Les Mées : prison avec sursis pour le gilet jaune

LR: Un an de prison avec sursis pour des délires sur Internet, « no-comment »… Deux hommes il y a quelques mois ont été mis en examen pour tentative d’incendie du péage de la Brillanne, puis deux couples ont aussi été inculpés la semaine dernière pour sabotage des lignes d’Escota, (voir ci-dessous) qui aurait des nouvelles ?

LES MEESLes Mées : prison avec sursis pour le gilet jaune qui appelait à agresser les élus et les policiers

Le procès s’est déroulé devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains. Photo Le DL / Angélique SUREL

Pris de remords, l’homme a indiqué qu’il se « défoulait » sur Internet.

 « Je me défoulais sur la Toile », affirme à la barre l’homme de 42 ans, habitant des Mées. Un ancien militaire de carrière qui, entre le mois de janvier et le mois de mars a inondé son « mur » de menaces de mort adressées aux forces de police et aux parlementaires. « Il faut aller les voir chez eux avec quelques battes de base-ball », écrit-il notamment sur le site baptisé Ras le bol. « Si je vois un commissariat brûler, je prendrai un apéritif de bonheur », ajoute l’internaute qui a participé au mouvement des gilets jaunes, le samedi plus particulièrement.
«  J’ai honte de moi  », déclare aujourd’hui l’ancien compagnon d’une policière et ancien pompier volontaire.

Un appel à la haine « inexcusable » pour le procureur

« La violence appelle la violence, fait remarquer Géraldine Frizzi, présidente de l’audience en comparution immédiate. Vous pouviez inciter des gens fragiles à prendre vos propos au pied de la lettre. »
« J’ai eu tort, je m’en rends compte », s’excuse le prévenu, qui fait profil bas dans le box des accusés. « Il est inhabituel de voir un père de famille inséré professionnellement engagé dans cette vraie violence », dit Stéphane Kellenberger, procureur de la République, qui parle de « vraie radicalité ». « Il fallait mettre un terme à ces faits dont on ne peut banaliser la portée. Des faits réitérés à quatre reprises depuis janvier 2019 jusqu’au mois de mars. Appeler à la haine n’est pas excusable. » Et de réclamer une peine de dix mois d’emprisonnement dont quatre mois avec sursis, avec mise à l’épreuve sur deux ans et obligation de soins.
« Il souffre d’une précarité sociale qui l’angoisse », plaide Me Louise Favre du barreau de Digne, s’appuyant sur l’expertise psychologique du prévenu et les faibles revenus du couple, qui a du mal à boucler ses fins de mois.
Au terme d’un court délibéré, le tribunal condamne le Bas-Alpin à 12 mois de prison avec sursis sur cinq ans.


https://www.ledauphine.com/ le 26/04/2019

Dégradations de l’A51 : quatre gilets jaunes mis en examen

A plusieurs reprises, l'A51 a été fermée après des actes de vandalisme. Photo illustration Le DL/Vincent OLLIVIER

A plusieurs reprises, l’A51 a été fermée après des actes de vandalisme. Photo illustration Le DL/Vincent OLLIVIER

Dans un communiqué, le procureur de la République de Digne-les-Bains, a annoncé ce vendredi 26 avril que quatre personnes, deux hommes et deux femmes, se revendiquant « gilets jaunes » ont été mises en examen pour des dégradations sur l’A51 et d’autres structures commises depuis janvier 2019. Trois des prévenus sont placés en détention provisoire.

Quatre mises en examen et trois placements en détention provisoire : c’est la nouvelle étape judiciaire des dégradations que l’autoroute A51 et d’autres structures ont connues depuis le début de l’année 2019. Le procureur de la République de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger, l’a annoncé ce vendredi 26 avril dans un communiqué à l’issue de la présentation à un juge d’instruction.

Une menace de « rendre aveugle » le réseau de l’A51 le 21 décembre 2018

Il faut remonter au 21 décembre 2018. Ce jour, Escota, l’exploitant de l’A51 reçoit « un appel téléphonique anonyme, menaçant – sous condition de gratuité – de “rendre aveugle” le réseau autoroutier et ses dispositifs de sécurité, dans les Alpes de Haute-Provence (04) ».

« Le 17 janvier 2019 et le 7 février 2019, à hauteur de Manosquele 31 janvier 2019 à hauteur de Corbières, le réseau de fibre optique était dégradé en plusieurs points, ce qui non seulement rendait temporairement inutilisables des biens publics et empêchait pendant plusieurs heures l’utilisation de l’autoroute par les usagers et services divers (pompiers, police, gendarmerie, ambulances, secours, …), mais exposait ces usagers et personnels à un risque immédiat pour leur sécurité (bornes d’appel, communications et panneaux d’information inactivés, …) » poursuit le communiqué du procureur. Des faits de même nature vont se répéter (lire l’encadré ci-dessous).

Une opération judiciaire le 24 avril 2019

Les investigations sont alors confiées par le procureur de la République à la Brigade de recherches de la gendarmerie à Forcalquier. Les chefs sont alors ceux de : « Menaces de détériorations ou dégradations dangereuses, sous condition »; « Destructions, dégradations ou détériorations graves de biens destinés à l’utilité publique », « Mise en danger de la vie d’autrui par violations manifestement délibérées à une obligation de sécurité ou de prudence », « Association de malfaiteurs en vue de commettre des délits punis d’au moins cinq ans d’emprisonnement ».

Après une information judiciaire contre X (le 15 mars) et un réquisitoire supplétif (le 23 avril), et des « minutieuses investigations », « une importante opération judiciaire était organisée, le 24 avril », observe Stéphane Kellenberger.

Quatre mises en examen, une peine maximale encourue de dix ans

Quatre personnes ont ainsi été interpellées : deux hommes (51 ans et 25 ans) et deux femmes (54 ans et 20 ans) . »Placés en garde à vue, [ils] reconnaissaient – à des degrés divers – leur participation à certains des faits en cause.  Ils étaient mis en examen, ce vendredi 26 avril », indique le communiqué.

Selon l‘Agence France-Presse, « tous se sont revendiqués comme étant des gilets jaunes ».

Les deux hommes et une femme sont placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du procureur. La seconde femme, âgée de 20 ans, enceinte, est placée sous « contrôle judiciaire ».  Le procureur a indiqué que les investigations vont se poursuivre.

Pour les différents faits reprochés aux prévenus, la peine maximale prévue par le code pénal est de dix années d’emprisonnement.

UNE SUCCESSION DE FAITS RELEVÉS SUR D’AUTRES STRUCTURES

S’il y a eu les faits relevées sur l’A51, « des faits de même nature étaient rapprochés par les enquêteurs, dans la région, à l’encontre de diverses entités au service du public (EDF, Orange, Engie…) », indique le communiqué :

> à Beaumont-de-Pertuis, le 27 janvier.

> à Villemus, le 6 février 2019. « Les faits s’étaient accompagnés de dégradations volontaires par moyens dangereux pour les personnes : une antenne-relais ayant été incendiée à l’aide d’un dépôt de pneus », précise le procureur.

> à Manosque, les 7 février et 7 mars.

> à Valensole, le 6 mars.

> à Villeneuve, le 8 mars.

> à Millau, le 13 avril.

« Ces faits privaient communes et riverains de téléphonie, réseau et électricité pendant plusieurs heures ; ils portaient atteinte aux services d’urgence et de sécurité », expose le procureur de la République de Digne-les-Bains.

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