Lundimatin #459 | 13 janvier

#459 | 13 janvier
Détruire rajeunit (appel à dons)
Deux affiches exclusives pour fêter les 10 ans de lundimatin

Vous êtes probablement déjà au courant, nous sommes en pleine campagne de dons pour fêter nos dix ans et surtout, renflouer nos caisses vides. Comme pour chaque campagne de soutien et dans la grande tradition du potlatch, nous avons prévu quelques contreparties pour les 300 premiers dons. En l’occurrence deux magnifiques affiches grand format réalisées par Fabrice Pellé et sobrement intitulées : détruire rajeunit.

Pour un spatio-féminisme
un lundisoir avec Nephtys Zwer

On sait que les cartes sont le support privilégié des pouvoirs ; on commence toujours pas cartographier ce que l’on s’apprête à dominer. Depuis de nombreuses années, l’historienne Nepthys Zwer prend cette question à revers et propose une contre-cartographie comme outil de lutte. Il s’agit de rendre visibles les structures et structurations du pouvoir. Dans Pour un spatio-féminisme, De l’espace à la carte (La Découverte), elle explore à travers de nombreuses cartes la manière dont les corps se partagent l’espace au quotidien, dans l’intime et le domestique, dans l’espace public ou à l’école. Il s’agit de rendre sensibles et visibles nos représentations mentales, imaginaires et culturelles ainsi que toutes les assignations qui en découlent.

« L’antiféminisme de l’extrême-droite n’est pas seulement une guerre culturelle »
Entretien avec la philosophe argentine Veronica Gago

Philosophe, activiste féministe et membre du collectif Ni Una Menos. « Comment le néo-libéralisme est-il parvenu à faire entrer la logique du sacrifice à l’intérieur du langage commun ? », se demande-t-elle dans cette interview où elle réfléchit les raisons de l’antiféminisme programmatique de l’extrême-droite et de la masculinisation de la politique institutionnelle.

« Le gouvernement crée un antiféminisme d’État qui vise à combattre le mouvement féministe aussi bien sur les places publiques que dans les politiques publiques et les institutions féministes ». Cette caractérisation nous vient de Veronica Gago, philosophe, politologue et activiste féministe. « Aujourd’hui, les féminismes condensent la figure sociale du bouc émissaire : il ne s’agit pas seulement d’une guerre culturelle, cela relève aussi de la radicalité politique du féminisme et des transformations sociales qu’il promet », affirme la chercheuse.

Pierre-Edouard Stérin et les Nuits du Bien Commun
#DésarmerBolloré (et ses copains)

Nous avons déjà rendu compte de l’appel lancé en juillet dernier par de nombreux groupes politiques et syndicats visant à « désarmer l’empire Bolloré ».. Présentez comme aussi tentaculaire que l’empire bolloré lui-même, cette campagne s’annonce pluri-disciplinaire. Outre le boycott des libraires, de nombreuses actions à venir et même d’un carnaval sauvage, c’est aussi un travail d’enquête qui a débuté. Nous publions ici les premiers résultats de ces travaux en cours. Surprise, il n’est pas question de M. Bolloré en personne mais de l’un de ses richissimes amis milliardaire : Pierre-Edouard Stérin. Petite présentation du personnage, de ses visées politiques et de ses actions militantes.

Ne pas oublier la Palestine
 (Suite bibliographique)

Les amies de l’école de philosophie ont publié dans lundimatin #447 « Une bibliographie non-exhaustive pour (re)penser la Palestine » dont je prends ici la suite. En effet, il semble qu’en ce début 2025, il n’est plus temps d’oublier la Palestine (si cela l’a jamais été) – Gaza, mais aussi Jérusalem et la Cisjordanie, où l’entreprise coloniale se fait plus féroce que jamais.

d’un sang, dis
(Hollywood brûle-t-il)
Alexia Roux & Saad Chakalid’un sang, dis (avertissement)
mélanges 15
Alexia Roux & Saad Chakali
Un petit film d’actualité
Frédéric Neyrat, l’existence au dehors
(les Terrien-ne-s, ces aliens)

