14 septembre: Une rentrée sociale écrasée par l’Etat policier

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Gilets jaunes. L’hypercentre de Nantes blindé par les forces de l’ordre

Un long face-à-face a opposé manifestants et forces de l’ordre ce samedi 14 septembre à Nantes.
Un long face-à-face a opposé manifestants et forces de l’ordre ce samedi 14 septembre à Nantes. | JÉRÔME FOUQUET

La violence est restée contenue pour la rentrée des Gilets jaunes à Nantes. Devant des commerçants lassés, les forces de l’ordre ont protégé l’hypercentre de la casse.

Sur le papier, le périmètre interdit de l’acte 44 des Gilets jaunes à Nantes protégeait l’hypercentre de la ville et excluait le cours des 50-Otages. Mais les manifestants n’ont jamais pu remonter l’artère, bloquée par des cordons de gendarmes. Partis à 350 de Mellinet, peu avant 14 h, ils se sont rapidement retrouvés à 2 000, éparpillés et encerclés entre la place de la Petite-Hollande et la place du Bouffay. C’est là que tout s’est joué. Jets de pierres sur les forces de l’ordre, répliques au gaz lacrymogène et au canon à eau… Puis, l’étau s’est peu à peu resserré, avant que les forces de l’ordre ne parviennent à disperser les manifestants, vers le quai de la Fosse en soirée.

Homard saisi

Le homard géant fabriqué par des militants à la Maison du peuple n’a pas pu être acheminé à la manifestation. Dans la matinée, la Police est intervenue à Doulon pour saisir la bête en papier mâché. Et interpeller trois personnes.

Violence contenue

Entre les forces de l’ordre et les manifestants, pas d’affrontements massifs. Des poubelles ont été brûlées, plusieurs vitrines brisées, un panneau publicitaire et une aubette explosés, une armoire électrique incendiée, les barrières du chantier du centre-ville démontées… La ville en gardera des traces, mais l’acte 44 ne sera pas le plus destructeur, malgré un bilan de sept blessés légers, dont quatre chez les forces de l’ordre (connus à ce jour).

Commerces en berne

Certains commerçants avaient baissé leur rideau, d’autres non, offrant parfois refuge aux manifestants asphyxiés. La reprise du mouvement Gilets jaunes, pour eux, c’est renoncer au chiffre d’affaires du samedi. Fleuriste de la place du commerce, Nicole est en difficulté. « Je ne sais pas jusqu’où je pourrai tenir. Je ne suis pas partie en vacances. » Dans un snack, Amor en a « ras le bol. Pour nous, ce sont des samedis noirs ». Pour Thibaud, qui tient un magasin de chaussures, « manifester ne change rien. C’est le fondement de notre démocratie qu’il faut revoir ».

Ils regardent la manif

Sur le trottoir du quai de la Fosse, Alain ne manifeste pas, mais n’est pas sans avis : « Chacun défend ses droits. Si on en arrive là, c’est que le gouvernement l’a cherché. » À 86 ans, Ginette sort du restaurant, pas rassurée. « Oui, j’ai peur. Je croyais que c’était fini, les Gilets jaunes. Ce serait bien que tout le monde s’arrange. Ce n’est pas avec la violence qu’on arrive à quelque chose. » Steve se demande si « ce n’est pas devenu un jeu d’insulter Macron et les flics ». Son amie Émilie ne « comprend plus le message des Gilets jaunes ». Elle se demande « s’il n’y aurait pas moins de violence à laisser les gens manifester librement ».

Trente-trois interpellations

Trente-trois personnes de 19 à 62 ans avaient été interpellées à 18 h 40. Vingt-sept ont été placées en garde à vue pour participation à un attroupement formé en vue de commettre des violences et dégradations, participation à une manifestation en étant armé, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, outrages et rébellion.Ils viennent d’Isère, de l’Eure, de Seine-Maritime, du Puy-de-Dôme et de Bretagne.

En soirée

Ver 22 h, des petits groupes de manifestants installaient des barricades à Commerce, bloquant le tramway.

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