PAR Eloy Calvo: Fable sur fables.

Fable sur fables.

Depuis, maintes décennies, ce cher prétendant

Nous est bodybuildé aux anabolisants

Amphétaminiques de la communication

Par des conseillers voués à sa dévotion.

Lors, à la faveur, du meeting électoral,

Fait, l’étalage de son projet sculptural

Nourri aux huiles essentielles de son égo,

Porté par des affidés orchestrant l’écho

Aux courbes galbées et aux muscles luisants,

D’un mensonge hypertrophié, d’un poncif saillant,

De : Liberté, Égalité, Fraternité.

L’aspirant, à l’hormonale virilité

En campagne électorale exhibe sa gonflette

Oratoire devant une assemblée d’adeptes

Séduits par l’esthétique forme du discours

Du coq gonflant le jabot dans la basse-cour ;

Or, par le culturiste, est d’emblée conquise.

La cause partisane est entendue, acquise,

Sur fond de communautarisme, d’entre-soi,

Au catéchisme bien pensant, de bon aloi.

Ce rassemblement loue la concorde, l’union :

Prélude à un ordre sans possible objection.

Enfin, il se mire dans les yeux fanatiques

Dénués de critiques envers le narcissique

Candidat à l’ultime et suprême fonction.

Pour accéder, détenir, titre de champion

À Mister France, et tandis qu’à son show se livre,

Un coach, tapi derrière le rideau, délivre,

Injecte, d’aphrodisiaques filtres, remèdes

Et potions magiques pendant les intermèdes

Préparatoires à de nouveaux challenges,

Afin d’appâter, éblouir, donner le change.

Élu Chef d’État, nous ayant pris pour des truffes,

Aussitôt, nous révèle, qu’il n’est qu’un Tartuffe,

Fier, imbu, qui se targue de sa réussite,

Ne laissant aux émules que les accessits,

Médusés par cette ascension fulgurante

D’un novice à la position déconcertante :

Centriste de Gauche désaxé sur la Droite,

Un contorsionniste jouant à l’acrobate.

Le phénomène de la médiatique foire

Bâtit l’affabulation ; en fait notre histoire,

Quand la prestation verbale bourrée d’hormone,

Est l’ordonnance d’un obscure Suétone.

Où le corpus du boniment fait son apanage

Dans la République prise dans ce saccage ;

Où vitamine de croissance n’est l’espoir.

Ô combien ! la parole est creuse et dérisoire,

N’enchante que son comparse de la finance,

Qu’il soutient, avec qui, il a fait allégeance.

Le talent qu’il faut, surtout, lui reconnaître ;

Accéder au pinacle, en devenir le maître,

Du peuple perdant confiance en son postulat,

Qu’aujourd’hui il méprise ; rudoie et combat !

 

Le 24 Mars 2019. Eloy

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