Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes dimanche, alors que les cas de Covid-19 se multiplient sur l’île.
Des milliers de Cubains ont défié les autorités, dimanche 11 juillet, dans plusieurs villes de l’île, qui traverse sa pire crise économique en trente ans. Les images diffusées sur Web montrent des manifestants, en majorité des jeunes, dans les rues de San Antonio de los Baños, une ville de 50 000 personnes à une trentaine de kilomètres de la capitale où un imposant déploiement militaire et policier était visible dès la mi-journée, scandant « Patrie et vie ! », le titre d’une chanson polémique, mais aussi de « A bas la dictature ! », et de « Nous n’avons pas peur ! ».
« Liberté ! », scandaient quelques centaines d’autres sur le Malecon, le célèbre boulevard côtier de La Havane.
Des manifestations dans d’autres localités ont été signalées et diffusées en direct, via Facebook ou Twitter, à travers ce pays où l’Internet mobile n’est arrivé que fin 2018.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel s’est rendu dans la journée à San Antonio de los Baños pour rencontrer des manifestants, accompagné de militants du parti qui ont défilé aux cris de « Vive Cuba ! » et « Vive Fidel ! ».
¡SE PERDIÓ EL MIEDO! Este es el PUEBLO de CUBA!!!! San Antonio de los Baños, La Habana. #SOSCuba pic.twitter.com/zRyFtSz8bC
— Yusnaby Pérez (@Yusnaby) July 11, 2021
Chiffres alarmants de l’épidémie
La manifestation s’est déroulée le jour où Cuba a enregistré un nouveau record quotidien de contaminations et de morts dues au coronavirus, avec 6 923 cas recensés pour un total de cas de 238 491 et 47 morts en vingt-quatre heures pour un total de 1 537 décès. « Ce sont des chiffres alarmants, qui augmentent chaque jour », a commenté dimanche l’épidémiologiste en chef du ministère de la santé, Francisco Duran, lors son habituelle conférence de presse à la télévision.
Depuis le début de la pandémie provoquée par le coronavirus en mars 2020, les Cubains doivent patienter dans de longues files d’attente pour s’approvisionner en nourriture et sont confrontés à une pénurie de médicaments, ce qui a généré un fort malaise social.
Appels au secours sur les réseaux sociaux
Confrontée à l’explosion du nombre de cas, les autorités ont envoyé d’urgence, mercredi, des médecins et du matériel médical à la région touristique de Matanzas, où les hôpitaux sont débordés. La télévision cubaine a montré les images de celui de la ville de Cardenas, dont les couloirs sont remplis de brancards, tandis qu’une entreprise locale a été chargée de fabriquer de nouveaux lits.
Samedi, un groupe d’opposants a demandé l’instauration d’un « couloir humanitaire », une initiative que le gouvernement a écartée. « Les concepts de couloir humanitaire et d’aide humanitaire sont associés à des zones de conflit et ne s’appliquent pas à Cuba », a affirmé samedi le directeur des affaires consulaires et en charge des Cubains résidents à l’étranger à la Chancellerie cubaine, Ernesto Soberon.
Les autorités ont aussi dénoncé « une campagne » qui cherche « à présenter une image de chaos total dans le pays qui ne correspond pas à la situation actuelle ».
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