Il n’y a d’existence sans écart ni dehors, le plus lointain qui fait lien avec le plus intérieur, et la distance entre des singularités plurielles ayant le désir du commun – son clinamen. À l’époque des surexpositions au pire, celle des indemnités qui se retournent contre elles-mêmes comme autant d’auto-immunités, un existentialisme radical s’allie à un communisme du lointain pour fêter, contre toutes les horreurs possibles, l’impossible qui les interrompt merveilleusement.

L’atopie propre à la pensée puisqu’elle n’a pas d’autre lieu que son dehors, ainsi la philosophie de Frédéric Neyrat dont on revisite ici les trajets à partir du point de capiton des concepts au nombre de treize, invite les terrien-ne-s que nous sommes à se redécouvrir aliens.

Lundi Bon Sang de Bonsoir Cinéma
Épisode 2 : Frédéric Neyrat

Ce second épisode de lundi bon sang de bonsoir cinéma avec Nicolas Klotz, Saad Chakali et Frédéric Neyrat sera diffusé jeudi 16 janvier à partir de 20H. Présentation et sommaire à venir. L’épisode 0, Que peut le cinéma au XXIe siècle avec Marie José Mondzain est toujours accessible ici, le premier avec Ghassan Salhab est en ligne là. De Nicolas Klotz on se réfèrera au cheval du Turin… ( le cinéma est une ère géologique, pas une industrie ) quant à la philosophie de Frédéric Neyrat, on lira volontiers Frédéric Neyrat, l’existence au dehors. Notons qu’il vient de publier La condition planétaire aux éditions Les liens qui libèrent.

Le capital : une brève mise à jour
[Temps Critiques]

Si tout le monde s’entend sur le fait que nous vivons dans des « sociétés capitalistes », la structuration matérielle de cette puissance qu’est le capital ne cesse d’évoluer, de muter, d’hybrider. Il y eut un temps où des débats infinis avaient lieu pour parvenir à la compréhension la plus fine des mécanismes, logiques et forces en jeux. L’échec politique d’un certain marxisme s’est accompagné d’une relative disparation de ces discussions mais certains irréductibles comme le collectif Temps Critiques s’échinent à chercher dans l’analyse des processus de production de richesse, les clefs de leur démantèlement. Voici donc une tentative de « mise à jour » de ce qu’est le capital ; certains regretterons trop d’ésotérisme, d’autres y scruterons de nouvelles pistes pour comprendre l’ordre sous lequel nous vivons.

Une errance à vélo en attendant les droits de l’homme
Notes autour de L’histoire de Souleymane, par Boris Lojkine

Qui est Souleymane ? Et quelle est son histoire ? Ce jeune guinéen d’une vingtaine d’années, joué par Abou Sangaré, pourra-t-il à livrer le récit de sa vie à une agente de l’OFPRA [1] ? Et, une fois chose faite, sera-t-il cru et recevra-t-il une réponse positive à sa demande d’asile, ou bien un ordre de quitter le territoire ?

De pie en pire
« Des oiseaux noirs casqués traînent au sol un corps qui geint, médics, médics »

Un jour parmi d’autres, un jour comme un autre, comme beaucoup d’autres, comme tous les autres, nuages au ciel, gris ourlés de lumière, en troupeau, température moyenne, ni été, ni hiver, rien sur la tête, ni bonnet, ni casquette, bref, une fin d’après-midi pleine de moutons et une balade à mille autres pareille, même rue, ou la parallèle, plus éloignée, plus proche, même trajet vers le rivage de l’océan, fait et refait, à refaire sans cesse, dans un sens, dans un autre, aller et retour encore, hier, demain .Un jour de rien, en somme, ou presque, qu’on oublierait… Mais soudain, un cri étrange, déchirant, un cri qui s’étrangle sous les nuages.

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