Jean-Michel Prêtre est convoqué pour qu’il s’explique sur « un certain nombre de faits », en particulier concernant l’affaire de la septuagénaire blessée par une charge policière.
« Un retour rapide est attendu » au terme de la convocation du procureur de Nice, placé sous l’autorité hiérarchique du procureur général Robert Gelli. « Au vu de l’analyse du procureur général et des explications de l’intéressé, la ministre [de la justice] Nicole Belloubet appréciera les suites à donner », explique-t-on à la chancellerie.
Geneviève Legay, militante d’Attac âgée de 73 ans, a eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne, lors d’une charge de policiers pour disperser une manifestation interdite de « gilets jaunes » à Nice le 23 mars. Le procureur avait indiqué le 29 mars qu’elle avait bien été poussée par un fonctionnaire de police, contrairement à ses premières déclarations.
Demande de dépaysement
Dans cette affaire qui a ravivé la polémique sur les violences policières depuis la crise sociale des « gilets jaunes », le parquet de Jean-Michel Prêtre est notamment mis en cause pour avoir décidé de confier l’enquête sur les blessures de la septuagénaire à la sûreté départementale, dont la chef est la compagne du commissaire chargé du commandement ce jour-là.
Ce possible conflit d’intérêts avait été soulevé par le journal Nice-Matin puis mis en exergue par le site d’informations Mediapart. Ce à quoi le procureur Jean-Michel Prêtre a répondu qu’il était au courant de ce choix et que l’enquête avait été « bien menée » tandis que le procureur général a estimé qu’une telle décision n’était « pas illogique ».
L’enquête sur les blessures de la militante a été confiée le 29 mars à des juges d’instruction de Nice, saisis d’une information judiciaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». L’avocat de la militante Geneviève Legay, Arié Alimi, en a sollicité le dépaysement. Après avoir refusé une première demande, le magistrat Robert Gelli a transmis jeudi une requête en ce sens au procureur général près la Cour de cassation. La plus haute juridiction judiciaire devra se prononcer.
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