« Gilets jaunes » : 39 300 manifestants dans toute la France, dont 4 000 à Paris « selon castaner »

"Yellow Vests" (Gilets Jaunes) protesters hold a sign reading "Macron you go out" next to the Statue of Liberty replica wearing a Yellow vest as they take part in an anti-government demonstration on March 2, 2019 in Colmar, northestern France. "Yellow Vests" protesters take to the streets for the 16th consecutive Saturday. This movement in France originally started as a protest about planned fuel hikes but has morphed into a mass protest against President's policies and top-down style of governing. / AFP / Sébastien BOZON

La mobilisation s’est avérée « très tendue » à Nantes. Un bilan provisoire de la préfecture fait état d’au moins trois blessés légers.

Le Monde avec AFP Publié le 02/03/2019

Les « gilets jaunes » manifestent à Colmar, près d’une réplique de la statue de la Liberté, le 2 mars 2019. SEBASTIEN BOZON / AFP

Les « gilets jaunes » ont défilé, samedi 2 mars, pour leur seizième journée de manifestation contre la politique d’Emmanuel Macron. Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient quelque 39 300 en France, dont 4 000 à Paris. Une mobilisation en baisse : ils étaient la semaine passée 46 600 manifestants, dont 5 800 dans la capitale. Ces chiffres officiels sont toutefois régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».

A Paris, les « gilets jaunes » ont commencé à manifester à la mi-journée dans un climat calme, en présence de figures du mouvement, comme Eric Drouet et Maxime Nicolle. Selon la préfecture de police, neuf personnes avaient été interpellées en début d’après-midi.

Après un point de ralliement à l’Arc de triomphe, sur une avenue des Champs-Elysées devenue le lieu de rendez-vous symbolique de leur mouvement, les manifestants ont commencé peu après 12 h 30 un parcours de 12 km déclaré à la préfecture, en direction de la place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale. « RIC, pouvoir au peuple »« La France est pillée par l’oligarchie. Résistance », pouvait-on lire notamment sur des banderoles brandies par des manifestants.

Le cortège, très disloqué, est pour la première fois encadré par des « gilets jaunes » faisant la sécurité à moto, porteurs d’un brassard jaune. Une centaine de « gilets jaunes » ont brièvement insulté des invités d’un défilé de la Fashion Week, avant de rejoindre le cortège.

Manifestations dans toute la France

Des rassemblements se tiennent également à Marseille, Montpellier, Alès, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse… A Nice, où la manifestation avait lieu en matinée, ils n’étaient qu’une vingtaine place Garibaldi.

  • Mobilisation « très tendue » à Nantes

La mobilisation s’est avérée « très tendue » à Nantes, selon une source policière, où de premières échauffourées ont éclaté en tout début d’après-midi. Vers 14 heures, le cortège, formé d’un millier de manifestants qui ne portaient pas tous un gilet jaune, a souhaité passer par des petites rues, mais les forces de l’ordre ont empêché la progression des protestataires. Après des sommations d’usage, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes.

Vers 16 heures, la situation était tendue devant la préfecture, avec l’utilisation de canons à eau et de lanceurs de balles de défense. Selon une source policière, 1 800 manifestants ont été dénombrés vers 17 h. Il y a eu quinze interpellations, essentiellement pour des jets de projectile et pour port d’armes, et trois ou quatre blessés légers chez les protestataires, d’après un bilan de la préfecture de Loire-Atlantique.

  • Heurts à Toulouse et Lyon

Des affrontements ont également éclaté à Toulouse entre manifestants et policiers, comme lors de toutes les précédentes manifestations des « gilets jaunes » dans la ville. Sur le grand boulevard longeant le centre historique, les forces de l’ordre ont mobilisé un canon à eau, après de premières salves de bombes lacrymogènes, pour disperser les manifestants. Certains les bombardaient de divers projectiles.

Environ 2 000 personnes ont participé à la manifestation à Lyon, annoncée comme régionale par les organisateurs. Elle a donné lieu à quelques échauffourées avec les forces de l’ordre. Après quelques premiers échanges de projectiles entre militants radicaux et forces de l’ordre, la situation s’est tendue aux abords de la place Bellecour, en plein centre-ville, quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage de gendarmes mobiles pour accéder à une artère commerçante.

