Cycles Mercier : l’État se retire du projet de relocalisation, les élus veulent des explications

Le retour des Cycles Mercier dans leur pays natal paraît compromis. Le projet de réimplantation d’une usine à Revin, dans les Ardennes n’a plus les faveurs de l’État qui a relevé des « faits graves » durant l’instruction du dossier. Les élus demandent des explications.

  • Enzo Dubesset,
  • lacroix.com
L’usine Mercier, le fameux constructeur de vélos qui a notamment équipé Raymond Poulidor, avait été délocalisé en Asie dans les années 1980.FRANZ MASSARD /STOCK.ADOBE.COM

La chute est raide pour les Ardennais. À la surprise générale, l’État a annoncé, vendredi 30 juillet, qu’il se désengageait d’un projet de relocalisation industrielle très attendu dans la région : celui d’une usine Mercier, le fameux constructeur de vélos qui a notamment équipé Raymond Poulidor. Ce fleuron industriel français, né à Saint Étienne en 1919, avait été délocalisé en Asie dans les années 1980.

Mobilisation des élus locaux

Dans cette commune de 6 200 habitants ravagée par la désindustrialisation, plus d’un quart des actifs sont au chômage. Cet ancien poumon économique de la région, à deux pas de la Belgique, a pourtant compté jusqu’à 12 000 habitants à la fin des années 1960.

Autant dire qu’en janvier 2021, la promesse de Starship Investments, le fonds d’investissement luxembourgeois qui possède la marque, d’investir 2,4 millions d’euros pour recréer 270 emplois d’ici à cinq ans a suscité beaucoup d’espoirs. Symbole de cette réindustrialisation naissante, l’usine Mercier, doit, si elle voit le jour, être construite sur une ancienne friche industrielle.

Des fonds fléchés vers d’autres projets

La déception est d’autant plus grande que le projet commençait à se concrétiser. En mars dernier, Jacqueline Gourault, la ministre de la cohésion des territoires, s’était rendu sur place pour se réjouir de ce « retour du développement industriel ». L’entreprise qui tablait sur une production annuelle de 500 000 vélos, électriques et mécaniques, avait même commencé à recruter ses cadres.

Si l’horizon s’est considérablement obscurci, tout n’est pas perdu pour les Ardennes. Jean-Marc Seghezzi n’a pas signé la mort du projet. Au contraire, le porteur de projet a indiqué à l’AFP, espérer que « l’État fasse marche arrière » et appelé à « un rendez-vous au cabinet du premier ministre ». Il peut aussi compter sur le soutien de la région Grand Est, censée apporter 2 millions d’euros au pot commun, qui ne s’est pas retirée du projet.

Surtout, Jean-Sébastien Lamontagne, le préfet des Ardennes a d’ores et déjà assuré que les 5,8 millions de subventions étatiques étaient « réservées pour d’éventuels autres projets ardennais » amenés à voir le jour dans les prochaines années.

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