
Quand j’ai rédigé « L’impossible capitalisme vert » en 2010, j’ai exposé ma thèse à un éminent astrophysicien membre du GIEC. En bref: produire les convertisseurs d’energie renouvelable demande un surcroit d’énergie fossile, c’est-à-dire de CO2; la decroissance est donc indispensable à l’equilibre de l’équation climatique. Il m’a regardé d’un air stupéfait avant de repondre: « On trouvera peut-etre une autre solution ».
Quinze années plus tard, « l’autre solution » n’est pas en vue. Pour la simple raison qu’il n’y en a pas.
Ainsi, selon l’Agence Internationale de l’Energie:
La demande mondiale d’énergie a augmenté plus rapidement que d’habitude l’année dernière, car les températures mondiales record ont entraîné une consommation accrue d’énergie pour le refroidissement, soulignant ainsi le cercle vicieux entre changement climatique et consommation d’énergie.
La moitié de l’augmentation des émissions mondiales liées à l’énergie l’année dernière est due à l’année 2024, année la plus chaude jamais enregistrée, a annoncé lundi l’Agence internationale de l’énergie. Les émissions globales de gaz à effet de serre liées à la consommation d’énergie ont augmenté de 0,8 % l’année dernière. Les vagues de chaleur intenses en Chine et en Inde ont entraîné une augmentation du recours au charbon pour produire l’électricité nécessaire aux climatiseurs, contribuant à une hausse de la demande énergétique mondiale de 2,2 %, contre 1,3 % au cours de la décennie précédente et 1,8 % l’année précédente.
Le déploiement des voitures électriques et l’expansion des centres de données nécessaires à l’intelligence artificielle sont également à l’origine de la hausse de la demande énergétique, a-t-il indiqué, la capacité des serveurs ayant augmenté d’un cinquième, principalement aux États-Unis et en Chine.
(Financial Times)
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