Plus de 300 maires d’Île-de-France demandent à Emmanuel Macron de repousser la réouverture des écoles

BOURSORAMA AVEC AFP SERVICES04/05/2020
Dans une lettre ouverte au président publiée dans La Tribune, l’association des maires d’Île-de-France, dont la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonce un déconfinement « à marche forcée ».

Anne Hidalgo, le 10 mars 2020. ( POOL / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

Après huit semaines de confinement, mis en place face à la pandémie de coronavirus, le gouvernement prévoit une reprise partielle de l’activité à partir du 11 mai, grâce notamment à la réouverture progressive des écoles. La « majorité des écoles » maternelles et primaires rouvrira le 11 mai, a affirmé vendredi 1er mai Jean-Michel Blanquer dans une interview au Figaro .

Une décision qui inquiète beaucoup les élus franciliens. L’association des maires d’Ile-de-France, dont la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a écrit dimanche 3 mai à Emmanuel Macron pour lui demander de repousser la réouverture des écoles à une date ultérieure. « La préparation du déconfinement se fait dans un calendrier à marche forcée, alors que nous n’avons pas encore toutes les informations pour préparer la population, et que les directives sont mouvantes », font valoir les 329 maires signataires de la lettre ouverte au président, publiée sur le site de La Tribune .

« Nous, maires d’Île-de-France, vous demandons solennellement de repousser la date de réouverture des écoles s’agissant des départements classés rouges et en particulier de l’Île-de-France à une date ultérieure au 11 mai, qui permettra l’application stricte d’un protocole sanitaire tout aussi strict qui commence à peine à être diffusé aux villes », écrivent les maires.

Les édiles demandent aussi au président de la République « que l’Etat s’assure que toutes les conditions sanitaires soient réunies » et « de ne pas faire reposer sur les maires la responsabilité juridique, politique et morale de la réouverture des écoles » , alors que des parlementaires envisagent des initiatives pour mieux protéger juridiquement les maires.

Ils le prient aussi « de demander à (son) gouvernement de prioriser clairement les enfants qui pourront/devront reprendre le chemin de l’école », que « des moyens financiers suffisants soient conférés aux communes pour » l’accueil périscolaire et « de faire en sorte que s’arrêtent des logiques administratives incompréhensibles en termes d’équipements du personnel éducatif ».

Le calendrier « est, dans la plupart de nos communes, intenable et irréaliste », expliquent les édiles. « Nous apprenons, dix jours avant la date de réouverture des écoles, qu’il appartiendrait aux maires de décider de la réouverture des écoles, et aux parents de décider du retour vers le chemin des classes de leurs enfants », et « que nous ne saurons que le 7 mai, à la veille d’un week-end de trois jours précédant la rentrée annoncée, si nos départements sont officiellement classés en zone rouge », développent-ils. « Tout cela ne s’improvise pas du jour au lendemain ».

Les maires d’Île-de-France estiment également qu’ils ne comprennent « pas comment il est possible de concilier l’objectif de volontariat et de pallier les inégalités sociales et territoriales ».

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