  • Manifestation calme à Marseille, Bordeaux et Montpellier

A Montpellier, la manifestation des « gilets jaunes » a réuni environ 1 000 personnes selon la préfecture. Plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans les rues du centre de Marseille.

A Bordeaux, quelques milliers de « gilets jaunes » dans le calme, hormis quelques incidents sporadiques, innovant cette fois-ci en envahissant brièvement la gare. En fin d’après-midi, des jeunes cagoulés ont commencé à casser du mobilier urbain près de la place Pey-Berland, où chaque manifestation bordelaise se termine par des heurts. Mais les forces de l’ordre, en nombre, sont très vite intervenues, avec canons à eau, vidant la place en moins de dix minutes.

« Le 16 mars, ça va être décisif »

Plusieurs manifestants interrogés par l’Agence France-Presse (AFP) reconnaissaient que les « gilets jaunes » étaient moins nombreux que lors de précédents samedis, tout en jugeant que la journée-clé serait celle du 16 mars, qui coïncide avec la fin du grand débat national et marquera les quatre mois de cette fronde populaire inédite. Ce débat, qui a suscité 10 000 réunions en France et plus d’un million de contributions sur Internet, est qualifié de « mascarade » et de « campagne de communication » par de nombreux « gilets jaunes ».

Comme depuis le début du mouvement, le 17 novembre, Emmanuel Macron reste la cible privilégiée des manifestants, avec pour slogan-phare « Macron démission ! »« Ni raciste, ni homophobe, ni antisémite. Ma haine n’est dirigée que vers l’injustice sociale », proclame par ailleurs une inscription sur le gilet jaune d’une manifestante, alors que des rassemblements au cours des dernières semaines ont été marqués par des paroles antisémites ou racistes.

Le 17 novembre, ils étaient 282 000 dans la rue pour l’acte I de cette fronde née sur les réseaux sociaux pour dénoncer la hausse des taxes et pour plus de pouvoir d’achat, des revendications qui se sont ensuite étendues à la politique du gouvernement. Samedi dernier, ils étaient 46 600 dont 5 800 à Paris, selon les autorités.


Bordeaux : plusieurs milliers de manifestants pour l’acte 16 des gilets jaunes à Bordeaux

Cortège de gilets jaunes dans les rues de Bordeaux pour l'acte 16 du mouvement. / © Pascal Zuddas / France 3 Nouvelle-Aquitaine
Cortège de gilets jaunes dans les rues de Bordeaux pour l’acte 16 du mouvement. / © Pascal Zuddas / France 3 Nouvelle-Aquitaine

Les gilets jaunes manifestent à nouveau ce samedi 2 mars dans toute la France. À Bordeaux, le rendez-vous était fixé à 13 heures, place de la bourse.

Par AR

Aors que la fin du grand débat national approche, les gilets jaunes restent mobilisés ce samedi 2 mars pour l’acte 16 de leur mouvement, notamment à Bordeaux.

Après son départ, le cortège bordelais, composé de plusieurs milliers de personnes, a pris la direction de la gare Saint-Jean pour envahir momentanément le hall et les quais.

Une situation qui a provoqué quelques retards du trafic ferroviaire, mais la circulation reprend progressivement, comme l’indique la SNCF. 

Les manifestants sont ensuite repartis vers le centre-ville.

"C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches", est-il écrit sur ce bandeau porté par les manifestants ce samedi 2 mars à Bordeaux. Une citation tirée de l'Homme qui rit, de Victor Hugo. / © Pascal Zuddas / France 3 Nouvelle-Aquitaine
« C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches », est-il écrit sur ce bandeau porté par les manifestants ce samedi 2 mars à Bordeaux. Une citation tirée de l’Homme qui rit, de Victor Hugo. / © Pascal Zuddas / France 3 Nouvelle-Aquitaine

Parmi les pancartes apercues dans le cortège, cet appel en faveur des 850 salariés de Ford à Blanquefort, dont les emplois sont fortement menacés.

