le temps ». Des propos d’Emmanuel Macron qui ont indigné une partie de la classe politique sur le continent. Après le gouvernement tchadien et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, c’est au tour du Burkina Faso de réagir. Lundi 13 janvier, le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir à Ouagadougou, a, lui aussi, exprimé sa colère et affirmé que le président français avait « insulté tous les Africains ».
« Il a insulté tous les Africains. […] Voilà comment ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas des humains à ses yeux », a réagi le président putschiste, lors d’une cérémonie de vœux. Cette réaction intervient dans un contexte tendu entre la France et les pays de l’Alliance des États du Sahel, (AES), Mali, Niger et Burkina Faso. Les militaires à leurs têtes, aux discours souverainistes et nationalistes, ont réclamé le départ de l’armée française de leurs territoires respectifs.
« Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, on dénonce les accords […] Les Africains doivent se réveiller. Nous devons travailler à être indépendants. Il faut décoloniser les mentalités », a surenchéri lundi Ibrahim Traoré.
Départ des militaires français
Quelques jours plus tôt, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno s’était également insurgé contre les mêmes déclarations, qui selon lui « frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains ». « Je crois qu’il se trompe d’époque » avait-il ajouté à propos d’Emmanuel Macron.
Début 2024, les autorités françaises avaient proposé aux dirigeants africains de plusieurs pays de redéfinir le partenariat militaire avec la France et de diminuer le nombre de soldats français présents en 2025. Mais dès novembre dernier, le Sénégal et le Tchad avaient pris les devants. Le premier avait demandé la fermeture des bases françaises et la fin de toute présence militaire étrangère, selon un calendrier à définir. Le second avait dénoncé l’accord de coopération militaire et exigé un départ d’ici à la fin janvier des troupes françaises et deux bases militaires ont déjà été rétrocédées.
La France doit également retirer progressivement ses militaires de Côte d’Ivoire et du Gabon, deux pays avec lesquels les relations restent bonnes.
(Avec AFP)
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