•16 déc. 2020
Samedi 12 décembre, après avoir bravé la pluie et de nombreux points de contrôles, plusieurs milliers de personnes s’élançaient de la place du Châtelet, pour l’édition parisienne de la troisième Marche des Libertés. Encadrée de très près par un dispositif policier très important, dans une nasse géante, la foule était joyeuse et pacifiste.
Mais les ordres de la préfecture étaient clairs : la police devait interpeller massivement, aveuglément, terroriser les militants pour éviter de potentiels débordements. Tout au long de l’après-midi, Darmanin communique fièrement, en direct sur Twitter, les chiffres des interpellations. Bien aidé par le journalisme de préfecture, l’élément de langage fait le tour des plateaux télévisés : le maintien de l’ordre de la journée est un succès, 142 « casseurs » auraient été interpellés.
Mais très vite le soufflé retombe, au fur et au mesure que les vidéos prises sur le terrain circulent sur les réseaux sociaux : on y voit des charges à l’aveugle, des blessés, une dame âgée se faire interpeller sans raison, une manifestante arrêtée pour avoir eu l’audace de sortir un parapluie multicolore de son sac dos.
Alexis Baudelin, avocat au barreau de Paris fait partie des personnes interpellées arbitrairement. Sur le plateau du MédiaTv, il revient sur cette nouvelle journée de répression : « Ça a été une expérience qui m’a marqué. Je ne pensais pas que des forces de l’ordre pouvaient interpeller comme ça, sans raison, aveuglément, et de façon totalement arbitraire des manifestants pour le simple fait qu’ils décident d’user de leur liberté de manifester ».
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