Grândola, vila morena (Grândola, petite ville brune) : chant révolutionnaire portugais

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Zeca Afonso – Grândola, Vila Morena

24 avr. 2009

Traduction en français de Grandôla Vila Morena, la chanson de la révolution  des Œillets au Portugal | Professeur Carmo

En 1974, c’est une chanson de J. Afonso qui donna le signal de la Révolution des œillets au Portugal. Une révolution qui, sans verser le sang, mit fin à une dictature de soixante ans. Une chanson, des œillets, une révolution pacifique: drôle de pays.

Publié par Diablo

 

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Quelle nuit! Quelle joie! Quel espoir! 

Le 25 avril 1974 au matin

C’était la Révolution au Portugal !

Lisbonne, couverte d’oeillets rouges, se libérait de 48 années de dictature fasciste !

Le peuple portugais, les soldats et leurs capitaines en révolte fraternisaient dans les rues, les places et les boulevards de la capitale du Portugal

Tout cela avait commencé dans les casernes, tard dans la nuit : une chanson, Grandola, diffusée sur les ondes à minuit, donnait le signal.

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En 1974, c’est une chanson de J. Afonso qui donna le signal de la Révolution des oeillets au Portugal. Une révolution qui, sans verser le sang, mit fin à une dictature de soixante ans. Une chanson, des oeillets, une révolution pacifique: drôle de pays.

Tôt Le 25 avril 1974, au Portugal, des capitaines en rupture avec le système de Salazar se révoltent et prennent le pouvoir. La voix calme d’un mystérieux « Commandement du Mouvement des Forces armées» transmise par les radios de Lisbonne, Renascenta et Radio Clube donnant le signal de la révolte aux capitaines mutins, exhorte les gens à rester chez eux et à garder leur calme.

C’est compter sans les sentiments de la population. Ne tenant aucun compte de ces conseils, répétés à intervalles réguliers, ils envahissent les rues et les places en se mêlant aux militaires. Le Premier ministre Marcelo Caetano se réfugie dans la principale caserne de gendarmerie de Lisbonne où un jeune capitaine de cavalerie, Salgueiro Maia, accepte sa reddition. Caetano, qui avait succédé en 1968 au dictateur Antonio Salazar, victime d’une attaque cérébrale (1899-1970), demande à remettre le pouvoir au général Antonio Spinola « pour qu’il ne tombe pas dans la rue». Puis le successeur du dictateur, est mis dans un avion avec un aller simple pour le Brésil.

Seule la PIDE, la redoutable police politique qui a entretenu la terreur durant cinquante ans de salazarisme, oppose une résistance qui fera six morts. Elle est réduite durant la nuit.

Toute la journée, une foule énorme s’est massée au centre-ville, près du marché aux fleurs, pour appuyer les rebelles de l’armée. Ce 25 avril 1974, c’est la saison des œillets.

Le lendemain, Spinola, le « général au monocle », annonce la formation d’une Junte de salut national sous sa présidence, et lit la proclamation du Mouvement des Forces armée (MFA) qui propose de rendre le pouvoir aux civils après des élections libres et de mener la politique des « trois D » : démocratiser, décoloniser et développer.

Pour le Portugal, la page est tournée presque sans effusion de sang. Indissociablement liées, la démocratisation et la décolonisation allaient être accomplies avec le concours des partis politiques : le Parti communiste, seul doté de fortes assises dans le pays, dirigé dans la clandestinité par Alvaro Cunhal, le Parti socialiste, créé en Allemagne en 1973 par Mario Soares (4),  ainsi que les nouveau-nés : Parti social démocrate (PSD, libéral) et le Centre démocratique social (CDS,droite). Rentrés d’exil, Soares et Cunhal vont célébrer ensemble, dans une ambiance fraternelle, la première fête du 1er mai non interdite.

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