Censure, bien sûr, mais plus encore ! Éditorial du 14 janvier 2025 soirée.

Par aplutsoc le 14 janvier 2025

Dans son discours dit de politique générale, le premier ministre Bayrou, qui a imposé à Macron affaibli sa nomination et qui a l’assurance du RN que la censure ne sera en principe pas votée après-demain, a dessiné une orientation corporatiste et réactionnaire sous les apparences d’un discours démocrate-chrétien humaniste. Entre l’offensive accélérée que cet exécutif n’est pas en mesure de mener, et l’attente l’arme aux pieds, il a donc dessiné cette orientation, totalement anti-démocratique et contraire aux trois votes successifs du pays en juin et juillet dernier.

Le fait qu’il ait joué avec la « suspension » de la réforme Macron des retraites dans les jours précédents, résulte de l’affaiblissement de l’exécutif. De ce fait, tirer à boulets rouges sur une trahison du PS ne correspondait pas à l’intérêt des larges masses qui veulent l’unité contre cet exécutif illégitime, et pour qui des présidentielles anticipées sont, au jour d’aujourd’hui, non un débouché politique, mais un piège destiné à requinquer ce régime en crise. La censure était à l’ordre du jour sauf à ce que ce gouvernement commence à reculer, par l’abrogation de la réforme des retraites. Elle s’impose donc à présent, à toutes les composantes du NFP.

F. Bayrou tend un piège aux syndicats sommés de pondre une réforme des retraites « sans totem ni tabou » mais garantissant les soi-disant équilibres financiers voulus par le capital : s’ils ne s’accordent pas avec le patronat, la loi Macron continuerait à s’appliquer. Alors que, comme l’a déclaré F. Ruffin, caristes et agents d’entretien se demandent comment ils vont tenir jusqu’à 64 ans, il a parlé « mission flash »  et  « conclave » !

La « banque de la démocratie », l’appel au « terrain » pour attaquer la « bureaucratie », et la proportionnelle annoncée, sont autant de modalités d’intégration des élus locaux et des organisations sociales à la « réforme de l’État », ce serpent de mer de toutes les attaques de la V° République contre les droits démocratiques et sociaux depuis des décennies.

Si quelqu’un a compris quelque chose au galimatias primo-ministériel sur les postes dans l’Éducation nationale, qu’il lève le doigt : le seul sens clair est qu’il veut supprimer des postes !

Et relevons une attaque frontale, qu’aucun groupe parlementaire n’a dénoncée, contre les fonctionnaires de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), que le premier ministre appelle à désarmer quand les nervis de la Coordination rurale et de la FNSEA les menacent physiquement !

La censure, donc, bien sûr. Mais elle ne règle rien. La mobilisation sociale et syndicale pour l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse des salaires, le rétablissement des services publics, est nécessaire tout de suite, et elle conduit inévitablement à exiger un gouvernement au service de la majorité, et donc à rompre avec ce régime en imposant une assemblée constituante. C’est ainsi que les comités de base du NFP peuvent réellement apparaître et exister, et c’est également ainsi que nous nous préparerons sérieusement pour imposer l’unité en cas de présidentielles anticipées.

Le 14/01/2025 en soirée.

Ce champ est nécessaire.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*