
La mobilisation s’est avérée « très tendue » à Nantes. Un bilan provisoire de la préfecture fait état d’au moins trois blessés légers.
Les « gilets jaunes » ont défilé, samedi 2 mars, pour leur seizième journée de manifestation contre la politique d’Emmanuel Macron. Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient quelque 39 300 en France, dont 4 000 à Paris. Une mobilisation en baisse : ils étaient la semaine passée 46 600 manifestants, dont 5 800 dans la capitale. Ces chiffres officiels sont toutefois régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».
A Paris, les « gilets jaunes » ont commencé à manifester à la mi-journée dans un climat calme, en présence de figures du mouvement, comme Eric Drouet et Maxime Nicolle. Selon la préfecture de police, neuf personnes avaient été interpellées en début d’après-midi.
Après un point de ralliement à l’Arc de triomphe, sur une avenue des Champs-Elysées devenue le lieu de rendez-vous symbolique de leur mouvement, les manifestants ont commencé peu après 12 h 30 un parcours de 12 km déclaré à la préfecture, en direction de la place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale. « RIC, pouvoir au peuple », « La France est pillée par l’oligarchie. Résistance », pouvait-on lire notamment sur des banderoles brandies par des manifestants.
Le cortège, très disloqué, est pour la première fois encadré par des « gilets jaunes » faisant la sécurité à moto, porteurs d’un brassard jaune. Une centaine de « gilets jaunes » ont brièvement insulté des invités d’un défilé de la Fashion Week, avant de rejoindre le cortège.
Manifestations dans toute la France
Des rassemblements se tiennent également à Marseille, Montpellier, Alès, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse… A Nice, où la manifestation avait lieu en matinée, ils n’étaient qu’une vingtaine place Garibaldi.
- Mobilisation « très tendue » à Nantes
La mobilisation s’est avérée « très tendue » à Nantes, selon une source policière, où de premières échauffourées ont éclaté en tout début d’après-midi. Vers 14 heures, le cortège, formé d’un millier de manifestants qui ne portaient pas tous un gilet jaune, a souhaité passer par des petites rues, mais les forces de l’ordre ont empêché la progression des protestataires. Après des sommations d’usage, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes.
Vers 16 heures, la situation était tendue devant la préfecture, avec l’utilisation de canons à eau et de lanceurs de balles de défense. Selon une source policière, 1 800 manifestants ont été dénombrés vers 17 h. Il y a eu quinze interpellations, essentiellement pour des jets de projectile et pour port d’armes, et trois ou quatre blessés légers chez les protestataires, d’après un bilan de la préfecture de Loire-Atlantique.
- Heurts à Toulouse et Lyon
Des affrontements ont également éclaté à Toulouse entre manifestants et policiers, comme lors de toutes les précédentes manifestations des « gilets jaunes » dans la ville. Sur le grand boulevard longeant le centre historique, les forces de l’ordre ont mobilisé un canon à eau, après de premières salves de bombes lacrymogènes, pour disperser les manifestants. Certains les bombardaient de divers projectiles.
Environ 2 000 personnes ont participé à la manifestation à Lyon, annoncée comme régionale par les organisateurs. Elle a donné lieu à quelques échauffourées avec les forces de l’ordre. Après quelques premiers échanges de projectiles entre militants radicaux et forces de l’ordre, la situation s’est tendue aux abords de la place Bellecour, en plein centre-ville, quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage de gendarmes mobiles pour accéder à une artère commerçante.
- Manifestation calme à Marseille, Bordeaux et Montpellier
A Montpellier, la manifestation des « gilets jaunes » a réuni environ 1 000 personnes selon la préfecture. Plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans les rues du centre de Marseille.
A Bordeaux, quelques milliers de « gilets jaunes » dans le calme, hormis quelques incidents sporadiques, innovant cette fois-ci en envahissant brièvement la gare. En fin d’après-midi, des jeunes cagoulés ont commencé à casser du mobilier urbain près de la place Pey-Berland, où chaque manifestation bordelaise se termine par des heurts. Mais les forces de l’ordre, en nombre, sont très vite intervenues, avec canons à eau, vidant la place en moins de dix minutes.
« Le 16 mars, ça va être décisif »
Plusieurs manifestants interrogés par l’Agence France-Presse (AFP) reconnaissaient que les « gilets jaunes » étaient moins nombreux que lors de précédents samedis, tout en jugeant que la journée-clé serait celle du 16 mars, qui coïncide avec la fin du grand débat national et marquera les quatre mois de cette fronde populaire inédite. Ce débat, qui a suscité 10 000 réunions en France et plus d’un million de contributions sur Internet, est qualifié de « mascarade » et de « campagne de communication » par de nombreux « gilets jaunes ».
Comme depuis le début du mouvement, le 17 novembre, Emmanuel Macron reste la cible privilégiée des manifestants, avec pour slogan-phare « Macron démission ! ». « Ni raciste, ni homophobe, ni antisémite. Ma haine n’est dirigée que vers l’injustice sociale », proclame par ailleurs une inscription sur le gilet jaune d’une manifestante, alors que des rassemblements au cours des dernières semaines ont été marqués par des paroles antisémites ou racistes.
Le 17 novembre, ils étaient 282 000 dans la rue pour l’acte I de cette fronde née sur les réseaux sociaux pour dénoncer la hausse des taxes et pour plus de pouvoir d’achat, des revendications qui se sont ensuite étendues à la politique du gouvernement. Samedi dernier, ils étaient 46 600 dont 5 800 à Paris, selon les autorités.
Bordeaux : plusieurs milliers de manifestants pour l’acte 16 des gilets jaunes à Bordeaux