Une pancarte en référence aux 850 emplois menacés sur le site Ford de Blanquefort brandie par un manifestant lors de l'acte 16 des gilets jaunes à Bordeaux. / © Pascal Zuddas
Une pancarte en référence aux 850 emplois menacés sur le site Ford de Blanquefort brandie par un manifestant lors de l’acte 16 des gilets jaunes à Bordeaux. / © Pascal Zuddas

Selon un décompte réalisé par le ministère de l’Intérieur, 5600 manifestants étaient recensés dans toute la France à 14 heures ce samedi, soit près de deux fois moins que la semaine précédente.

Une baisse de la mobilisation perceptible à Bordeaux, où les gilets jaunes semblent un peu moins nombreux que lors des précédentes manifestations, d’après le constat de notre équipe. Une source policière citée par l’AFP avance le chiffre de 4 000 manifestants dans la ville.

Reportage : plusieurs milliers de manifestants à Bordeaux pour l’acte 16 des gilets jaunes. 

Plusieurs milliers de manifestants à Bordeaux pour l’acte 16 des gilets jaunes

Equipe : ZUDDAS Pascal, BROUSSEAU Christophe, CHAGUE Boris

En fin d’après-midi, des affrontements entre manifestants et force de l’ordre ont éclaté dans le secteur de la place Pey-Berland.

Les policiers utilisent le canon à eau pour disperser les manifestants, samedi 2 mars à Bordeaux. / © Pascal Zuddas / France 3 Nouvelle-Aquitaine
Les policiers utilisent le canon à eau pour disperser les manifestants, samedi 2 mars à Bordeaux. / © Pascal Zuddas / France 3 Nouvelle-Aquitaine

Au moins un blessé a été recensé, pris en charge par une équipe de street-medics, comme l’a constaté notre équipe.

Les street-medics s'affairent autour d'un blessé, lors de la manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, ce samedi 2 mars. / © Pascal Zuddas
Les street-medics s’affairent autour d’un blessé, lors de la manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, ce samedi 2 mars. / © Pascal Zuddas


EN IMAGES. Plusieurs milliers de gilets jaunes réunis dans le centre-ville de Toulouse pour l’acte 16

Samedi 2 mars 2019, plusieurs milliers de gilets jaunes se sont donné rendez-vous en centre-ville de Toulouse pour entamer une seizième manifestation consécutive en centre-ville.

Les gilets jaunes se sont rassemblés à Jean-Jaurès pour l'acte 16 de la mobilisation, à Toulouse.
Les gilets jaunes se sont rassemblés à Jean-Jaurès pour l’acte 16 de la mobilisation, à Toulouse. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)

L’appel a une nouvelle fois été entendu par plusieurs milliers de manifestants. Pour le seizième samedi consécutif, des gilets jaunes vont défiler dans les rues de Toulouse pour faire entendre leurs diverses et nombreuses revendications, principalement autour de la justice sociale et la justice fiscale.

Le cortège démarre sur les allées Jean-Jaurès

L’acte 16 de la Ville rose a été lancé par de nombreuses communautés de gilets jaunes toulousains, mais également l’association Handi-Social ainsi que le collectif Y’a pas d’arrangement. Dès 13h30, les premiers manifestants sont arrivés à la station de métro Jean-Jaurès, point de ralliement annoncé avant le départ du cortège sur un parcours qui n’a pas été communiqué. Par ailleurs, la manifestation n’est pas déclarée en préfecture.

En début d'après-midi, de nombreux gilets jaunes étaient présents à Jean-Jaurès (Toulouse) pour l'acte 16.
En début d’après-midi, de nombreux gilets jaunes étaient présents à Jean-Jaurès (Toulouse) pour l’acte 16. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)

Vers 14h15, le cortège a démarré en remontant les allées Jean-Jaurès, comme samedi 23 février 2019 pour l’acte 15. Il s’est ensuite déplacé le long du canal du midi avant d’emprunter la rue Bayard pour arriver les boulevards de la Ville rose, peu avant 15 heures.

