Subject: GREVE AUX URGENCES DE MANOSQUE : ACTU MEDIAS ET PREMIER BILAN CGT
Bonjour,
Ci-joint quelques infos relatives au mouvement de grève aux urgences à Manosque :
>> L’interview sur Radio Alpes 1 « Les personnels en ont ras la seringue » : http://alpesdusud.alpes1.com/
>> La vidéo sur DICI TV avec une vision très différente de la situation entre le syndicat CFDT et le syndicat CGT (largement majoritaire sur l’hôpital et sur le département) : https://vimeo.com/345471595
>> L’article du journal La Provence.
>> L’intervention complète réalisée par Cédric Volait au micro lors du rassemblement (la presse n’a retenu que quelques phrases chocs).
>> Le tract de ce jour pour faire un premier bilan du mouvement en cours (reprenant notamment les premières avancées obtenues >> et que j’ai développé dans mon intervention lors du rassemblement).
>> L’affiche et le tract précédents appelant à la mobilisation.
Pour le syndicat CGT,
Le secrétaire général
Jean-Claude Ghennaï
Intervention de Cédric Volait lors du rassemblement du 1er juillet 2019 devant les urgences de Manosque
Les médias n’ont pris que quelques petits extraits, alors voici l’intervention complète :
« Par rapport à la canicule et aux services d’urgences, Madame Buzyn a dit ces derniers jours : « Tout est prêt ! Tout est organisé ! ». Mais de qui se moque-t-on ?
Il y aujourd’hui plus de 150 services d’urgence en grève pour dénoncer le bazar et les dysfonctionnements organisés au plus haut sommet de l’Etat !
Le bateau coule, il y a des fuites de tous les côtés !
Il faut arrêter de prendre les soignants pour des imbéciles !
Aujourd’hui, il faut qu’on rappelle, avec détermination, à madame Buzyn qu’un jour elle a été médecin !
Et il faut qu’on rappelle, avec intensité, à l’ARS et aux directions que l’hôpital n’est pas une entreprise, et que les patients ne sont pas de la marchandise !
Ce qui est encourageant avec le mouvement de grèves des urgences, c’est qu’à la suite des annonces de Madame Buzyn, le nombre de préavis déposés s’est accéléré.
La ministre a annoncé le déblocage de 70 millions d’euros :
avec un léger renfort au niveau des postes… une prime de risque de 100 euros par mois… Une prime de coopération est également à l’étude ce qui entérinerait des glissements de tâches entre médecins et infirmières.
Au delà du fait que c’est largement insuffisant par rapport aux besoins, cette mesure se réalise à budget constant, ce qui signifie que ce sont les autres services qui vont payer. Ce qui n’est pas acceptable, et ce qui s’appelle une escroquerie intellectuelle !
Aucune annonce sur une remise en question des plans de retour à l’équilibre ou des restructurations à marche forcée. En amplifiant le mouvement, les services d’urgence et plus globalement l’ensemble des personnels des hôpitaux ne s’y sont pas trompés. Pendant qu’on soigne, Buzyn nous saigne !
Avec cette gestion mercantile et purement comptable, ils transforment les S.A.U. (Service d’Accueil d’Urgences) en S.A.V. (Service Après-Vente) où les personnels des services d’urgences se retrouvent en première ligne pour gérer tous les dysfonctionnements du système de santé.
Ils poussent ainsi les personnels à jouer à un jeu très dangereux : celui de « Tétris » avec les brancards dans les couloirs en les empilant les uns sur les autres (par manque de lits).
Et quand on parle d’urgentistes, nous entendons tous les professionnels grâce à qui le système peut fonctionner : ASH, agent administratif, secrétaire médicale, brancardier, aide-soignant, infirmier, médecins… Chacun a un rôle important à jouer, et chacun subit le manque d’effectif, le manque de lits, le manque de sécurité ! Et n’oublions pas les personnels des autres services également qui subissent de plein fouet également les politiques d’austérité !
Et pendant que tout est mis en place pour permettre aux actionnaires de sécuriser leurs profits, rien n’est fait pour sécuriser les services d’urgences, pour sécuriser la vie des personnels et des patients. C’est quand même assez dramatique !
C’est pourquoi il nous faut maintenir la pression pour qu’il y ait un véritable dialogue social qui s’instaure que ce soit au niveau national (pour qu’on arrête de nous imposer des projets de lois nocifs par ordonnances)… mais également au niveau local (pour qu’on arrête la mise en place des fusions d’hôpitaux, des fusions de SAMU, et toutes les restructurations régressives dans le cadre des GHT)… Et qu’on arrête de considérer les personnels comme des pions, comme une simple variable d’ajustement !
Il y a un point commun entre la plupart des établissements aux 4 coins de la France, c’est que les directions donnent le même argument : « Ne vous plaignez pas car ailleurs c’est pire ! ». Là encore, de qui se moque-t-on ? La CGT ne prend pas pour référence la situation des 3 ou 4 services de France les plus dégradés, pour se consoler ! Ce n’est pas sérieux !
Nous sommes et nous resterons dans une démarche ambitieuse ! Et au plus la situation est difficile, au plus nous devons être ambitieux ! Quand nous sommes sur une falaise et que nous sommes en difficulté, si nous regardons vers le bas, et que nous essayons de redescendre, alors en général, on tombe, on s’écroule et on meurt ! C’est pourquoi, il faut toujours regarder vers le haut et continuer à grimper !
Il nous faut continuer à faire grimper la pression pour peser au maximum sur le financement dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale qui sera débattu à l’automne. 92% de la population soutient les mouvements de grève dans les urgences : c’est une première victoire qui doit en appeler d’autres.
L’été va être chaud… une canicule sociale se dessine ! Et une des leçons positives qu’il faut retenir c’est que c’est par la lutte et la grève, qu’on les fait reculer et qu’on obtient des avancées !
Alors, vive les personnels en lutte ! Vive les personnels en grève !
Et on lâche rien ! »
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