Les gilets jaunes manifestent à nouveau ce samedi 2 mars dans toute la France. À Bordeaux, le rendez-vous était fixé à 13 heures, place de la bourse.
Aors que la fin du grand débat national approche, les gilets jaunes restent mobilisés ce samedi 2 mars pour l’acte 16 de leur mouvement, notamment à Bordeaux.
Après son départ, le cortège bordelais, composé de plusieurs milliers de personnes, a pris la direction de la gare Saint-Jean pour envahir momentanément le hall et les quais.
Une situation qui a provoqué quelques retards du trafic ferroviaire, mais la circulation reprend progressivement, comme l’indique la SNCF.
Les manifestants sont ensuite repartis vers le centre-ville.

Parmi les pancartes apercues dans le cortège, cet appel en faveur des 850 salariés de Ford à Blanquefort, dont les emplois sont fortement menacés.

Selon un décompte réalisé par le ministère de l’Intérieur, 5600 manifestants étaient recensés dans toute la France à 14 heures ce samedi, soit près de deux fois moins que la semaine précédente.
Une baisse de la mobilisation perceptible à Bordeaux, où les gilets jaunes semblent un peu moins nombreux que lors des précédentes manifestations, d’après le constat de notre équipe. Une source policière citée par l’AFP avance le chiffre de 4 000 manifestants dans la ville.
Reportage : plusieurs milliers de manifestants à Bordeaux pour l’acte 16 des gilets jaunes.
Plusieurs milliers de manifestants à Bordeaux pour l’acte 16 des gilets jaunes
En fin d’après-midi, des affrontements entre manifestants et force de l’ordre ont éclaté dans le secteur de la place Pey-Berland.

Au moins un blessé a été recensé, pris en charge par une équipe de street-medics, comme l’a constaté notre équipe.

EN IMAGES. Plusieurs milliers de gilets jaunes réunis dans le centre-ville de Toulouse pour l’acte 16
Samedi 2 mars 2019, plusieurs milliers de gilets jaunes se sont donné rendez-vous en centre-ville de Toulouse pour entamer une seizième manifestation consécutive en centre-ville.

L’appel a une nouvelle fois été entendu par plusieurs milliers de manifestants. Pour le seizième samedi consécutif, des gilets jaunes vont défiler dans les rues de Toulouse pour faire entendre leurs diverses et nombreuses revendications, principalement autour de la justice sociale et la justice fiscale.
Le cortège démarre sur les allées Jean-Jaurès
L’acte 16 de la Ville rose a été lancé par de nombreuses communautés de gilets jaunes toulousains, mais également l’association Handi-Social ainsi que le collectif Y’a pas d’arrangement. Dès 13h30, les premiers manifestants sont arrivés à la station de métro Jean-Jaurès, point de ralliement annoncé avant le départ du cortège sur un parcours qui n’a pas été communiqué. Par ailleurs, la manifestation n’est pas déclarée en préfecture.

Vers 14h15, le cortège a démarré en remontant les allées Jean-Jaurès, comme samedi 23 février 2019 pour l’acte 15. Il s’est ensuite déplacé le long du canal du midi avant d’emprunter la rue Bayard pour arriver les boulevards de la Ville rose, peu avant 15 heures.



Vers le Grand Rond
Après avoir fait une première boucle, le cortège retourne vers Jean-Jaurès et se dirige en direction du monument aux Morts. Des banderoles ont été dressées en tête de la manifestation. Après être arrivé à François-Verdier via le boulevard Carnot, les manifestants ont poursuivi leur chemin sur les allées François-Verdier en direction du square Boulingrin.

Direction le palais de Justice
Arrivés au Grand Rond vers 15h45, les manifestants ont pris la direction du palais de Justice en empruntant les allées Jules-Guesde. Un parcours totalement différent de ceux connus ces dernières semaines. Une fois arrivés devant le palais de Justice, les gilets ont entonné une Marseillaise.



De retour en centre-ville
Après le palais de justice, le cortège a repris sa route vers le centre-ville de Toulouse à 16h20, empruntant la place des Salins ainsi que la rue du Languedoc. Les manifestants sont alors remontés jusqu’à la rue Alsace-Lorraine dans laquelle ils ont clamé que « On est pas fatigué », mais qu’ils étaient également « plus chauds que la lacrymo. » Un temps partiellement interrompues, les lignes de tramway circulent à nouveau dans leur totalité.


Quelques milliers de manifestants
Du côté de la mobilisation, plusieurs sources concordantes indiquent une présence moindre de manifestants par rapport au samedi 23 février 2019. Seulement quelques milliers de contestataires défilent dans les rues de Toulouse.
Premiers heurts en fin d’après-midi
Vers 17 heures, au moment où le cortège est arrivé à hauteur de Jeanne-d’Arc, les premières échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. Notre journaliste est sur place.
Les forces de l’ordre ont procédé à une première charge aux alentours de 17h20 pour disperser le cortège. Il a été fait l’usage de canons à eau ainsi que de plus gaz lacrymogènes.
Poster un Commentaire