Samedi 2 mars 2019, le cortège des gilets jaunes a pris la direction des allées Jean-Jaurès à Toulouse.
Samedi 2 mars 2019, le cortège des gilets jaunes a pris la direction des allées Jean-Jaurès à Toulouse. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)
Un manifestant lors de l'acte 16 des gilets jaunes à Toulouse, samedi 2 mars 2019.
Un manifestant lors de l’acte 16 des gilets jaunes à Toulouse, samedi 2 mars 2019. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)
Les gilets jaunes ont emprunté la rue Bayard lors de l'acte 16, samedi 2 mars 2019, à Toulouse.
Les gilets jaunes ont emprunté la rue Bayard lors de l’acte 16, samedi 2 mars 2019, à Toulouse. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)

Vers le Grand Rond

Après avoir fait une première boucle, le cortège retourne vers Jean-Jaurès et se dirige en direction du monument aux Morts. Des banderoles ont été dressées en tête de la manifestation. Après être arrivé à François-Verdier via le boulevard Carnot, les manifestants ont poursuivi leur chemin sur les allées François-Verdier en direction du square Boulingrin.

Le cortège a convergé en direction du monument aux Morts, samedi 2 mars 2019 à Toulouse.
Le cortège a convergé en direction du monument aux Morts, samedi 2 mars 2019 à Toulouse. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)

Direction le palais de Justice

Arrivés au Grand Rond vers 15h45, les manifestants ont pris la direction du palais de Justice en empruntant les allées Jules-Guesde. Un parcours totalement différent de ceux connus ces dernières semaines. Une fois arrivés devant le palais de Justice, les gilets ont entonné une Marseillaise.

Les gilets jaunes ont fait entendre leurs slogans au Grand Rond lors de l'acte 16, samedi 2 mars 2019 à Toulouse.
Les gilets jaunes ont fait entendre leurs slogans au Grand Rond lors de l’acte 16, samedi 2 mars 2019 à Toulouse. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)
Des affiches à l'encontre d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Christophe Castaner ont été brandies dans le cortège des gilets jaunes lors de l'acte 16 à Toulouse, samedi 2 mars 2019.
Des affiches à l’encontre d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Christophe Castaner ont été brandies dans le cortège des gilets jaunes lors de l’acte 16 à Toulouse, samedi 2 mars 2019. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)
Les gilets jaunes se sont rassemblés devant le palais de justice de Toulouse, samedi 2 mars 2019 lors de l'acte 16.
Les gilets jaunes se sont rassemblés devant le palais de justice de Toulouse, samedi 2 mars 2019 lors de l’acte 16. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)

De retour en centre-ville

Après le palais de justice, le cortège a repris sa route vers le centre-ville de Toulouse à 16h20, empruntant la place des Salins ainsi que la rue du Languedoc. Les manifestants sont alors remontés jusqu’à la rue Alsace-Lorraine dans laquelle ils ont clamé que « On est pas fatigué », mais qu’ils étaient également « plus chauds que la lacrymo. » Un temps partiellement interrompues, les lignes de tramway circulent à nouveau dans leur totalité.

Les gilets jaunes sont remontés par la rue du Languedoc lors de l'acte 16, samedi 2 mars 2019, à Toulouse.
Les gilets jaunes sont remontés par la rue du Languedoc lors de l’acte 16, samedi 2 mars 2019, à Toulouse. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)
Les gilets jaunes ont emprunté la rue Alsace-Lorraine à Toulouse, samedi 2 mars 2019, lors de l'acte 16.
Les gilets jaunes ont emprunté la rue Alsace-Lorraine à Toulouse, samedi 2 mars 2019, lors de l’acte 16. (©Frédéric Scheiber / Actu Toulouse)

Quelques milliers de manifestants

Du côté de la mobilisation, plusieurs sources concordantes indiquent une présence moindre de manifestants par rapport au samedi 23 février 2019. Seulement quelques milliers de contestataires défilent dans les rues de Toulouse.

Premiers heurts en fin d’après-midi

Vers 17 heures, au moment où le cortège est arrivé à hauteur de Jeanne-d’Arc, les premières échauffourées ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. Notre journaliste est sur place.

Les forces de l’ordre ont procédé à une première charge aux alentours de 17h20 pour disperser le cortège. Il a été fait l’usage de canons à eau ainsi que de plus gaz lacrymogènes.

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