Le procureur de Paris assure que des policiers seront poursuivis en correctionnelle

Une manifestation des Gilets jaunes place de la République, le samedi 2 février.
Une réponse au procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, qui dans Le Parisien a dressé le bilan judiciaire des six mois de mobilisation et des enquêtes visant les forces de l’ordre.
Critiqué pour la mollesse présumée de son parquet à poursuivre les auteurs de France info le secrétaire national CRS du syndicat, Grégory Joron. Et de dénoncer : « J’ai l’impression que la justice prend une tournure politique étant donné la pression des Gilets jaunes. » Or, « je ne suis pas sûr que cette annonce soit de nature à apaiser les tensions et à faire en sorte qu’on puisse avancer, nous policiers, en toute sérénité », ajoute-t-il.

« Ils risquent leur vie et se retrouvent au tribunal »

Le représentant syndical défend l’idée d’une mise en place de « magistrats spécialisés pour prendre en compte le contexte sur ces cas d’éventuelles violences illégitimes et disproportionnées ».

Interrogé sur le fait qu’un policier ne serait alors pas un justiciable comme un autre, Grégory Joron accuse le gouvernement : « Aujourd’hui ce n’est plus un justiciable comme un autre, c’est bien cela le problème. Quand on se trompe de dispositif, quand le dispositif n’est pas à la hauteur de l’enjeu, quand mes collègues sont envoyés sans être formés, ni équipés du bon matériel et que, de fait, ils font avec ce qu’ils peuvent et comme ils peuvent, personne ne se pose la question de savoir qui va être le lampiste de l’affaire et se retrouver devant le tribunal. La réponse on l’a aujourd’hui. Ce sont les policiers de terrain qui, sur certaines journées, ont assuré et ont tenu la République à bout de bras. Ces collègues-là, qui ont risqué leur vie, vont se retrouver devant le tribunal correctionnel entre un délinquant de la route et un agresseur sexuel. »

« Je m’interroge sur l’impartialité de la justice »

Pour le syndicaliste, pas de doute, l’interview du procureur de la République est « une réponse à la pression médiatique ». « Je m’interroge très clairement, pas sur l’indépendance de la justice, mais sur son impartialité », accuse-t-il.

Pour autant, Grégory Joron ne demande pas à ce que l’on ferme les yeux sur les éventuels dérapages. « Il y a eu des blessures graves. C’est toujours malheureux. L’échec, il est collectif. Ce n’est pas l’échec d’un seul individu tout seul derrière son LBD. C’est l’échec d’un ministère, d’un dispositif et c’est un échec absolu à chaque fois qu’il y a un blessé de cet ordre-là. »

 

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