Entreprises et grandes fortunes sortent le chéquier pour reconstruire Notre-Dame

La cathédrale Notre-Dame de Paris a pris feu dans la soirée du lundi 15 avril. (© L. Martin / AFP)

Moins de 24 heures après la fin de l’incendie, de nombreuses entreprises – dont certains poids lourds du CAC 40 – et des familles du monde des affaires ont annoncé d’importants dons pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris. Dans la soirée, les promesses dépassaient déjà les 650 millions d’euros.

Les leaders français du luxe ont été parmi les premiers à réagir et ont déclaré des intentions de donation s’élevant à 500 millions d’euros à eux seuls.

La holding de la famille Pinault, Artemis, propriétaire à 40,9% de Kering, a annoncé dès le soir de l’incendie, dans un communiqué transmis à l’AFP, qu’elle participerait à la collecte à hauteur de 100 millions d’euros.

LVMH, numéro un mondial du luxe, et la famille Arnault (actionnaire à hauteur de 47,2%) ont déclaré mardi 16 avril au matin qu’ils souhaitaient faire un don de 200 millions d’euros.

Montant égalé par l’Oréal, la famille Bettencourt Meyers (actionnaire à 33,14%) et la fondation Bettencourt Schueller.

Autre poids lourd du CAC 40, Total devrait aussi participer, son PDG Patrick Pouyanné ayant twitté qu’en tant que premier mécène de la Fondation du Patrimoine, la major pétrolière ferait un don spécial de 100 millions d’euros.

Les groupes bancaires BPCE et Société Générale ont annoncé dans des communiqués des dons de 10 millions d’euros chacun et le Groupe Crédit Agricole souhaite apporter 5 millions d’euros à la collecte, dont 1 million venant du seul Crédit Agricole Île de France.

La famille Decaux veut donner 20 millions d’euros à la Fondation du Patrimoine par l’intermédiaire de la Holding JCDecaux. L’entreprise de publicité JCDecaux SA (détenue à 64% par la famille) mettra à disposition ses espaces publicitaires pour offrir une meilleure visibilité à la campagne de rénovation.

L’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière (fondateur de la holding Fimalac), souhaite participer à hauteur de 10 millions.

Mécénats de compétences

Outre ces aides financières, des entreprises françaises ont proposé des mécénats de compétences et des dons en nature pour aider à la reconstruction de l’édifice.

Vinci, qui a participé a la rénovation du château de Versailles, a proposé «à tous les constructeurs de France d’unir leurs forces pour rebâtir Notre-Dame de Paris» ainsi que le financement d’une partie des travaux, sans préciser de chiffre.

Bouygues, qui a travaillé sur la rénovation du Louvre, a aussi déclaré se mettre à disposition des autorités dans le cadre d’un mécénat de compétences. Les dirigeants du groupe et actionnaires à hauteur de 21,60%, Martin et Olivier Bouygues, ont quant à eux annoncé un don de 10 millions d’euros «à titre personnel».

EDF et Saint-Gobain ont également proposé leurs expertises dans les réseaux électriques pour le premier et dans les vitraux pour le second.

Le bois de chêne qui sera nécessaire à la rénovation pourrait être fournis par la Caisse des dépôts (CDC) et Groupama. Selon un communiqué du groupe d’assurance, «1300 chênes centenaires seront nécessaires à la reconstruction de la charpente».

Air France assurera le transport gratuit des officiels participants au projet.

Parmi les sociétés n’ayant pas communiqué de moyens ou de montants de don mais faisant part de leur engagement, on retrouve la banque BNP Paribas, l’industriel Michelin, le chimiste Air Liquide et la holding de la famille Duval, actionnaire de référence de Patrimoine et Commerce.

À l’étranger

L’élan de solidarité autour du plus visité des monuments d’Europe s’est rapidement étendu au-delà des frontières françaises.

Pour Tim Cook, sur twitter, Apple se doit de participer à la restauration de «l’héritage précieux de Notre-Dame». Stéphane Bern, chargé de la mission du patrimoine, a déclaré à l’AFP que la milliardaire brésilienne Lily Safra avait fait «un don important» sans en dévoiler le montant.

L’Américain Henry Kravis, co-fondateur du fonds d’investissement KKR, veut contribuer à hauteur de 10 millions de dollars (8,85 millions d’euros).

Les instances européennes ont aussi rejoint le mouvement, le président du conseil européen, Donald Tusk, invitant les états membres «à prendre part» au projet.

La Banque Centrale Européenne elle-même a promis «une contribution financière».

Fiscalité attrayante

Les entreprises ayant participé à cette collecte de dons devraient bénéficier des réductions d’impôts prévues par la loi Aillagon qui date de 2003.

Celle-ci prévoit la possibilité de «déduire 60% de leurs dépenses en faveur du mécénat (0,5% du chiffre d’affaires annuel hors taxe maximum, ndlr), avec la possibilité de bénéficier d’un échelonnement de l’avantage fiscal sur cinq ans, dans une limite de 25% du don», précise l’AFP.

Retrouvez notre article sur la fiscalité des dons des particuliers et des entreprises.

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